Voilà, je viens à mon tour vous raconter cette expérience un peu traumatisante pour moi...
J'ai vécut une grossesse sans complications. Ma dernière écho a été faite le 1er juillet pour une DPA le 6 septembre. On prévoit un bébé d'environ 3k500 +/- 200gr.
Mon dernier examen médical remontait au 6 août. Tout allait bien. J'avais pour consigne de venir le 3 septembre si bébé n'était toujours pas arrivé pour faire un contrôle.
Le 26 août, j'ai commencé à avoir des contractions vers 12h00. Pas douloureuses, pas régulières... Alors on patiente. Je commence à stresser un peu car j'ai pas vu de médecin depuis 3 semaines, je sais pas où j'en suis etc... Alors je me dis que j'ai ptetre une bonne raison pour passer à la maternité pour me rassurer :D
On devait aller manger chez mes beaux parents le soir (qui habitent à 10 minutes de la maternité). A 17h, je propose à mon homme de partir plus tôt et d'aller faire un tour à la maternité. J'avais des contractions un peu douloureuses toutes les 10 minutes.
Monitoring... La sage-femme est perplexe. Il hésite entre un faux travail et un tout début de travail. Mon col est ouvert à 1 doigt. Il me propose d'aller marcher pendant 1h et de revenir faire un contrôle, au moins ils auront un point de départ.
22h00, nous revoilà à la maternité malgré le "no stress" de mon mari :
- Bon, on y va ?
- Oui !!! Attends, je bois mon café...
- ...
- Attends, je fume ma cigarette"... etc
On fini par décoller, contractions douloureuses toutes les cinq minutes.
Sage femme : - Allez, ça a commencé, on la garde ! Monsieur, prenez vos papiers, allez enregistrer votre femme.
Chéri : - ...
Sage femme : - Monsieur ?
Chéri : - Les papiers...
Et là, chéri tétanisé, il bougeait plus, il avait mon dossier de maternité dans les mains et les yeux grands ouverts :lol: Je crois qu'il ne s'attendait pas à ce que ce soit pour cette nuit. Alors la sage femme l'attrappe par les épaules, le regarde droit dans les yeux et lui dit : "Carte vitale, Carte Mutuelle, Bureau des entrées". Ah, ils savent y faire :)
Chéri s'exécute et revient.
Au tout début, c'était idyllique. On nous fait passer en salle d'accouchement. Super spacieuse, avec le ballon, le coussin, un super lit etc. Je perd le bouchon muqueux. Berk. La sage femme qui était aussi un mec vient me voir toutes les heures, le travail avance tranquillou.
A 5 cm on me pose la péridurale. Et la, c'est le joyeux monde de oui-oui. Je n'ai plus mal, tout va bien. Je me dis que ça va être facile, que maintenant que j'ai la péridurale, y'a plus de problèmes. Il me romp la poche des eaux. Pas très agréable, je perd beaucoup de liquide, j'ai l'impression de me pisser dessus... Mais bon, ça va. J'arrive même à dormir un peu.
Je me met sur le côté. Je demande si je peux accoucher sur le côté, la sage femme me dit : oui, si c'est possible. Parfait !!
Mais voilà, être sur le côté accélère le travail et j'ai mal. Mal au rectum et mal à la symphyse pubienne. J'ai les jambes qui tremblent, je ne contrôle pas. On me remet une dose dans la péridurale. Puis une autre, puis une autre. Toujours mal, je sens ma sage femme perplexe. "Je sens le dessus du crâne, il a une bosse sur la tête ça veut dire qu'il a une grosse tête".
...
Il a vraiment une grosse tête !!!
Et je commence à paniquer gentiment. On a jamais contrôlé que la tête de mon fils passait dans mon bassin et j'ai peur qu'il ne passe pas...
La douleur devient assez difficile à gérer. La sage femme revient, fait la mou et me dit : "Bon, ok, on va commencer à pousser mais il va falloir être courageuse". Heu, ca veut dire quoi ??? (Ca veut dire que tu vas en chier, ma cocotte). Il doit être 5h du mat, j'ai sommeil et je suis crevée et c'est maintenant que le plus dur arrive.
