Choquee de mon accouchement

Bonjour, 

Je ne tiens surtout pas à effrayer celles qui n'ont pas encore accouché car des tas d'accouchements se passent très bien et sans douleur !! J'ai juste besoin de partager ses heures interminables, et me rassurer pour le jour où viendra une 2e grossesse.

Je devais accoucher le 22/12/2009. Le 24/12 fin d'après-midi, le monitoring n'était pas très bon. Les médecins ont donc décidé de provoquer le lendemain.

Entrée à l'hôpital le 25/12 à 8h30, pour provoquer à midi, sous perf et avec du gel que l'on met derrière le col car il n'était pas du tout mur. 6h + tard, j'avais 1/2 cm d'ouverture -> à nouveau du gel. Vu que le travail n'avançait pas, j'ai pu manger une tartine et boire 1/2 verre d'eau. Les contractions continuaient mais n'étaient toujours pas très fortes. A minuit, on m'a mis un cachet derrière le col... toujours 1/2 cm d'ouverture. 

A 6h du matin, la sage-femme revient. Je grelotais et toussais beaucoup. J'avais 38.5°C. On ne pouvait plus me mettre de cachet (col toujours à 1/2 cm) avant d'en savoir plus. J'ai eu une ponction dans le ventre. Ils pensaient à une pneumonie ou autre infection. Le liquide était trouble. J'en avais marre de tous ces examens et ces contractions qui faisaient mal depuis la veille, mais je n'étais pas au bout de mes mésaventures. 

C'était un jour férié + week-end, donc que des médecins de garde, et pas ma gyné. 

Le doc a dit qu'elle allait me faire passer en salle de travail. Une fois installée, surprise : "madame, on ne peut pas vous faire de péridurale car vous risqueriez une sceptissémie. Je vais vous percer la poche des eaux". Je n'ai pas voulu me laissé faire car j'avais déjà bien souffert avec les interventions des stagiaires. Ils m'ont mis sous morphine (ça ne m'a pas aidé du tout, mais ça a permis la percée de la poche à 15h). Là, les contractions se sont accentuées méchamment. Avec la morphine, j'étais dans le gaz entre les contractions et n'avais donc pas le temps de me préparer à la suivante. La machine qui surveillait mon  coeur n'arrêtait pas de sonner. En contraction, j'avais tellement mal et respirais tellement fort que tout médecin qui passait dans le couloir à ce moment-là venait voir ce qui se passait. Je supliais pour une césarienne mais ne pouvais pas en avoir non plus. Toutes les 2h, on me vidait la vessie. A 19h, j'étais à 4 cm d'ouverture. Ca faisait donc 31h de travail dont 4 intenses. La sage-femme qui m'a examinée a agrandi l'ouverture à la main. J'ai saigné, mais j'ai surtout hurlé de mal. Le coeur de mon fils s'est arrêté. On m'a mise sous oxygène. Il a alors repris normalement. J'ai continué à souffrir de longues heures, et à suplier pour la césarienne et surtout pour pouvoir boire (rien bu depuis la veille au soir) et à 23h : ouverture complête ... ok, maintenant, va encore falloir le sortir et trouver les forces. Je pensais que ni l'un ni l'autre ne s'en sortirait vivant.

On m'a retiré la morphine. La 1e poussée n'a servi à rien parce que j'ai pensé que le plus dur était fait et que je ne sentirais pas le petit sortir comme j'avais souvent entendu dire, et quand je l'ai senti descendre et le mal que ça m'a fait, j'ai à nouveau hurlé. Puis, les autres poussées, ça a été, mais rien à faire, il ne descendait plus. J'ai entendu le médecin dire "forceps" (son coeur était descendu à 40. J'ai vu la sage-femme venir derrière moi pour pousser sur mon ventre. Là, j'ai donné tout ce que je pouvais+la sage-femme+les forceps et il est sorti, à 23h17, après 35h de travail. Ils ont pris mon fils pour l'aspirer et vérifier qu'il allait bien pendant qu'on me recousait (je n'ai par contre pas senti quand ils ont coupé). En attendant, je me suis enfilé 1 litre d'eau. Quand ils sont revenus, ils l'ont mis sur mon ventre et je ne m'en suis même pas rendue compte car je ne l'avais pas senti, comme si je ne sentais plus rien. Là, ça a bien sûr été magique ! Mais je dois dire que pendant les 2 premiers mois qui ont suivi mon accouchement, à chaque fois que j'y repensais, je ne pouvais m'empêcher de pleurer, j'ai vraiment été très choquée et mon mari aussi.

J'ai eu quelques jours après comme information que c'était mon asthme qui m'avait joué un tour (d'où la fièvre), et que ça aurait très bien pu arriver pendant ma grossesse.

Maintenant, mon loulou a 9 mois, il se porte comme un charme. Je vis pleinement mon rôle de maman et j'adore ça. 

Merci drine d'avoir partagé cette expérience vraiment incroyable! On vous souhaite bien sûr tout le bonheur possible à toi et ta petite famille.

Peut-être y-a-t-il d'autres mamanautes qui aimeraient raconter leur accouchement difficile ? Comment ça se passe, pour vous, après ?