[size=18:fbd883100b][u:fbd883100b][b:fbd883100b]Lettre d’une presque mère … à sa mère[/b:fbd883100b][/u:fbd883100b][/size:fbd883100b]
[i:fbd883100b]Un nouveau-né a ce pouvoir extraordinaire de redéfinir les liens entre générations. Devenir mère, c’est transformer sa propre mère en grand-mère. Chacune franchit un cap. Pour preuve, cette lettre d’une presque mère à sa mère …[/i:fbd883100b]
[b:fbd883100b]« Chère maman,
Tu m’as si souvent exprimé ton désir d’avoir des petits-enfants. Me voilà depuis sept mois sur le chemin de la maternité.
Ces dernières semaines, je découvre avec surprise le besoin d’une nécessaire distance à trouver entre nous. Moi qui ai toujours voulu garder ma place de petite fille chérie, je me sens tout à coup grandir, un peu comme s je devenais plus adulte, plus responsable et qu’il me fallait par moi-même trouver ma voie pour me transformer en mère.
Ce bébé me propulse à une autre place dans la chaîne des générations, toi aussi d’ailleurs même si je sens vibrer en toi ta fibre maternelle. Tu devras apprendre à devenir grand-mère, je devrai apprendre à devenir mère. Tu devras réfréner en toi tout ce que tu as si bien fait pour moi lorsque j’étais bébé pour que s’épanouisse en moi ce qu’il conviendra que je fasse pour mon petit.
Peut-être est-ce la peur de ne pas pouvoir suffisamment m’affirmer dans mon nouveau rôle de mère et d’être supplantée par une grand habituée de cette fonction qui me fait rester à distance de tes conseils, de tes remarques.
Comme une petite fille de 3 ans, paradoxalement, je veux tout faire ‘moi toute seule » mais j’accourrai vers toi dès que je me sentirai perdue.
S’il te plait, maman, laisse-moi venir quand j’en sentirai le besoin, sinon laisse-moi découvrir par moi-même ce qu’est être mère, je serai si fière d’avoir trouvé ma voie.
Il y a encore tant de choses à bâtir avant la naissance. Notre nid se construit. Le père du petit invente lui aussi son nouveau rôle, il m’entoure, il est attentif à moi. Tu peux donc être tranquille, je ne suis pas seule. Fais-lui confiance, c’est ce qui compte le plus pour moi.
Voilà, maman, cette lettre, j’ai eu bien peur de l’écrire, bien peur que tu ne comprennes pas ce besoin de distance, bien peur que tu ne te sentes reléguée en deuxième place alors que je t’ai toujours sollicitée à mes côtés en première ligne. Parfois, souvent aux dépens de mon compagnon. Il m’en a fait le reproche. Je lui répondais : »Rien ne remplace une mère ». Et c’est vrai ! Pourtant, dans l’emboîtement des poupées gigognes qui entourent le bébé au milieu, l’ordre logique me semble être le suivant : bébé, maman, papa, grands-parents, famille et amis, et enfin les professionnels.
Pardonne-moi de changer, de transformer notre lien. C’est sans doute cela, « grandir ».
Ta fille, bientôt promue au même rang que toi, celui de mère. »[/b:fbd883100b]
[u:fbd883100b][i:fbd883100b][b:fbd883100b]Avis [/b:fbd883100b][/i:fbd883100b][/u:fbd883100b]
[i:fbd883100b]La souffrance des femmes à l’égard de leur mère est souvent perceptible à l’approche de la naissance. C’est que devenir mère est tout un travail psychique ! Un travail de créativité personnelle. Aucun peintre ne souhaite qu’on lui dise comment peindre. Si tel est le cas, il a l’impression que ce n’est pas son œuvre. Par contre, quand il en sentira le besoin, il se permettra de solliciter un avis, un conseil. C’est lui qui garde le contrôle sur son ouvrage, c’est lui qui décide à quel moment il a recours à plus expérimenté que lui.
La maternité, c’est un peu pareil. Les mères, les parents ont besoin d’ »experts » à leurs côtés, mais ils ne supportent pas que ces experts imposent leur style, leur savoir, leur expérience. Ils sont assez compétents pour savoir à quel moment faire appel. A l’entourage d’accepter de rester à l’écart … mais à disposition.[/i:fbd883100b]
(Extrait du journal "Le Ligueur des Parents", écrit par Reine Vanderlinden)