Un truc qui pourait etre une piste !!
Ma fille de 10 mois fait 7kg et mesure 68cm
Ici elle est nourrie par sonde de gavage depuis le 26 Août car elle boit 90/100 ml par bibis !!
Et refuse les solides !
Mais il y a uen raison :[u:b466c6c508]le reflex hyper nauséeux [/u:b466c6c508]
[color=darkred:b466c6c508][size=18:b466c6c508]Résumé : L'hyper nauséeux familial est une réaction exacerbée à certaines odeurs ou certains aliments due à une hypersensibilité des organes du goût et de l'odorat. Cette hypersensibilité à caractère variable selon les individus est probablement génétiquement déterminée. Chez l'enfant, les troubles associés sont les régurgitations et vomissements récurrents, les troubles alimentaires de type inappétence lenteurs et aversions avec pour corollaire un développement pondéral médiocre, et enfin des troubles de l'articulation de la parole. Une désensibilisation de cet hyper nauséeux surmonte ces difficultés et l'orthophoniste est toute indiquée pour dépister et traiter ces enfants.
Abstract : The familial hyper gag is a process conditioned by the sensitivity of the taste buds and the olfactory system. This hypersensitivity varies from one person to the other and seems to be hereditary. In childhood, pathologies related to hyper gag are: regurgitation and vomiting, feeding difficulties consisting in poor appetite, slowness, food aversion and failure to thrive and finely, speech disorders. A desensitisation program consisting in intra oral massage gives some very good results. Speech therapists are skilled at detecting and treating those disorders.
Chez l'enfant, les troubles de l'alimentation s'exprimant par des dégoûts et refus alimentaires ne sont pas rares. Or, un enfant qui mange très peu, qui trie son assiette et dont les choix alimentaires sont limités à un nombre réduit d'aliments, et qui, forcé à manger des aliments qui le révulsent (fils de haricots, gras et gélatineux de la viande, morceaux de fibres dures tels que viandes et crudités) va avoir des haut-le-cœur jusqu'à vomir. Cet enfant-là inquiète ses parents qui se trouvent complètement déstabilisés par son attitude "étrange".
Cherchant à donner une explication à "l'inexplicable", quelques une de ces familles, sur les conseils de leur pédiatre, finissent même par consulter en pédopsychiatrie. En fait, dans la majorité des cas, le responsable, est l'hyper nauséeux; qui est une exagération plus ou moins extrême du réflexe nauséeux physiologique.
Ce nauséeux est encore peu connu et, s'il commence à être pris en compte chez l'enfant porteur d'une IMC ou d'un polyhandicap, il ne l'est toujours pas chez l'enfant dit à "développement normal". Or, l'hyper nauséeux ne touche pas seulement les enfants présentant une atteinte neurologique, mais il peut toucher tout le monde: c'est l'hyper nauséeux familial.
Qu'est-ce que l'hyper nauséeux familial ?
Pour répondre à cette question il faut revenir sur le développement et tout particulièrement celui du goût et de l'odorat chez le fœtus et le jeune enfant.
Papilles gustatives et système olfactif sont matures chez le fœtus dès les premières déglutitions de liquide amniotique (LA) et ce, dès la 11° semaine de vie intra utérine.
Le système olfactif est composé de 2 organes: l'épithélium olfactif et l'organe voméro-nasal.
Le premier perçoit les substances odorantes volatiles environnementales et nutritives et le second serait, semble-t-il plus spécialisé dans la perception des phéromones.
La langue, elle, est l'organe du goût, elle perçoit les quatre saveurs: sucré, salé, acide, amer. Elle a surtout une perception très fine des températures, des formes et consistances, ce que nous appelons en neurologie les stéréognosies linguales. La langue ne perçoit pas les odeurs, c'est ainsi que ce que nous appelons le "goût" est constitué à 80% d'odorat. Cela explique que lorsque nous sommes enrhumés nous n'avons que la perception du "goût pur" et ne sentons plus les odeurs. Chez le fœtus et le jeune enfant ces deux organes des sens sont très développés. Le fœtus pendant près de 6 mois va percevoir les phéromones maternelles et le goût et l'odeur du LA. Ce liquide est à température constante, il est visqueux et il va varier de goût en fonction de ce que la mère a ingéré. A la naissance, une fois le cordon ombilical coupé, l'enfant posé sur sa mère sera immédiatement plongé dans un milieu familier et rassuré. Il existe en effet un autre cordon reliant l'enfant à la mère qui, s'il est invisible n'en est pas moins bien réel. Ce cordon est le cordon sensoriel olfactif et gustatif.
