fatima,
Je viens de lire ton récit.
J'ai accouché le 28/05 et j'ai aussi fait une hémorragie de la délivrance, J'ai accouché par voie basse mais ma fille ne passait pas alors ils ont forcé, tellement qu'elle a eu une séquelle au bras (maintenant tout va bien) et que moi, ils m'ont complètement déchiré.
J'ai eu aussi les 3 heures de massages pour la rétraction de l'utérus et pour expliquer cette douleur je disais aux gens, c'est comme si on vous attrape l'utérus à 2 mains et qu'on le pétri comme de la pate à pain (je sais l'image est horrible mais au même niveau que la douleur).
J'ai eu une péridurale, seulement elle n'a pas du tout fonctionné, j'ai été anesthésié qu'à partir de la moitié de la cuisse donc j'ai senti les contractions à fond, l'épisiotomie, quand ils m'ont recousu et aussi les 3 heures de massage. jeff, mon compagnon, est resté avec moi jusqu'à la fin des massages et ils ont vérifié, tout était ok je restais en salle de travail pour surveillance toute la nuit il est rentré à la maison.
1h30 plus tard, mon calvère a commencé, l'hémorragie a repris mais beaucoup plus importante, et là j'entends qu'ilsouvrent le bloc pour une hystérectomie. le problème c'est que j'ai perdu trop de sang et que je ne suis pas stable. Il me transfuse 3 culots mais ils ressortent tout de suite. La grosse panique pour tout le monde, moi qui n'arrâtais pas de mévanouïr. Ils ne peuvent plus me transfusé, il n'y a plus de sang compatible avec le mien dans l'hôpital, obligé de me transféré à Lariboisière (à 45 mn) ils appelle le samu.
je pars mais trop de douleurs, j'en peux plus, j'arrêtais pas de saigner et je savais que j'étais en train de partir, je me sentais, je me suis senti mourir, et le pire c'est que j'étais bien, plus de douleur, comme toi je ne pensais ni à ma fille, ni à jeff.
je suis arrivée à lariboisière avec moins d'un litre de sang une hémoglobine à 3.8 gr ... quasi morte. Ils m'ont transfusé direct 4 culots pour me réanimer et ils m'ont intubé. Je suis revenue mais je suis restée dans le coma 7 heures.
J'ai eu, par chance, une ambolisation de l'utérus, ca m'a sauvé la vie. Ils ne pouvaient plus me faire d'hystérectomie, j'aurais reperdu trop de sang.
Je me suis réveillé le lendemain à 13h, avec un masque à oxygène, des cathéter artériel et veineux qui sortaient d'entre mes jambes, une sonde urinaire. Ils m'avaient retransfusé après l'embolisation.
en tout, j'ai reçu 9 culots globulaires, 9 culots plasmatiques et 2 culots plaquettaires. Avec tout ca, j'ai eu une traitement par tardyferon 80 x 2 par jour + spéciafoldine + lovenox 0.4 ml ... J'ai reçu de la morphine pendant tout mon séjour à lariboisière.
Je suis retourné auprès de ma fille 3 jours plus tard, je l'avais déjà vu mais comme j'étais trop faible, je ne me souvenais pas d'elle, je savais juste que j'avais eu ma fille et que ca c'était très mal passé.
Ils auraient du me faire une césarienne, ma fille était trop grosse et ne passait pas. Ils m'ont tout déchiré, c'était horrible, j'ai mis 3 mois à m'en remettre et encore aujourd'hui j'en garde des séquelles.
J'ai eu de la "chance" dans tout ca, à 2 minutes près, je serais morte, j'ai manqué d'oxygène mais très peu de temps.
2ème chose, je suis retombée enceinte quand janaëlle avait 2 mois. Je n'ai pas pu mener cette grossesse à terme à cause des complications de mon accouchement, j'aurais pu y rester et mon bébé aurait eu beaucoup de chance de naitre sans séquelle et à terme. J'ai du me faire avorter. Mais ce bébé, avec l'afflux de sang et les hormones, ca a permis de réparer mon utérus et aujourd'hui, je n'ai plus de séquelle utérine, juste une grande fatigabilité.
Voilà. Je te raconte mon histoire parce que aujourd'hui, mon accouchement a découragé plusieurs personnes autour de moi qui maintenant ne se sentent plus près pour un bébé...Pourtant, moi, je n'ai qu'une envi, c'est d'avoir un deuxième enfant, pas avant 4 ans mais je désire plus que tout rester sur un accouchement, même par césarienne, normal, un enfant que je pourrais allaité (j'ai pas pu, après les transfusion j'était à 7 gr d'hémoglobine, donc trop faible pour allaiter et en plus encore sous axygène).
J'y pense encore souvent, mon compagnon n'est pas sur de vouloir un autre enfant mais je t'assure que, même avec ca, ce jour est l'un des plus beau de ma vie le 28 et 31 mai, jour de mon accouchement et le jour où j'ai pu toucher et tenir ma fille dans mes bras pour la première fois.
Allez courage, De tout ca il en est sorti du bonheur