Ce samedi matin du 17 décembre, au réveil, j’ai une petite contraction douloureuse. Et puis plus rien. Je constate que j’ai perdu une partie du bouchon muqueux. Je sens que ça se prépare. Toute la matinée, j’ai quelques petites contractions d’entraînement. Je me dépêche, à la sieste, d’achever mon travail de couture. Pas question de le laisser en cours.
A 17h30, nous prenons la voiture pour aller dans Londres, dîner chez des amis. Nous en avons pour 1h30 de voiture… Mari chéri fait doucement, nous chronométrons les contractions : pas de douleurs et elles sont très irrégulières : 15 minutes, 25 minutes, 2 minutes, 8 minutes… Bref, du grand n’importe quoi. Mari chéri est inquiet, pas moi. Nous dînons mais partons au dessert parce que les contractions deviennent un peu plus régulières, tout en n’étant pas douloureuses. En 40 minutes, nous sommes à la maison, couchons Arthur et allons nous coucher. Plus vraiment de contractions avant de se coucher. Allongée dans le lit : première contraction douloureuse. Des contractions douloureuses (enfin pas trop hein…) toutes les 2 minutes 30 s’enchaînent pendant 1h. Nous appelons un ami pour avec qui il était entendu qu’il vienne garder Arthur de nuit. 45 minutes plus tard, il arrive. Les contractions commencent à s’espacer ! Désolés de l’avoir fait venir pour rien, on installe son lit et on retourne se coucher. Il est 2h30 du matin. De retour dans le lit, les contractions reprennent ! Et puis se calment… J’essaie de dormir entre 2 contractions : je comate 7-8 minutes et je gère la contraction allongée parce que je suis crevée. Mari chéri s’endort. Au bout d’une heure, il se réveille et, voyant que je contracte toujours un peu, décide qu’il faut aider le travail, qu’on se lève et qu’on agisse. Arg. Dur, je suis fatiguée !!! On descend dans la salle à manger, je fais du ballon, je marche, les contractions redeviennent régulières. Il est 5h du matin. Toutes les 4-5-6 minutes. Toujours très gérables. Par rapport à Arthur, j’en déduis que je dois être à 1.
8h, les contractions se rapprochent : 2 minutes et font mal. Je calcule que j’en suis à 2 environ à l’échelle de la douleur. J’appelle la maternité pour les prévenir que j’arrive, j’en rajoute un peu pour qu’ils ne m’éconduisent pas : je peux très bien parler voire plaisanter entre les contractions, mais je sais que si je le fais, je serai sommée de rester chez moi. Pour un deuxième, je sais que ça va aller plus vite.
8h30, on décolle. Arthur dort toujours : l’ami n’est pas venu pour rien, il le lèvera, lui donnera son petit déjeuner et le conduira chez la nounou (qui ne répond pas à son téléphone !!!). Sur la route, j’enchaîne les contractions… et les dos d’âne, spécialité anglaise !
On arrive entre le verglas et les contractions que je gère pendue au cou de Mari chéri vers 9h. A l’accueil on me dit de m’asseoir en salle d’attente… La bonne blague ! Je déambule dans le couloir en m’accrochant aux rebords du mur et en soufflant toutes les 2 minutes. Les femmes à terme venant se faire monitorer me regardent à la fois surprises et un peu horrifiées ! Je gère. Vers 9h45, on me reçoit pour évaluer mon cas. Super midwife, très douce qui s’excuse de m’examiner si je l’accepte… Bien sûr que, pour la première fois de ma grossesse, je veux savoir où en est mon col !! Mari chéri répète à tout le monde : pas de machine, hein !
3 large, presque 4. Pas assez pour entrer, il faut être à 5. Les salles nature sont toutes pleines, il faut attendre que ça accouche. La midwife va essayer mais il y a peu de chance pour que j’y accède. En attendant, on me met dans une salle d’examen montito pour que je pose mes affaires, on m’enjoint de boire plein d’eau pour faire monter ma tension un peu basse. Et on m’envoie me faire offrir un super petit déj par Mari chéri à la cafétéria pour prendre des forces, pour marcher et faire descendre le bébé qui est encore beaucoup trop haut ! !
Nous y allons mais pas de paiement pas carte. Je connais la mater par cœur et sais où en trouver. Je décide d’y conduire Mari chéri. C’est looooooong de marcher en s’arrêtant toutes les 2 minutes pour respirer et me déhancher au cou de Mari chéri ! Il finit tout seul et me rejoint pour remonter à la cafète. Dans le couloir, les contractions se rapprochent encore et je gère une contraction que (certes c’est mon amie mais je n’en souhaite à personne des amies comme ça) j’insulte quelque peu une fois qu’elle est terminée… Là, ça fait vraiment mal. En allant vers l’escalier, je dis à Mari chéri que le bébé a dû descendre parce que j’ai l’impression que sa tête est entre mes jambes. Arrivée au 1er, je dis à Mari chéri que je vais le laisser aller payer seul pendant que je vais à notre « chambre ». Je n’y arrive pas, il faut que je m’arrête aux toilettes où je gère seule deux p… de contractions. J’ai l’impression d’avoir un peu envie de pousser, je me dépêche de sortir : Mari chéri est déjà devant le lit. En arrivant je lui dis d’aller chercher quelqu’un parce que ça vient là… il file. Il est 10h40. D’instinct, je monte sur le lit, attrape le montant et gère une contraction telle que je crie : « I need to push !!! » Je sens que quelqu’un enlève mon pantalon. A la contraction d’après (même texte), on m’examine, la poche des eaux se rompt et une midwife dit à Mari chéri que je suis à 9. Il hallucine et me le répète à la fin de la contraction : j’ai entendu : j’ai mal mais ne suis pas sourde ☺ Je m’en doutais un peu… A la contraction d’après, je crie « It burns !! » et on me répond : « Push !!! » Je push en soufflant. Le fait est que ça brûle… Le bébé a plein de cheveux paraît-il. Comme le grand frère je réponds. A la contraction d’après je sens la tête qui passe. Aïe… C’est comme si j’étais déchirée complètement, et puis je sens le petit corps qui suit, comme un poisson qui répare tout. Je l’entends pleurer. Je m’écroule et demande : « It’s a boy or a girl ? » « Check by yourself me répond la midwife en me faisant passer bébé. C’est une fille : je le dis à Mari chéri, dit « Bonjour Eléonore » et l’embrasse sur la tête. Il est 10h48.
On m’aide à me retourner et je mets Eléonore au sein. Pendant ce temps, ça nettoie autour de moi. Pas un point, rien. On me dit que franchement, j’aurais pu faire un accouchement à domicile ! On me gronde presque… ☺ Elle est née « coiffée », elle avait la poche des eaux sur la tête. La midwife me propose de garder la poche en souvenir parce que ça porte bonheur d’être née ainsi. En fait, oui mais non…
Il paraît que personne ne m’a jamais aidée pendant le travail jusqu’à expulsion totale !
Mari chéri coupe le cordon, le placenta sort. Tout le monde s’en va et Eléonore restera nue sur moi jusqu’à 18h pour voir le pédiatre. Pas de soins, de bain, de retrait, d’habillage. Une simple pesée devant moi l’espace de 10 secondes, suivie d’un coup de mesure alors qu’elle était à nouveau au sein.
Mari chéri est allé immédiatement chercher Arthur chez la nounou et nous avons déjeuné tous ensemble !
A 19h30, nous étions tous dans la voiture pour la maison !