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TRADUCTION LLL FRANCE
Allaitement et contraception
The breastfeeding dyad and contraception. V Nichlos-Johnson. Breastfeed Abst 2001 ; 21(2) : 11-12.
Les critères de choix d'une contraception varieront d'une femme à l'autre. Ce choix pourra être fonction de l'expérience antérieure en matière de régulation des naissances, des prévisions sur les grossesses éventuellement à venir, du point de vue du compagnon, et du stade de la lactation.
Une « bonne » contraception est celle qui convient à une femme donnée à un moment donné. La contraception devrait donc être discutée au cas par cas, déjà pendant la grossesse, ce qui permettra à la femme de réfléchir à la question, et d'en discuter éventuellement avec son compagnon. Diverses méthodes sont compatibles avec l'allaitement. Les principaux facteurs à prendre en compte sont l'impact éventuel sur l'allaitement et sur l'enfant, et l'efficacité de la méthode.
La MAMA
L'allaitement en soi est une méthode de régulation des naissances, même si actuellement de nombreuses personnes pensent qu'il est impossible de s'y fier. La MAMA (Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée) s'est avérée efficace à plus de 98%. Elle a été évaluée dans de nombreux pays, et dans des cultures, ethnies et conditions socio-économiques très variées. Elle représente un bon choix pour les femmes qui souhaitent une méthode naturelle, ou refusent d'utiliser une méthode hormonale.
Son efficacité se fonde sur 3 critères : le bébé doit être exclusivement allaité, il doit avoir moins de 6 mois, et la mère ne doit pas avoir eu son retour de couches.
Chez la femme qui n'allaite pas, la reprise de l'ovulation peut déjà survenir 3 semaines après l'accouchement. Mais chez la femme aménorrhéïque qui allaite exclusivement, le risque d'ovulation est inférieur à 1 à 2%. La stimulation régulière des seins augmente le taux circulant de prolactine, ce qui inhibe la stimulation ovarienne, et bloque l'ovulation. Lorsque le bébé a plus de 6 mois, il commence souvent à consommer des solides, et les tétées pourront devenir moins fréquentes, ce qui pourra lever ce blocage.
La MAMA n'est pas une bonne méthode pour la mère qui souhaite introduire rapidement des compléments. Passé 6 mois, il sera prudent d'envisager la mise en route d'une autre méthode de régulation des naissances.
Les méthodes barrière
Le principal avantage de ces méthodes est qu'elles ne présentent strictement aucun risque pour l'enfant. Les préservatifs masculins et les spermicides sont habituellement faciles à trouver. Lorsqu'ils sont utilisés conformément à leur mode d'emploi, ces méthodes ont un taux d'échec inférieur à 10%. Le préservatif protège dans une certaine mesure vis-à-vis des maladies sexuellement transmissibles. Le diaphragme doit être prescrit par un professionnel de santé, et la femme doit apprendre à l'utiliser correctement. Il faudra attendre 6 semaines après la naissance pour l' utiliser, le temps que le col de l'utérus et le vagin reprennent leurs dimensions antérieures à la grossesse.
Les méthodes hormonales
Elles font l'objet de nombreuses controverses, en particulier sur le moment de les débuter, et sur leur impact sur la sécrétion lactée. Les études actuelles n'ont pas retrouvé d'impact négatif chez l'enfant allaité suite à la prise d'ostrogènes ou de progestatifs par la femme allaitante. La prise d'ostrogènes abaisse la production lactée chez certaines femmes. Croxatto et al, ainsi que Peralta et al, ont constaté que les pilules combinées avaient un impact inhibiteur modéré sur la sécrétion lactée, y compris lorsque la lactation était bien installée. Tankeyoon a constaté une baisse moyenne de 41,9% de la production lactée avec ce type de pilule. La femme doit donc être avertie de ce risque, et il est prudent de ne pas l'utiliser chez une femme qui souhaite poursuivre un allaitement exclusif.
Les pilules contenant uniquement un progestatif, ainsi que les implants, ont fait l'objet de nombreuses études, qui n'ont retrouvé aucun impact négatif sur l'enfant allaité. Le démarrage de la lactation est stimulé par la chute brutale du taux de progestérone après l'accouchement. Kennedy et al estiment qu'il est nécessaire d'attendre au moins 3 jours après l'accouchement avant de commencer à prendre une telle pilule. Cependant, on rapporte de nombreux cas de mères ayant présenté une baisse de leur sécrétion lactée suite à la prise d'un progestatif. Si Koetsawang et al rapportent une augmentation de la sécrétion lactée chez des femmes utilisant une contraception progestative, Tankeyoon fait état d'une baisse moyenne de 12% avec ce type de pilule par rapport à la prise d'un placebo. Attendre au moins 6 semaines avant de débuter ce type de contraception pourra éviter cet impact indésirable.
Les dispositifs intra-utérins
Les DIU ou stérilets actuellement disponibles libèrent soit du cuivre uniquement, soit aussi un progestatif actif localement. Leur taux d'échec est de 1 à 2%. Certains professionnels de santé refusent de les prescrire
chez les femmes allaitantes car ils pensent que la sécrétion l'oxytocine pendant les tétées augmente le risque d'expulsion. Toutefois, ce risque semble plus élevé uniquement lorsque le stérilet est implanté avant 4 semaines post-partum.
La stérilisation chirurgicale
Cette méthode est censée être définitive. La stérilisation masculine n'a bien sûr strictement aucun impact sur l'allaitement. La vasectomie est plus simple, moins coûteuse, et présente nettement moins de risques que la ligature des trompes. Cette dernière présente les risques inhérents à toute chirurgie abdominale (hémorragie, infection, risque de lésions intra-abdominales.). L'anesthésie est habituellement de courte durée, et interférera peu avec l'allaitement. Le risque de reperméabilisation des trompes est de 0,75% à 5,2% suivant la méthode utilisée.
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