Grâce à son organe voméro-nasal, l'enfant va reconnaître les phéromones maternelles qu'il connaît déjà, et il va se diriger vers le mamelon guidé par son organe olfactif pour prendre sa première tétée. Le colostrum puis le lait sont très proches de ce qu'il a perçu et mémorisé pendant sa vie intra utérine en déglutissant du LA (Schaal). Il SAIT déjà, de par son expérience sensorielle intra-utérine, reconnaître le bon aliment du "poison". Tout aliment autre que le lait à bonne température (35/36°) va être immédiatement repéré par les organes du goût et de l'odorat et un processus de défense va s'enclencher afin de ne pas avaler ce produit étranger qui pourrait être du "poison". Ce processus de défense est le nauséeux qui est en fait l'amorce du vomissement. Notons ici que le nauséeux ne joue aucun rôle dans la déglutition et qu'il ne doit pas être confondu avec le réflexe vélaire. Ceci a été démontré par Leder dans son article cité dans les références.
Pour la majorité de la population, le rôle du nauséeux est donc d'inverser brutalement le processus de déglutition dès que les papilles gustatives ou le système olfactif détecte une substance nocive et ce, afin de ne pas l'avaler. Quelles sont les mères qui n'ont pas observé ce phénomène chez leurs propres enfants, quand le pédiatre autrefois, leur préconisait de commencer à donner quelques cuillerées de jus d'orange dès l'âge de 2 ½ mois ? Nombreuses sont celles qui abandonnèrent momentanément ces essais devant la réaction de l'enfant, allant d'une affreuse grimace à une spectaculaire nausée. Par contre, d'autres enfants n'ont pas de réaction particulière.
Ces différences de comportement face à des aliments nouveaux nous amènent à une autre notion qui est la celle de variation individuelle des sensibilités olfactives et gustatives.
Cette découverte date de 1931 où un chercheur nommé Fox découvrit qu'il avait une anosmie élective sur le phenylthiocarbamide (PTC) qui est une molécule de synthèse. Tous les collègues du laboratoire pouvaient sentir la forte odeur amère caractéristique de cette molécule, sauf lui. Plus tard, Fox mena une étude concernant la perception de cette molécule sur une très large population(2500 participants). Les résultats ont été les suivants: 28% ne sentaient pas cette molécule, 65,5% la sentaient et le reste sentait une autre odeur que l'odeur amère. Plus tard, il a été démontré que cette capacité à sentir et goûter le PTC obéit à une loi de transmission génétique autosomique à caractère dominant.
Pour la même odeur ou pour le même goût, chacun de nous a un seuil de détection différent. Par exemple, l'odeur de l'anéthol (caractéristique de la note anisée) contenue dans le fenouil va être perçue par une personne dotée d'une grande sensibilité olfactive, mais peu détectée par son voisin de sensibilité très moyenne. Les physiologistes R. Axel et Linda Buck viennent d'être récompensés pour leurs travaux sur les mécanismes moléculaires de l'odorat (Nobel de médecine 2004).
La répartition des différentes sensibilités olfactives et gustatives chez les individus se fait sur le modèle d'une courbe de Gauss. Les personnes les plus sensibles, au seuil de détection très bas, perçoivent d'infimes quantités de substances odorantes volatiles (par exemple les "nez" dans l'industrie cosmétique, aux capacités perceptives exceptionnelles). A l'inverse, certaines personnes ne perçoivent les substances odorantes qu'à un taux de concentration très élevé ce qui est le signe d'un seuil de détection très élevé.
