Posté le : 18-11-2009 à 22:07
Bonsoir,
Ton récit me fait replonger quelques mois en arrière.
Dans la plupart des cas, ce comportement reste relativement anodin et se règle rapidement. Il peut venir d'une peur du pot, ou de cette matière qui s'échappe de son être. Il peut venir aussi d'une douleur antérieure due, par exemple, à une fissure anale au passage d'une selle un peu plus dure. Les enfants disposent d'une mémoire de la douleur très développée.
Dans d'autres cas, ce comportement peut mener très loin : je peux malheureusement en témoigner. Notre fils vient tout juste de sortir, après 2 ans de combat, d'une maladie peu connue : l'encoprésie. Cette pathologie touche essentiellement des enfants réfléchis, plutôt angoissés, toujours soucieux de bien faire... A la suite d'un événement important à ses yeux (violence, décès, séparation des parents, départ d'une personne importante...), l'enfant commence à retenir ses selles et entre dans un engrenage terrible qui se résume ainsi : je retiens mes selles, elles durcissent dans mon colon, elles deviennent de plus volumineuses et difficile à évacuer, je préfère les garder, mon colon se distend, je peux stocker de plus en plus de selles, elles s'assèchent et deviennent encore plus difficile à sortir... Notre fils a été hospitalisé à deux reprises pour subir des tas de lavements et d'examens invasifs. Je garde encore en moi le souvenir de moments très douloureux comme d'entendre mon petit bonhomme, du haut de ses 3 ans, hurler sur son lit d'hôpital "maman, au secours, aide-moi". Bien évidemment, je vous rassure, cette maladie touche peu d'enfants : environ 4%. Elle s'installe uniquement si 3 éléments se rencontrent : une constipation chronique, un profil psychologique bien particulier et un facteur déclencheur. Comme vous l'aurez compris, c'est avant tout un problème psychologique. Il nécessite donc une approche sur deux tableaux : les médicaments pour éviter que l'enfant mette sa santé en danger, et un accompagnement adapté pour que l'enfant puisse exprimer autrement ses angoisses qui peuvent être multiples.
Toute cette expérience m'amène à vous dire de faire très attention, et d'aider vos enfants pour ne pas qu'il puisse, à un moment donné, sombrer dans cette maladie très difficile à gérer. Alors, ne restez pas jouer : commencez d'abord par les laxatifs oraux et proscrivez tous les suppositoires, Microla*... C'est un vrai traumatisme pour l'enfant : parmi vous, qui aimerait qu'on lui enfonce un bâtonnet dans le c*l ? Il existe des méthodes bien plus douces. Et si les laxatifs ne suffisent pas, demandez de l'aide rapidement.
J'espère avoir pu aider certaines d'entre vous.
Bonne soirée,