Posté le : 19-11-2007 à 19:08
Chère lulufifi,
Si je reprends tes données, nous avons :
- une jeune femme qui travaille et est globalement soutenue par sa famille, pouvant donc s'occuper d'un enfant ;
- une réaction négative de la part de son ex-petit ami ;
- une angoisse concernant le fait d'être vraiment prête à cela ;
- une autre angoisse : celle de regretter l'avortement et de mal le vivre.
Personnellement, je pense que le corps social et médical ne fait pas toujours assez bien son travail d'information sur les séquelles psychologiques possibles d'un avortement. Cela fait plusieurs années que je m'intéresse de loin en loin à ce sujet et la plupart du temps, parfois tout de suite, parfois quelques années, ou quelques décennies plus tard, cet acte cause de la souffrance, pour la simple raison qu'il n'est pas réversible.
Cela m'a conduite à penser qu'avorter [i:68069259fc]risque[/i:68069259fc] de faire porter à la jeune femme un poids qu'elle ne mesure pas forcément au moment où elle prend sa décision. Ce n'est que mon avis mais j'ai essayé de le bâtir sur un grand nombre de témoignages.
Pour en revenir à tes angoisses,
- celle de ta capacité à accueillir l'enfant me paraît... bien normale. Si cela peut te rassurer, j'ai 30 ans, je suis mariée depuis 18 mois, j'attends mon premier bébé. Ma situation doit te paraître "idéale" par rapport à la tienne (et je suis consciente d'avoir de la chance, rassure-toi). Eh bien, même si je sais que je peux assurer matériellement le confort de cet enfant, je ne suis pas du tout sûre que je serai capable de bien l'élever, de l'équilibrer, de bien l'intégrer dans mon couple... bref je ne suis pas sûre d'être prête à être mère ! Je crois que toutes les femmes en passent par là pour leur 1ère grossesse, qu'elles aient 17 ou 35 ans...
- celle sur l'avortement est aussi partagée par la plupart des femmes qui passent par là... le problème étant qu'une fois l'acte posé, elles restent seules à en subir les éventuelles conséquences : un accompagnement psychologique, ou un soutien de leur conjoint peut être suffisant pour les aider, mais peut aussi ne pas l'être...
- la réaction de ton ex petit-ami, qui est jeune je suppose, doit d'autant moins t'influencer que la décision que tu prendras pèsera sur tes épaules : tu élèveras l'enfant, ou tu subiras le poids psychologique d'un avortement dans ta vie : lui, non, ou beaucoup moins. Il faut donc que tu considères ce que tu veux faire, toi.
- dans la mesure où tu considères que tu peux subvenir aux besoins de cet enfant et où beaucoup de tes phrases laissent penser que tu voudrais vraiment le garder, je te conseille simplement de ne pas aller contre ton instinct.
Ensuite, d'autres paramètres peuvent entrer en ligne de compte dans ce choix ; pèse-les bien, mais [i:68069259fc]demande-toi surtout ce qu'il t'est possible d'assumer, et ce qu'il te serait difficile, voire impossible de supporter[/i:68069259fc]... ?
En d'autres termes... penses-tu pouvoir mieux supporter les contraintes matérielles qu'un enfant va immanquablement créer dans ta vie, ou les contraintes psychologiques que risque de créer son absence ?
Si tu as besoin d'aide n'hésite pas à m'écrire en mp. Bon courage.