Et le calvaire commence. Déjà, la péri est trop dosée donc je ne sens plus du tout les contractions. Mais j'ai toujours mal au rectum et à la symphyse. Je pousse. "Non, pas comme ça". On met une main sur mon ventre. "Poussez ma main vers le haut !" Quoi ?????? Je ne comprend pas, c'est pas naturel. "Non, ne gardez pas tout dans la poitrine". "Non, pas comme ça"
Je suis perdue, je n'y arrive pas, je fais pas comme il faut. Je voudrais suivre mon instinct mais on me laisse pas faire. Je vois sur leurs visages (trois sages femmes rien que pour moi) que le travail n'avance pas. Pas de souffrance foetale sur le monitoring alors on continue pendant de longues minutes. Moi, j'en peux plus. Je leur dit. Réponse : on appelle le médecin.
Mon sauveur arrive mais avant de l'aimer je le déteste : "Spatules !!!" Un vrai régal, ca tire très très fort, je souffre. Je n'arrive plus à pousser. J'ai l"impression qu'il va tuer mon bébé à force de tirer comme ça et/ou de me casser le bassin. Je hurle tout ce que je peux. J'avais jamais hurler comme ça de ma vie. La retenue nous l'interdit. Mais là, plus rien ne tient. Je les supplies d'arrêter, ils ne m'écoutent pas. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, qu'ils m'ouvrent de haut en bas, je m'en fiche mais qu'on le sorte de là, que ça s'arrête !!! Malgré tout, on m'encourage, on me soutient mais je les entends à peine. Je me ferme, je ferme les yeux, j'essai de pousser mais j'arrive plus. Je n'ose regarder mon mari qui devait être horrifié, le pauvre, il a mal vécut mon accouchement lui aussi !! Il était aux premières loges.
Avec une dextérité du tonnerre, le médecin sort mon bébé. Faut dire que je ne l'ai pas beaucoup aidé.
On me dit : Ouvrez les yeux !! Et la, je me retrouve nez à nez avec la tête de mon fils qui est tout bleu. 5 secondes passent qui semblent une éternité. Il prend sa première bouffée d'air. Pouf ! Il vire au rose. Ouf, il est vivant !
On le sort complètement très vite et la douleur s'arrête d'un coup ! On me le pose que le ventre, il est tout chaud et tout dégeu mais je m'en fiche. "Alors c'est toi qui m'a fait subir tout ca ?" On dirait un petit sumo. :). Il est tout gros et tout bouffis. Mais c'est pas grave, c'est mon fils, il est à moi, je l'ai fait, j'ai réussit !! Je regarde mon mari, il pleure, c'est la première fois que je le vois pleurer comme ça et ca fait 10 ans qu'on est ensemble. Il est un peu traumatisé mais heureux.
Je repense au fait que quelques secondes avant je hurlais, et ca me fait rire. Je m'excuse auprès du personnel soignant. Le médecin me sourit, il m'annonce avec regret qu'il m'a fait une épisio. Bah, je m'en doutait, c'est pas grave.
On prend mon fils quelques minutes pour le mesurer et le peser, le débarbouiller et lui mettre un bonnet et des chaussons. Il pèse 3k830, mesure 54 cm et fait 37cm de périmètre cranien !!!! La sage femme est impressionnée. Il est né 10 jours avant terme ! (Merci la lune).
On me laisse ensuite une heure en peau à peau avec lui (que du bonheur) pendant que le médecin recout l'épisio. Ca fait mal mais je m'en fiche.
C'est fini, il est là, tout contre moi. Je suis tellement fière.
Après coup, on se dit qu'on est heureux de l'avoir fait. Mais j'ai beaucoup souffert et je ne suis pas prête à subir un autre accouchement pour l'instant. Rien que d'y penser, brrrrrrrrrr. On verra quand mon fils aura deux ans !!!!
Merci de m'avoir lue :)