La courbe de Gauss Figure 1 : Courbe de Gauss de la répartition des variations de sensibilités olfactives et gustatives dans la population
Bartoshuk et d'autres auteurs ont classé la population en trois groupes:
Les "super goûteurs" et "super nez" qui représentent 25% de la population,
les "goûteurs et nez moyens" : 50% de la population, les "goûteurs et nez faibles": 25% de la population (on dit que ce groupe présente une anosmie partielle ou élective). J'ai pris l'habitude pendant quelques années, après avoir fait mon exposé sur le nauséeux, d'interroger mes élèves et mes stagiaires en leur demandant si elles-mêmes ou des membres de leur famille proche étaient concernées par les symptômes d'hyper nauséeux que j'avais décrits. Pendant l'année scolaire 1997, sur 237 élèves recensées dans les écoles d'orthophonie, de puériculture ou les centres (ime ou mas), 47 (20%) m'ont dit connaître ce problème à des degrés divers soit pour elles-mêmes, soit pour leurs proches. Il serait donc raisonnable d'en déduire que parmi les 25% de "super goûteurs" définis par les physiologistes américain 20% d'entre eux entrent probablement dans la catégorie de ce que j'ai défini comme "hyper nauséeux". De plus, toutes les anamnèses familiales observées durant de nombreuses années démontrent que cette hyper sensibilité olfactive et gustative serait, comme pour la perception du PTC, transmissible sur un mode autosomique dominant.
En résumé, le rôle du nauséeux est, par la reconnaissance au niveau gustatif et olfactif d'un aliment et/ou d'une odeur dangereuse pour l'organisme, de bloquer la respiration et d'inverser brutalement le processus de déglutition afin de ne pas avaler ou inhaler cette substance. Donc, c'est une réponse à une stimulation nociceptive.
L'hyper nauséeux lui, est une réaction exacerbée à une stimulation non nociceptive, variable suivant les individus et dont certains cas familiaux évoquent une composante héréditaire.
L'implication de l'hyper nauséeux familial dans la vie courante chez l'enfant bien portant :
1/ Les troubles alimentaires: inappétence, lenteur, aversions et peu de plaisir oral.
Petit, l'enfant hyper nauséeux va réagir par un refus à l'introduction de toute substance trop différente du lait en température, en consistance et/ou en goût, comme par exemple une substance froide sortant du réfrigérateur, les morceaux ou grumeaux, ou bien des goûts salés, acides, trop différents du sucré. Ceci à des degrés divers: il existe presque autant de formes de refus alimentaires que d'enfants. En grandissant, un grand nombre d'entre eux va préférer les aliments de type purées, gras, sucrés et tièdes. Les refus peuvent prendre une forme minime comme le simple refus des morceaux ou, dans la forme extrême, un état proche de l'anorexie. Les formes les plus courantes sont les dégoûts pour la viande. Ces enfants passent un temps considérable à mâcher leur morceau de viande, la conservant en boulette dans les sillons jugaux, ce qui fait dire aux mères qu'ils font "le hamster"! Puis, s'ils ont la chance d'avoir un animal familier, ils s'en débarrassent dès que l'adulte tourne le dos ! Autre caractéristique, c'est la lenteur pour s'alimenter, ils ont toujours quelque chose à faire lorsque l'heure du repas arrive, à table, ils trient dans leur assiette, ils sont les derniers à finir, les repas sont ponctués par des "j'aime pas", forcés, ils sont secoués par des "haut-le-cœur", certains vont jusqu'à vomir.
Pour conclure, ces enfants ont généralement très peu d'appétit et de plaisir à s'alimenter. Leur réaction nauséeuse qui est exacerbée par la fatigue ou un épisode fébrile, va les amener durant ces périodes à manger encore moins et alors qu'en général ils sont longilignes, certains ont un état de maigreur parfois préoccupant.
2/ Les troubles de la parole et du langage
Sans faire d'étude systématique, nous avons remarqué au CAMSP chez les enfants IMC, autistes ou polyhandicapés hyper-nauséeux, une absence de babillage ou de tout autre forme d'expression orale, alors que l'examen des praxies bucco-faciales laissait espérer sinon une capacité langagière, du moins des possibilités articulatoires. Et, au cours du traitement intra-buccal de désensibilisation, nombreuses sont les mères qui signalaient que leur enfant se mettait à babiller alors qu'elles n'avaient jusque là jamais entendu le son de sa voix si ce n'est au moment des pleurs. Certaines, ravies, disant:" On n'entend plus que lui à la maison, il nous saoule !"
