Bonjour les filles,
Bon trois semaines que j'ai accouché, je crois que j'ai suffisement digérer la chose pour venir vous raconter tout ça. Je vous préviens, ça risque d'être long... C'est parti !
05 novembre 2008 : il est 2h du mat', une belle contraction me réveille. Ca fait deux-trois jours que j'ai de grosses contractions comme ça. Ca me tire dans le bas du ventre : une grosse douleur de règle à se plier en deux... mais bizarrement, je ne sens pas mon ventre se durcir jusqu'en haut... la douleur ressentie au niveau pubien anesthésie tout le reste... mais la sage-femme qui me fait les cours de préparation me l'a confirmé : ce sont de vraies contractions qui agissent sur le col... Pourvu qu'elle ait raison...
3h re-contraction... mais je me rendors, je suis fatiguée.
3h30 mon homme se lève ??? Je mets quelques secondes à capter pourquoi : il veut voir le résultat des élections présidentielles américaines à la télé. Je me lève aussi et me pose sur mon ballon (mon meilleur copain depuis une semaine) pendant qu'on regarde les infos : Barack Obama est bien parti pour devenir le premier président noir des Etats Unis. Mon homme se recouche, je le rejoins un peu plus tard, je suis trop bien sur mon ballon...
7h00 les contractions se rapprochent... toutes les 6 minutes... je ne gère plus dans le lit, il faut que je me lève. Je me fait couler un bain chaud... le énième depuis 10 jours. Je glisse mon portable dans un sac congélation pour continuer à chronométrer mes contractions une fois dans l'eau... A 7h30, je fais un passage rapide aux toilettes avant de faire trempette... je perds un truc très humide, du sang... ça bouge là dedans, mon col aurait-il enfin décidé de céder un peu ? L'eau chaude me soulage... un peu. Je gre mieux les contractions, mais ni le suppo de spasfon ni le bain ne viennent à bout des contractions... super, ça serait donc le grand jour ?! Je me languis d'accoucher, j'ai tellement mal au dos, au ventre... je n'en peux plus !
8h, je sors du bain, les contractions sont toujours là. Mon homme se lève, commence à se préparer, mais c'est sûr, il n'ira pas bosser aujourd'hui ! On déjeune et direction la mat' ! Les valises sont déjà dans le coffre depuis une semaine, juste mon sac à main à prendre et faire un bisous à mon grand qui dort encore, dire à ma maman qui dort dans la chambre d'ami qu'on y va...
9h30 on arrive à la mat', mon homme est persuadé que ça sera encore une fausse alerte... La sage-femme m'examine : mon col est toujours très postérieur et toujours ouvert à 1... il n'a pas bougé depuis une semaine ! Je suis dégoûtée ! Toutes ses contractions pour rien... pffff D'ailleurs eles sont bien là, régulières, mais inefficaces... la sage-femme me dit qu'elle me fait juste un prélèvement pour s'assurer que je n'ai pas une fissure de la poche des eaux et on rentrera... je suis blazée... La sage-femme me montre la bandelette : 2 traits bleus... c'est positif, j'ai perdu du liquide, ils me gardent ! Enfin le soulagement, c'est enfin le grand jour pour moi !
On m'envoie dans ma chambre... pas de bol je suis arrivé en plein pic d'activité, la seule chambre de dispo est la plus petite... et elle est vraiment très très petite... mais bon, ici que des chambres individuelles, c'est déjà ça... On descend faire l'admission avec mon homme qui ne tient plus en place, on me prend la télé... La sage-femme m'a dit de bouger, il faut juste que je sois dans ma chambre à 13h pour ma première perf d'antibiotiques (à cause de la rupture des membranes).
L'après-midi passe, j'ai ma perf, puis une fois libérée, je vais vadrouiller dans l'hopital. Mon homme est parti déposer des papiers au boulot. Il revient en fin d'après-midi, on fait la course dans les escalier : trois étages, mais rien, pas une seule contraction... pfff je commence à désespérer d'accoucher aujourd'hui ! Mon homme repart je dois le tenir au courant par sms dans la nuit. Si le travail ne se déclenche pas spontanément, je serait déclenchée le lendemain matin.
