Posté le : 11-10-2007 à 16:16
Je viens me mêler de votre conversation. Je crois que tant que l'on a pas vécu une situation difficile, on pense toujours être dans le pire des cas possibles. Nous sommes en essais depuis 2 ans maintenant, pas l'ombre d'un début de grossesse, des examens qui ont donné des résultats et un début de prise en charge PMA, avec pas mal d'autres examens à faire pour mon mari (notamment une échographie de l'appareil génital, et un nouveau spermogramme, le 3eme). Il y a 18 mois quand j'ai vu que je n'étais pas enceinte au bout de 6 mois, je pensais que c'était la fin du monde....Aujourd'hui quand je vois les femmes qui viennent sur le forum pour se plaindre de leurs 6 mois d'attente, j'ai d'abord envie de leur tordre le cou...ça ne dure pas longtemps, heureusement, puis envie de sourire en me disant que si au bout de 6 mois elles sont au bout du rouleau...puis je me souviens avoir été comme elles, aussi impatiente et triste.
En fait, la nature humaine est bien faite, on trouve toujours des ressources incroyables et la force de dépasser des difficultés. Mais au moment où les difficultés sont là, elles sont presque insuportables. En fait, c'est notre capacité à les dépasser qui se construit sur notre expérience et augmente avec le temps. Je lis le post des phrases stupides dans psycho, certains jours je donnerais cher pour me prendre la plus vacharde des réflexions...mais la plupart du temps je rigole bien en les lisant...Je vais peut être vous choquer mais il y a des fois où je me dis que j'aimerais bien être à la place d'une maman qui fait une fausse couche à 1 mois de grossesse par exemple (pas trop tard quand même car je crois que rapidement cela devient équivalent à la mort d'un enfant)...cela prouverait que je peux être enceinte et me redonnerait un peu d'espoir (je précise qu'avant de rencontrer un problème de fertilité, je ne comprenais pas que l'on puisse parler "sereinement" de ses fausses couches). Mais certains jours, je regarde sereinement la situation et je me dis que j'ai beaucoup de chance de vivre à une époque et dans un pays où la procréation médicalement assistée existe...je ne sais pas encore si ça marchera pour moi mais je sais que des moyens existent, qu'ils sont accessibles à presque tous (prise en charge sécurité sociale, notamment) et c'est déjà un énorme cadeau de la vie et de la société.