L'hypothèse à l'époque pour expliquer ce phénomène, était que l'hyper nauséeux ayant été inhibé, cela permettait une plus grande motilité de la langue dans la cavité buccale sans risquer de déclencher ce réflexe. Nous pensions aussi que l’enfant s’alimentant plus facilement, la relation avec la mère s’améliore considérablement, celle-ci étant maintenant plus à même de favoriser le développement langagier de son enfant; mais nous pensions que ces deux facteurs pouvaient bien être étroitement liés. Un cas clinique rencontré en clientèle généraliste a illustré la pertinence des travaux anciens de Cauhépé et Husson, cités dans l'article paru en 71 de Striglioni et coll. Les auteurs mettent en avant une hiérarchie des fonctions, la succion précédant l'articulation des consonnes bilabiales " m-p-b ", et les mouvements masticatoires précédant l'articulation de "t-d-n" et les autres. Husson avait précisé l'identité des praxies nécessaires à la déglutition et à l'articulation.
Le cas Pierre :
Pierre a 4 ½ ans lorsqu'il consulte à mon cabinet, pour un retard massif de parole. C'est un petit garçon très intelligent, il est scolarisé en maternelle moyenne section. Le test de langage, et l'examen graphique donnent un niveau supérieur à la moyenne. Son niveau phonologique par contre est catastrophique. Il ne possède que le "ieu", le "t" "n" et le "m". Il antériorise tout: les autres consonnes sont subtilisées en 'ieu" et en "t", seule sa mère le comprenait. Lors de l'interrogatoire classique, rien dans l'anamnèse de l'enfant ne peut expliquer ce retard. Les tests auditifs, n'avaient montré aucune anomalie. Au bout de 6 mois de rééducation, l'articulation avait considérablement progressé, Pierre était maintenant compréhensible, tous les phonèmes étaient apparus facilement. Mais les phonèmes à occlusion postérieure que sont "c","g", "r" étaient impossibles à obtenir. Nous piétinions un peu. Un jour, devant un beau dessin, et en imitation, Pierre sort un magnifique "crabe !", et là immédiatement, un "superbe" nauséeux se déclenche. Interrogée, la mère explique que Pierre a toujours eu des problèmes alimentaires. Petit mangeur, il n'accepte pas l'alimentation en morceaux, et sa mère s'en désole sans pouvoir l'expliquer. Une petite enquête a montré l'existence d'hyper-nauséeux dans la famille. La mère a mené à bien les massages de désensibilisation, et tout est rentré dans l'ordre. Les consonnes postérieures sont rapidement passées dans la parole spontanée. En fait, Pierre s'interdisait de les prononcer car le recul de la langue provoquait le déclenchement d'un nauséeux. Les derniers temps, Pierre arrivait à sa séance avec un gros morceau de pizza en guise de goûter, qu'il dévorait.
Depuis, parlant de ce cas à mes élèves ou stagiaires orthophonistes, plusieurs d'entre elles ont rapporté avoir ainsi dépisté des cas d'hyper nauséeux chez certains de leurs petits patients venus consulter pour un trouble d'articulation isolé. Il est donc utile de penser à mener un interrogatoire sur l'histoire alimentaire de l'enfant lors d'un bilan articulatoire.
3/ Régurgitations et vomissements
Régurgitations et vomissements sont fréquemment retrouvés dans la population d'enfants hyper nauséeux. Les parents inquiets ont consulté leur médecin, leur pédiatre pour ces symptômes mais devant l'absence d'anomalie organique, il est conclu à des manifestations d'ordre psychologique, avec tout ce que cela implique comme culpabilisation pour les parents et pour l'enfant. En fait, tout mène à penser que ces régurgitations et vomissements, même si l'enfant peut en jouer sur le mode affectif, sont directement liées à cette hyper sensibilité
Des physiologistes comme Lang, ont démontré qu'il y avait une relaxation du cardia (SIO) pendant les épisodes de nausée précédant le vomissement. Nous même, dans le service de gastroentérologie de la Timone à Marseille, avons pu vérifier qu'en allant déclencher un nauséeux chez une vingtaine d'enfants sous pHmétrie longue durée, l'enregistrement montrait que, le pH étant autour de 7 avant l'excitation, dans la seconde qui suit le déclenchement, un pic de pH à 3-4, se produit. D'ailleurs ceci pourrait expliquer pourquoi les nouveau-nés d'aujourd'hui régurgitent autant: une nouvelle mode consiste à leur donner en maternité des biberons à température ambiante (15/18°) au lieu d'un lait à 35/36° comme ils seraient en droit d'attendre étant donné leur expérience sensorielle de déglutition fœtale d'un liquide à 37°. Des sages femmes confrontées à ces problèmes, au lieu de médicaliser ces nouveau-nés avec des anti-reflux et épaississants, ont tout simplement eu l'idée de chauffer les biberons et ils ont cessé immédiatement de régurgiter. Nul doute que ces nouveaux "régurgitateurs" soient des enfants ayant hérité d'une hyper sensibilité des organes de l'odorat et du goût entraînant un hyper nauséeux ! Dans la pratique, les enfants hyper nauséeux et vomisseurs suivis pour une désensibilisation ont cessé les vomissements à 80%,90% dans les trois mois suivant le début des massages intra-buccaux, au grand soulagement de leurs parents.
