Donc voici le récit de mon accouchement:
le 27/05, RDV obsté qui dit que bébé trop gros donc on va le déclencher demain, en essayant quand même une voie basse.
le 28/05 arrivée à la mater à 07h30, monito, gel de déclenchement puis, petite promenade dans la ville avec maa mère (elle a assistée à toute la journée la pauvre, elle en garde un très mauvais souvenir).
début d'après-midi, mon col s'est juste effacé et reste à 2 doigts, vers 15h, je perds spontanément les eaux (il était écrit que je devais accoucher ce jour). Là les contractions régulières et douloureuses commencent, sans péridurale.
Vers 16h pose de la péridurale, qui n'a pas fonctionné puisque les douleurs sont toujours restées ausi intenses, par contre à partir du bassin jusqu'au pieds nikel, mais là où je commençais à avoir mal c'était l'utérus, c'était horrible les filles.
16h30 dillatée à 5, 16h45 dillatée à 8. Là on me dit que la petite est très grosse et qu'il faut que je l'aide en poussant à chaque contraction. Contractions toutes les 2/3 mn et hyper douloureuses, l'anesthésiste augmentent la péri, attend un peu et confirme que la péri ne fonctionne qu'à partir du bassin et me dis que je vais devoir accoucher aves ces douleurs.
Moi, je demande si la petite est trop grosse, pourquoi on ne me fait pas de césarienne et on me répond que la tête est déjà engagée, et que maintenant il faut la faire sortir comme ca.
Ils appellent en urgence mon obsté qui arrive, regarde et commence pleins de manip : poussez, attendez, poussez, ne poussez plus du tout. Il me fait une énorme épisio, forceps, ca passe pas, la tête est passée mais les épaules sont bloquées.
Il demande à la sage femme d'appuyer sur le haut de mon utérus, ce qu'elle fait, aie aie aie ca fait trop mal je leur répond, là c'est lui qui vient à côté de moi et qui monte sur un marche pied et met ses deux points sur le haut de l'utérus pour appuyer de tout son poids (je vais apprendre 4 jours plus tard que cette méthode est interdite car le taux d'hémorragie de la délivrance avec cette technique est très importante.
Il repasse de l'autre côté, rien y fait janaëlle est coincée, alors là, il met ses deux mains à l'intérieur de mon utérus (à ce moment ma mère à failli tomber dans les pommes) il fait ce qu'on appelle une manoeuvre de perkins pour retirer juste son bras gauche, pour que ce qui reste à passer soit moins large. Il prend appui sur un marche pied, une sage femme tire avec les forceps et lui, assi par terre tire avec ses mains à l'intérieur. J'ai derrouillé, j'en pleurais de douleurs, j'en vomissait et la péri qui ne faisait rien pour mon utérus.
il me la mette 2 secondes sur le ventre mais la prenne tout de suite parce que l'accouchement a été trop dure pour elle et elle ne respire pas, ca n'a pas duré longtemps je l'ai entendu crier 1 mn après.
Il m'enlève le placenta et là, je commence à saigner, saigner , saigner, alors il bouche avec des mèches, recoud l'épisio et là commencent 03h00 de massage, il est 17h15.
Les massages de l'utérus, c'est pour se faire rétracter l'utérus et reprendre sa place d'origine. Vu laz duretéde l'accouchement, l'utérus ne faisait que se remplir de sang alors ils m'ont massé pour essorer et muscler mon utérus, sachant que les contractions étaient de + en + douloureuses et rapprochées mais inéfficaces.
Moi, ca ne va pas du tout et le médecin qui ne me dit rien et qui est en sueur. On m'emmènela petite mais je ne peux pas la voir parce que les contractions me font vomir et tomber dans les pommes.
Au bout d'un certains temps, il revient me voir et me dit : vous faites ce qu'on appelle une hémorragie de la délivrance, c'est très rare, on est obligé de vous masser pendant au moins 2 h, jusqu'à ce que votre utérus se vide et qu'il revienne à sa place, si ca ne fonctionne pas, je suis obligé de vous emmenez au bloc et de vous enlever votre utérus.
Je peux vous dire, quand vous entendez ça, même si c'est douloureux, les massages vous les acceptez.
19h45, jeff était arrivé, il est resté avec moi pendant les massages, on m'annonce que mon utérus est sauvé, il s'est rétracté mais que je reste en observation et que le bloc reste ouvert au cas où. Super, je me sens soulagé mais douloureuse.
Jeff et ma mère voit le médecin qui lui dit vous pouvez rentrer tranquille elle est sous surveillance, au moindre problème on vous appelle.
Le problème, c'est qu'à 20h30, les contractions ont repris, le médecin est passé voir mais rien. Au bout d'un moment, je sentais quelque chose coulé à chaque contraction, le temps et certains éléments deviennent vagues à ce moment là. Je sais que la douleur deviens de + en + intense, et à chaque contraction (toutes les 2/3 mn toujours) vomissement et je tombe dans les pommes). Le médecin reviens et je lui dis, on aurais du faire une césarienne et me répond, je ne pouvais pas savoir. Pour moi, si il le pouvait puisqu'il m'en avait déjà parlé.
Les massages reprennent, et de + en + de médecin autour de moi, j'hurlais de douleur tout en m'excusant de crier mais ca me soulageais, enfin, c'est une impression.
Après, je sais qu'il m'a parlé du bloc pour l'hystérectomie, qu'il disait à son confrère qu'il aurait du faire une pelvimétrie.
