Bonjour à toutes,
Pour celles qui suivent mon histoire, je vais quand même faire un résumé, ça va presque faire 1 mois que je ne suis pas passée...
Je suis la maman d'Anaël, né en novembre. Malformation et agénésie rénale (absence d'un rein et malformation du rein restant), méga uretère, calculs rénaux... Voilà pour le côté urinaire... et puis il y avait aussi une suspicion d'immaturité neurologique...
Fin janvier (le 31), Anaël a fait de la fièvre, une fièvre nue comme ils disent : aucun symptôme, que de la fièvre et des plaintes, des gémissements... Compte tenu de son parcours médical, j'appelle l'hôpital où Anaël est suivi, le SAMU et on se retrouve hospitalisé en plein nuit. Batterie de prise de sang, analyses d'urine... RAS et toujours cette fièvre... On est samedi, 4h du mat', et je suis exténuée...
Le dimanche, personne ne vient me voir, alors je surveille la température qui ne tombe plus en dessous des 39 et je réclame un doliprane toutes les 6h... Je ne verrai personne, même pas un pédiatre... Le lundi tout le monde s'excite : écho rénale qui nous confirme des dépôts lithiasiques un peu partout dans le rein, visite d'une pédiatre qui m'onnonce qu'Anaël est en train de déclarer une bronchiolite, radio du thorax... ça n'arrête pas ! Re prises de sang, analyse d'urine... Le soir, Anaël se retrouve sous oxygène car il ne sature plus correctement... Et sous antibio car il a une pneumopathie... Le mardi scanner du rein qui confirme bien des calculs... toujours l'oxygène, la kiné... et mon bébé qui est un ange, qui supporte tout sans broncher... Dans l'après-midi ils enlève l'oxygène, il faut qu'il arrive à passer la nuit sans pour pouvoir sortir... Là l'enfer commence... le monito n'arrête pas de sonner, Anaël déssature dès qu'il bouge un orteil... et j'appelle les infirmières, on me dit que c'est normal qu'elles ne lui remettront pas l'oxygène, alors cette pu**in de machine n'arrête pas de sonner, je vais devenir barge... Je finis par me résigner, je pète les plombs dans la soirée e enfin une infirmière vient baisser le seuil de tolérance de cette fichu machine... on n'arrivera à dormir à peu près. Je dois préciser que je suis dans un service de chirurgie, dans les chambres alentours, que des enfants et des bébés, souvent avec de lourdes interventions ou brulures... ce sont des cris et des hurlements à longueur de journée et de nuit... c'est très difficile émotionnellement. On finit par sortir le mercredi, il me tarde de retrouver mon lit et mon chez moi.
Pendant notre séjour à l'hôpital, j'ai demandé à voir l'orthopédiste qui avait vu Anaël pour ses pouces qui restaient en adductions dans la paume des mains. Il passe nous voir et trouve étrange qu'il n'y ai aucune amélioration. Il demande l'avis d'une neuropédiatre et d'une généticienne...
Mercredi dernier donc, nous sommes allés voir la neuropédiatre... elle m'a demandé de lui détailler ma grossesse, l'accouchement, l'après... elle examine Anaël, le trouve éveillé et souriant, lui fait faire des manoeuvres... rien de bien alarmant, mais elle finit quand même par me dire qu'Anaël souffre de parésie des membres supérieurs et que la cause est très certainement une atteinte cérébrale due à une souffrance foetale... et là, tout s'arrête devant moi... Je sais que la kiné va l'aider, je sais qu'il peut ne pas garder de séquelles... mais je sais surtout qu'on aurait pu éviter tout ça ou au moins limiter les dégats... J'ai passé les trois dernières semaines de ma grossesse à alerter mon gynéco et les sage-femmes sur son absence de croissance... il y a eu cet oligoamnios qui n'a alarmé personne... il y a eu ses troubles du rythme cardiaque pendant les contractions... mais personne n'a bougé le petit doigt, de la surveillance... pourquoi faire puisqu'ils n'ont pas agit... J'ai passé les dernières semaines de ma grossesse dans le doute, un coup ils voulaient me déclencher, un coup il fallait que bébé sorte rapidement, et puis 3 jours après il n'était plus question de déclenchement, il fallait que bébé reste au chad pour grossir... deux fois par semaine j'avais un changement d'avis... Et puis, embourbés dans leur doute vis à vis de mon bébé, de son rein unique... ils m'ont laisser accoucher, sans trop se soucier... Et lorsque Anaël est né, rien ne les a alarmé non plus, l'absence de réflex archaïque, ses pouces, ses difficultés à téter... Rien... ils ne voyaient que son rein...
Alors voilà, aujourd'hui je suis en colère... en colère après cette équipe médicale qui n'a pas su admettre que mon cas les dépassait, qui n'a pas su me mettre en sécurité moi et mon bébé. En colère contre ce gynéco qui par sa suffisance ne m'a pas écouté et m'a juste traité d'angoissée chronique... en colère aussi contre moi même qui ai écouté tous ses abrutis au lieu de me faire confiance et de partir ailleurs alors que mon coeur m'hurlait aux oreilles de faire quelque chose... En colère, une colère sourde et profonde, muette, viscérale et animale... C'est mon fils qu'ils ont handicapé, mon bébé...
Pour finir je dirai juste que le point positif dans tout ça, c'est qu'au moins, la colère m'offre la voie de l'apaisement... et une fois apaisée, mon regard sur le monde sera meilleur que le leur, plus juste, plus grand et moins égocentrique...
Bon courage à tous les parents qui souffrent, se battent, mais vivent et aiment leur enfant !