Posté le : 14-10-2009 à 08:22
Une histoire fictive, écrite par un anonyme et qui fait réfléchir ...
car et si un jour ... ?
Il était une fois, un petit garçon qui souffrait d'incapacité permanente. Il
ne pouvait plus marcher. La nécessité étant la mère des inventions, sa
famille lui organisa une simple paire de bâtons de bois pour l'aider à
se déplacer. Ces bâtons le soutenaient aux aisselles et avaient l'air
bizarre, mais ils faisaient tout de même l'affaire. On nomma ce
dispositif "béquilles". D'autres remarquèrent que c'était une bonne
idée et une sage invention, et ce ne fut pas long avant que ce
dispositif ne soit adopté par des personnes souffrant de problèmes
temporaires et moins sérieux. On remarqua aussi que ce dispositif
possédait l'avantage très net de permettre aux jambes de se reposer.
par conséquent, les personnes que la marche fatiguait aisément se
mirent à les utiliser, elles aussi. Les béquilles devinrent tellement
populaires que des promoteurs en mal de nouveaux marchés et des
manufacturiers en débutèrent la production en série, et firent la
publicité sur une large échelle. On en fabriqua pour tous les goûts :
attrayantes, jetables, décorées ou non. De pleines pages publicitaires
clamaient audacieusement : CE SONT PRESQUE DE VRAIES JAMBES ! Les gens
en vinrent à croire que l'usage des béquilles et la marche étaient
synonymes. La popularité des béquilles et la propagande en leur faveur
augmentèrent à tel point que plusieurs médecins se mirent à recommander
l'usage des béquilles au lieu de la marche pour prévenir les cors et
les durillons aux pieds, car ces derniers représentaient des maux
affligeant uniquement les marcheurs. Ces médecins pensaient aussi que
toute personne souffrant de verrues ou de contusions légères aux jambes
ou aux pieds devait immédiatement arrêter de marcher. Bientôt les
médecins virent de moins en moins de patients qui marchaient. En fait
plusieurs d'entre eux ne voyaient que très rarement un marcheur. Les
gens commencèrent à croire que la capacité de marcher était reliée à la
grandeur des jambes et il fut admis que cela ne donnait rien de bon
d'essayer de marcher, puisque "la plupart des gens ne le peut pas de
toute façon". On saluait les béquilles comme une nouvelle étape
scientifique. Les vieux se rappelaient avoir marché, mais ajoutaient
rapidement qu'ils l'avaient fait par nécessité car, dans leur temps ,
ils n'avaient pas le choix. Les jambes devinrent un symbole sexuel, un
ornement inutile à ne pas mentionner devant les hommes. Il y en avait
beaucoup qui ne voulaient pas marcher car ils craignaient que cet
exercice ne déforme leurs jambes. Les pauvres refusaient de marcher,
même s'ils pouvaient difficilement se permettre les béquilles, parce
qu'ils ne voulaient pas être différents de la classe moyenne. Le
problème pris suffisamment d'ampleur pour justifier le gouvernement de
pouvoir les pauvres d'autant de béquilles qu'ils en avaient besoin, par
l'intermédiaire de programmes de bien-être social pour aider ces
handicapés. Les lieux publics étaient aménagés pour les usagers des
béquilles et les marcheurs trouvaient de plus en plus difficile de se
déplacer ou même de se faire accepter comme tels. les subversifs qui
s'entêtaient encore à marcher et qui se justifiaient sur une base
"naturelle" ou "thérapeutique", étaient considérés comme primitifs et
parfois même obscènes. Il était une fois un nouveau-né et à cause de
circonstances spéciales, il fut séparé de sa mère. Comme on ne pouvait
trouver de nourrice pour en prendre soin, on inventa un dispositif
permettant de l'alimenter. Ce dispositif fut appelé "biberon"....
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