Posté le : 15-02-2010 à 21:47
Chère collègue, :lol:
En tant que prof moi aussi je t'adresse mes plus vives félicitations pour ta prose si bien composée, à la syntaxe et à l'orthographe (aaaaaaaaah quel bonheur) royales et impeccables.
Je suis parfaitement d'accord avec tes propos.
Si je ne me retenais pas, je dirais que cette vieille bique (visiblement inconsciente de la réalité économique qui mène beaucoup de familles à faire certains choix) mène un combat d'arrière-garde entaché de visions passéistes et bourgeoises. Mais à ton exemple je vais essayer de tenir des propos plus modérés (je suis moi-même une bonne bourgoise, réac, et catholique de surcroît - au secours).
Je dirai donc que j'ai été un peu déçue qu'une femme de cette envergure intellectuelle ne prenne pas la peine de mieux observer la réalité des choses, et reste cantonnée à quelques préjugés issus du combat qu'elle a mené voilà quarante ans (dont je ne songe pas ici à nier le bien-fondé). Cela lui donne des oeillères qui la mettent, pardon, complètement à côté de la plaque. J'attends autre chose d'une "philosophe" : beaucoup plus de recul, une vision objective et non partisane, de la hauteur de vue, et là, c'est complètement l'inverse : ça rase la moquette.
Personnellement, j'ajoute systématiquement un congé parental de 6 mois à mes congés maternité, parce que je me sens incapable de me séparer de mon tout-petit à l'âge de 2 mois et demi. La société, l'idéologie et je ne sais quoi n'y sont pour rien : c'est mon instinct qui parle. Pour autant, j'ai vu bien des jeunes femmes confier leur bébé avec bonheur à cet âge-là et reprendre le chemin du boulot en jubilant. Je trouve ça formidable. Mais moi, j'en suis incapable. J'ai eu un peu de mal à laisser ma fille à 8 mois et demi la dernière fois ; cette fois-ci, les dates se combinent mieux et j'irai jusqu'aux 11 mois de ma 2e surprise.
Ma puce s'est également sevrée seule à l'âge de 12,5 mois - peut-être, la première, a-t-elle senti qu'un autre bébé s'était logé dans mon giron. J'ai tiré mon lait 4 mois parce que je voulais le faire : intolérante au lait de vache, je jugeais hors de question d'en donner à ma fille qui avait par hérédité un terrain à risque. Depuis, elle boit du lait végétal, et je ne prétends pas qu'elle aille mieux que les autres enfants.
J'abonde dans ton sens lorsque tu expliques que les femmes au foyer sont regardées avec dédain dans notre société : ma mère, malgré ses nombreux engagements comme bénévole, a été victime de cela toute sa vie. Quant à moi, entre mon boulot de prof et mes congés parentaux, je fais partie aux yeux de beaucoup de gens de ceux "qui ne travaillent pas vraiment". Tu connais ça, n'est-ce pas :roll: ?
Allez je m'arrête là ; merci encore de cette réflexion qui, elle au moins, est riche et construite.
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