23H, la sage-femme me pose le monito. Bébé fait la java, il passe de 130 à 170 bat/min... je profite de ses dernières cabrioles dans mon bidou, je le caresse... Une grosse contraction arrive, je la sens monter... et le monito ne dément pas, elle attendra 60... mais je commence à flipper, le rythme cardiaque de mon lutin s'effondre, pasant de 170 à 80... je me dis que c'est pas possible que la sonde capte mon rythme cardiaque à moi, je me prends le pouls, mais non, ce n'est pas le mien... j'ai peur... La sage-femme arrive trois minutes plus tard, je lui en parle, mais de toute façon elle a bien vu sur le tracé... Elle me dit de ne pas m'en faire, bébé a bien récupéré après la contraction. Je dois la prévenir en cas de contractions dans la nuit, elle me reposera le monito... si bébé ne suit plus es contractions et souffre, on me fera une césarienne... le ciel me tombe sur la tête... je commence à angoisser... J'appelle mon homme, je lui explique, et puis la nuit commence, longue, très longue...
06 novembre 2008 : 1h du matin, la sage-femme me pose ma deuxième perf d'antibio... et là ça ne va pas du tout. J'ai mal, très mal dans le bras... j'ai envie d'hurler tellement mon bras est douloureux... j'essaie de me raisonner, mais je n'y arrive pas. Je sonne la sage-femme... elle m'explique qu'il arrive que l'antibio agresse ainsi les veines... elle réduit le débit, me rajoute un flacon de sérum phy... mais l'heure de perf sera un vrai calvaire, impossible de dormir, j'ai trop mal au bras...
4h30, des contractions arrivent, douloureuses. Je me lève et vais voir la sage-femme et son équipe. Je leur demande timidement si je peux leur emprumpter le ballon. Elles m'invite à boire une tisane avec elles. Je vais ainsi passer 1h à discuter avec elles, c'est sympa, j'oublie mes contractions sur le ballon, mais je suis fatiguée.
A 5h30 la sage-femme m'envoie me coucher, elle me réveillera à 7h00 pour la douche avant le déclenchement... Je vais aux toilettes et là, reperte de glaires et de sang. Elle me pose le monito. Avanat d'avoir fini, ça s'agite dans les couloirs, une urgence. Je ne saurait jamais, mais apparement un bébé qui s'étouffait... ça me terrorise... il pourrait arriver la même chose à mon bébé... vision d'horreur...
7h00 réveil, douche... et puis j'attends mon chéri avant d'aller en salle de travail pour le déclenchement...
8h00 on m'installe en salle d'accouchement. La sage-femme m'explique qu'elle me déclenche là (alors que normalement c'est en chambre) pour bien suivre le rythme cardiaque de bébé. Elle me pose le monito. J'ai des contractions, régulières, mais faibles. Mon col est dilaté à 2, les contractions de la nuit ont un peu agi. Du coup elle me pose directement un gel à 9h00. Elle m'explique que je dois rester 2h allongée sous monito, ensuite, en fonction de l'avancement des choses, je retournerai en chambre. Si rien de concret à 15h elle me reposera un gel... Elle me pose la perf d'antibio, j'appréhende beaucoup, j'ai peur d'avoir mal... Mais ça va. Elle a changé les diluants.
9h20 depuis que le gel est posé, je n'ai plus une seule contraction... par contre le gel me brule, c'est désagréable... 9h25, ça y est, la première contraction. Elle est violente, je suis pliée en deux, je ne gère rien du tout. J'essaie de respirer comme on me l'a appris, mais j'avoue ne pas y arriver, je me laisse submerger par la douleur. Mon homme regarde le monito, ce n'est même pas monté à 10... je ne comprends pas comment je peux avoir si mal...
Les contractions vont s'enchaîner. Pendant 1h je ne gère rien du tout, je suis pliée en deux à gémir à chaque contraction... mon homme me tient la main. Et toujours aucune montée en puissance sur le tracé... j'en ai marre ! Bébé va bien, c'est le plus important.
10h10, je me résigne à ne plus combattre les contractions mais à travailler avec elles. Je ne regarde plus la tracé, je me fous de savoir à combien ça monte. Je ferme les yeux. A chaque contraction, je respire, souffle, bloque ma respiration pour laisser passer le plus douloureux. J'essaie de ne pas me crisper pour laisser bébé descendre...