Il me dit qu'il y a peut-être une chance pour sauver mon utérus mais il faut me stabiliser pour pouvoir partir avec le samu à lariboisière.
Là, je me souviens qu'il disait qu'il ne pouvait pas enlever les mèches parce que sinon, il serait obligé de m'enlever l'utérus et que, vu mon âge, que c'est mon premier enfant et ce que j'ai déjà enduré, il décide de me transfuser. 3 culots, c'est tout ce qu'ils avaient là-bas, mais ils ont réussi à me stabiliser. Le samu était là, je l'entendais dire au médecin qu'il était inconscient, qu'ils auraient du être appelé dès le début, qu'ils avaient trop attendu. Ils m'ont mise sur le brancard et le changement m'a refait saigner.
En quittant la pièce, j'ai vu tout le sang et j'ai regarder le médecin et lui ai dit dites moi un truc positif et il m'a répondu, je pense que là-bas, ils ont les moyens de sauver votre utérus, je lui ai répondu, je m'en fou de mon utérus, j'ai trop mal, je ne supporte plus la douleur.
Le transport, je me souviens juste que la nana me tenait la main, que j'avais des contractions et que je sentais toujours couler entre mes jambes. Elle criait accélère on la perd accélère.
Arrivée à lariboisière, je me souviens de l'ascenseur puis d'une sensation de bien être, je me sentais comme dans du coton, j'étais bien et j'avais cette douleur qui parraissait lointaine mais qui était toujours là, ils m'ont expliqué que je suis arrivée en choc hémorragique et que cette sensation c'est quand je sombrais dans le coma.
Ils m'ont transfusé de 6 culots supplémentaires, ce qui leur a permis d'avoir un pouls et des veines et artères visibles.
Je sais que ma famille est arrivée à 3h et qu'ils lui ont dit que j'étais dans un état critique et qu'il ne savaient pas si il pourraient me sauver, qu'ils avaient trop attendu à la clinique.
Ils ont pu me réveiller pendant l'examen, ils m'ont dit vers 07h30. Je me souviens de l'écran devant moi pour l'embolisation de mon utérus, je ressents encore cette sensation lointaine et non douloureuse quand ils me mettaient les cathéters dans l'aisne (au niveau des bras j'avais 5 perf et plus de veines, des bleus partout), je me souviens de l'intubation.
Après plus rien. Je me suis réveillée à 13h30, en disant "I am a survivor". J'avais mal à la gorge, plus de voix mais je voulais parler. Ils ont fait rentrer ma famille un par un jeff était le premier. Je sais qu'il m'a montré des photo de la petite mais j'étais trop faible pour m'en souvenir, ensuite ma soeur et ma mère.
Je suis montée seulement le lendemain en milieu d'après-midi dans une chambre en maternité et je suis retourner auprès de ma fille le dimanche dans l'après-midi.
Aujourd'hui, je me sens faible, fatiguée, je suis très anémiée mais je tiens bon. J'ai plus du tout d'appétit, le médecin dit que je fais une anoréxie du à la dureté de l'accouchement.
J'ai de temps en temps quelques petites montées de larmes (comme maintenant) en me disant, peut-être que si j'avais attendu avant d'avoir un enfant, peut-être que si je n'avais pas pris 20 kg, Est-ce que si j'avais su ça j'aurais fait ma fille ???
Ma famille en veut au médecin, à l'équipe de protéger le médecin et me reproche de le couvrir en disant qu'il ne pouvait pas savoir.
En fait, c'est juste que je veux oublier, passer à autre chose.
Pour l'instant, j'ai encore des bleus partout, j'ai mal à l'épisio, je ne peux pas sortir dehors seule parce que je suis trop faible, même pour m'occuper de ma fille, j'ai besoin d'aide et ca c'est le plus dure, de ne pas pouvoir être une maman à temps plein.
Ils m'ont déconseillé l'allaitement du fait de ma faiblesse et du fait que la petite risque de repousser mon sein ou au contraire et de m'épuiser.
Janaëlle va bien, elle a un problème au bras, on sera fixé la semaine prochaine, on va voir un chirurgien que je connais qui travaille sur trousseau. Elle fait des terreurs nocturnes du à la séparation ethurle, vomi et ne se calme que dans mes bras, je m'allonge et je la blotti tout contre moi.
Jeff demande à ce qu'elle dorme avec nous parce qu'il a eu trop peur de nous perdre et à la mater, ils ont dit que étant donné la séparation et la dureté de sa naissance, il ne fallait pas hésiter et que ca pouvait durer jusqu'à ses 1 mois.
Petit à petit, elle reste moins longtemps avec nous, on lui met des vetement à moi autour d'elle, sinon, elle angoisse d'après la pédiatre, c'est la seule chose qui la calme quand elle pleure beaucoup.
Voilà, très long récit, et je suis passée à côté de pleins de choses mais même mes souvenirs sont un peu flous.
Je tiens aussi à vous dire que mon histoire est très rares, la clinique n'a jamais eu de cas simillaire, la manoeuvres faite pour sortir janaëlle est apprise mais rarement mise en pratique et après la première hémorragie, il est rare que l'utérus remonte et se remplisse de sang, une fois qu'il est en place et rétracté, il ne bouge plus normalement. Alors, les filles, ne vous inquiétez pas et restez sereine face à cet évènement qui n'est pas une fatalité.
bises à toutes