Les techniques de désensibilisation de l'hyper nauséeux
Le principe de la désensibilisation est très proche de celui de la "desensitization" de la main devenue hyperpathique (hypersensible) à la suite d'un traumatisme (la rééducation de la main est menée par les ergothérapeutes). Cette hyperpathie entraîne un véritable handicap fonctionnel, pour les mêmes raisons que l'hypersensibilité de la bouche entraîne des difficultés fonctionnelles lors de l'alimentation.
Quand la main ou la bouche sont hypersensibles le sujet va développer des conduites d'évitement par rapport à tous stimuli pouvant déclencher cette hyperesthésie. Le principe des deux prises en charge est de pratiquer des stimulations répétées, pluriquotidiennes et progressives, qui seront de mieux en mieux acceptées, tout en évitant de dépasser le seuil momentané de déclenchement du réflexe.
Certaines stagiaires appréhendaient de toucher la bouche des enfants. Elles considéraient que mettre les doigts dans la bouche des enfants était une "intrusion intolérable". Mais quel est le plus intolérable? Subir une intrusion des plus désagréables qui déclenche des nauséeux, comme on peut en voir quasiment à chaque bouchée pendant les quatre repas quotidiens et ce, pendant des années? Ou bien une série de massages qui, bien faits, ne vont jamais déclencher de nauséeux et aideront le sujet à se débarrasser en quelques mois de cette hypersensibilité qui l'empêche de s'alimenter? Le choix est facile à faire…
Ces massages consistent en des massages intra-buccaux très appuyés et très rapides comme le geste d'un gommage énergique sur une feuille de papier. Au début, les massages sont de peu d'amplitude et ce n'est que progressivement en surveillant bien les réactions de l'enfant, que semaine après semaine, l'amplitude sera augmentée. Les massages doivent être pluriquotidiens, à raison de 7 à 8 fois par jour en veillant à ne jamais dépasser le seuil de tolérance de l'enfant, c'est-à-dire à ne jamais déclencher un nauséeux en faisant les massages. Ces massages doivent être maintenus 7 mois afin de permettre une résolution définitive du problème et ce, bien que les progrès soient visibles dès les deux premiers mois de la mise en route de la désensibilisation.
La place de l'orthophoniste dans la désensibilisation
L'orthophoniste a une place privilégiée dans la prise en charge des troubles de l'oralité évoqués ici. La bouche est l'organe commun à plusieurs fonctions: respiration, déglutition et phonation et la perturbation de l'une retentira sur les autres comme nous avons pu le voir avec l'articulation. De plus, lors des bilans, l'orthophoniste est bien placée pour dépister et traiter précocement les troubles liés à l'hyper nauséeux familial. La technique utilisée est la guidance parentale. Il faut apprendre aux parents à mener une désensibilisation en les accompagnant jusqu'à la résolution définitive des symptômes tels que aversions alimentaires, vomissements et troubles de l'articulation de la parole. Le problème peut être résolu en une quinzaine de séances à raison d'une séance tous les 10 à 15 jours selon la complexité des cas. Ce faisant, elle permet non seulement à l'enfant et sa famille de retrouver sérénité et confort lors des alimentations, mais aussi elle permettra de régler certains troubles articulatoires plus rapidement comme l'a montré le cas de Pierre.[/size:b466c6c508][/color:b466c6c508]