10h35, j'ouvre un oeil e regarde la pendule. Je n'en peux plus, j'aimerai tellement marcher ou faire du ballon... au lieu de ça je suis clouée sur cette table... pfff je reprends courage... à 10h50 le monito sera fini, je pourrai bouger. Je reprends espoir.
11h00, la sage-femme n'est toujours pas venue me voir, j'en ai vraiment marre, il me tarde de pouvoir remuer un peu plus !
11h05, elle arrive enfin. Elle m'examine. Et à c'est la délivrance, pas celle que j'attendais, mais quand même ! Je suis dilatée à 5 ! Je vais enfin pouvoir avoir la péridurale ! Je me dis que tout compte fait j'ai bien assurée pour gérer mes contractions comme je l'ai fait ! Je suis remontée à bloc ! Il faut finir la perf d'antibio. Elle augmente le débit... la nausée me vient... mais ça passe.
11h quelque chose : l'anesthésiste arrive. On me fait assoir sen tailleur sur le bord de la table d'accouchement. C'est un véritable bonheur ! Dans cette position, je gère parfaitement les contractions, je sens bien que ça "s'ouvre" là en bas. J'arrive même à plaisanter entre deux contractions. L'anesthésiste me pique, du premier coup, après je sens qu'il me "tamponne" le dos. Et là le cauchemard reprend : il faut que je me recouche, à pla dos pour que le produit se diffuse bien des deux côtés... de nouveau les contractions deviennent insupportables...
11h25, on m'a dit qu'il faudrait 1/2 heure pour que le produit fasse effet... je regarde défiler les minutes. Mon homme a mis la musique. Je sens que la douleur en haut du ventre disparaît, je sens toujours les contractions mais en moins "intense", cependant elles restent balèzes... je m'affole un peu car seul ma jambe gauche commence à lacher prise, j'ai toujours le complet contrôle de la jambe droite...
11h50, je n'en peux plus. La sage-femme m'examine, je suis à 8, elle perce la poche des eaux, je sens à chaque contraction des flots de liquide qui s'écoulent... Je perds la notion du temps.
J'ai vraiment mal, les contractions deviennent difficilement supportables. Je sens que bébé est engagé, il va falloir y aller maintenant, plus moyen de faire marche arrière. La sage-femme bouge la table, elle m'assoie ! Je ne suis pas trop mal installée au final, je ne me sentais pas de pousser couchée sur le dos. Je ne capte plus rien. Elle donne un masque à oxygène à mon mari pour qu'il me le mette, je n'entends plus la musique ni les battements de mon bébé avec le masque... je commence à m'affoler et à paniquer. Je ne gère plus rien, je crie, je hurle. La sage-femme me dit de me lâcher, de pousser tout ce que je peux pendant les contractions. Elle m'appelle par mon nom, appelle mon bébé par mon nom, ça me donne du courage. Mon homme me tient la main, m'encourage. Je reprends un peu contrôle, je pousse comme une bête. Encore une, fois, puis on me dit de tout arrêter. J'ai tout juste senti bébé passer. Ca parle, ça parle de cordon, j'entends le papa parler, je ne capte rien... on me dit de prendre mon fils, mais je ne capte pas, je n'ai pas entendu pleurer, il n'est pas encore sorti, c'est pas possible...
La sage-femme me tends mon bébé, je le prends, j'ouvre enfin les yeux. Il est posé sur mon ventre. Il est beau, tout petit, mais il est pâle, gris, ne pleure pas, il se contente de gémir... j'ai très peur. Pourquoi il ne pleure pas ? Je lui masse la cuisse avec force, je veux l'entendre pleurer. Je lui parle... Et enfin, il pleure. Je suis soulagée, un énorme poids s'envole. Son premier cri... Anaël est né.
Elle me le laisse sur le ventre. Elle me fait expulser le placenta, me nettoie : aucune déchirure : du travail de pro ! Papa coupe le cordon. On laisse mon bébé sur moi, on se regarde. Au bout d'une demi-heure, Anaël part se faire une rapide toilette et les premiers soins. Puis il revient en couche pour continuer le peau à peau. On restera 2h à se découvrir. Il passera 1h au sein. Nous sommes bien. Notre petit ange est enfin avec nous...