LENY… TA NAISSANCE…
Cela fait 8 mois et 17 jours que je te porte dans mon ventre, et j’avoue que ce dernier mois est long pour moi, en plus des désagréments de ces dernières semaines, j’ai hâte de te voir, savoir si tu es une fille ou un garçon, car ton papa et moi avons décidés d’avoir la surprise concernant ton identité. Je te sens bouger dans mon ventre depuis tellement de semaines, je suis vraiment pressée de faire ta connaissance.
Nous sommes le mercredi 8 octobre 2008, tu es censé arriver dans 14 jours, je ressens de drôle de sensations dans le ventre, et puis la perte du bouchon muqueux que je perds en plusieurs fois dans la journée.
Le lendemain, jeudi 9, je me lève aux aurores, réveillée par une forte contraction, quelque chose que je n’avais pas encore ressentie, il est 6 h quand je me retrouve aux wc et que je m’aperçois que je viens de perdre une petite partie du liquide amniotique. Là je me dis que je vais peut être enfin te voir aujourd’hui.
Sur les conseils de la sage femme que je contacte par téléphone, après une bonne douche, je reste allongé dans mon lit en attendant de voir si je continue à perdre les eaux. Ce qui est le cas. A 11H30, ton papa rentre du travail et on part à la maternité pour voir exactement ce qui se passe. Je suis prise en charge aussitôt par une super équipe de sages femmes et auxiliaires puéricultrice. Après en toucher vaginal, le diagnostic est moyen, je ne suis ouverte qu’à 1 cm et mon col est long et dur. A 12H00, mon gynécologue, le Docteur SEJEAN arrive afin de voir si ma poche des eaux est réellement rompue. Et oui, elle l’est. Ce qui veut dire que tu seras là quoi qu’il arrive dans les prochaines 24H00.
De 12H00 à 14H00, aucune contraction, rien ne se passe. A 14H00, on m’installe une mèche dans le vagin, ce qui est censé me dilater le col et faire venir les contractions. Mon col ne se dilate pas mais les contractions, elles, sont bien au rendez vous. J’ai mal tout de suite très fort, toutes les 3 minutes. Je suis installée sous monitoring depuis 14H00, et il indique mes contractions, je les vois et les sens arriver, mais à toi, elles ne te font rien pour le moment, tu les supportes bien.
Ca se passera comme ça toute l’après midi, contractions toutes les 3 minutes, j’ai mal, très mal, je ne sais plus comment me mettre, une élève sage femme s’occupe bien de moi, me dit de souffler, de bien récupérer entre chaque moment de répit. Elle me masse le bas du dos avec du camphre, ce qui me fait du bien sur le moment, mais les douleurs sont trop fortes, je ne tiens plus.
Plusieurs toucher vaginaux montreront dans l’après midi que mon col ne bouge pas, toujours ouverte à seulement 1 cm, et le col est toujours long et dur.
Il est 19H00 quand l’équipe décide d’appeler l’anesthésiste pour me poser la péridurale car je souffre le martyre. Tout petit progrès, je suis ouverte à 2 cm, mais vu le temps qui vient de s’écouler, ce n’est pas assez. A 19H30, un jeune anesthésiste super sympa vient me poser la péridurale. Il me met en confiance, plaisante avec moi et l’élève sage femme qui m’assiste. Je ne sens rien, il me la pose correctement du premier coup. Géniale ! L’élève est là devant moi, et me prend dans ses bras pendant la pose, elle me détend, me rassure. L’anesthésiste lui m’explique tout ses faits et gestes. Et grâce à tout ça, je ne ressens rien, pas de douleur, juste le produit qui passe, rien de plus.
Et 20 mn plus tard, miracle de la médecine, j’ai toujours des contractions mais je ne les sens plus. C’est ton papa qui me prévient de l’arrivée d’une contraction grâce au monitoring.
A 20HOO, l’équipe change et passe le relais à l’équipe de nuit. La sage femme qui me prend en charge décide de me percer complètement la poche des eaux pour voir si ça va faire avancer plus vite le travail.
Elle revient à 21H00 pour aller voir si mon col s’est modifié. Mais hélas, toujours ouverte à 2 cm seulement, et pas d’évolution, mais les contractions elles battent leur plein et toi bébé tu commences à montrer des signes de fatigue.
La sage femme décide alors d’apeller le Docteur SEJEAN afin qu’il nous donne son avis sur l’évolution des choses.
Il arrive en salle d’accouchement vers 22H30, et après un toucher vaginal et un résultat identique, il m’annonce qu’il va devoir procéder à une césarienne car on ne peut plus attendre que les choses se fassent naturellement, ça mettrait trop de temps, et tu n’aurais peut être pas trop supporter.
Il m’annonce sa décision et m’explique en détail pourquoi il préfère me faire cette césarienne.
A ce moment là, je suis abasourdie, réalisant que je ne pourrais pas accoucher normalement, et que ton papa ne sera pas avec moi lors de ta venue au monde. Je m’écroule, je ne peux contenir mes larmes, je suis déçue, déçue de moi, de mon corps. Ton papa, me voyant pleurer, et rempli de déception, ne peut contenir ses larmes lui aussi. Et là, on se sert fort la main, en se disant mutuellement que ça va aller, que c’est pour toi que l’on fait ça, pour que tu ne souffres pas plus longtemps.
On est obligé de mettre de côté notre idée de l’accouchement parfait, que je pousse jusqu’à ton expulsion ou je voulais aller te récupérer pour te mettre contre ma poitrine et te faire un gros câlin, l’idée que papa coupe le cordon ombilical et qu’on entende ton premier cri, ensemble.
L’équipe médicale me prépare donc pour cette césarienne. Je suis rasée en long en large sur tout le maillot, et l’anesthésiste, qui m’explique comment ça va se passer en détail, m’injecte en même temps une dose supplémentaire dans la péridurale spécialement pour la césarienne.
A 23H00 je pars sur une table roulante direction le bloc opératoire, ton papa est encore là avec moi, jusqu’au dernier moment, jusqu’à la dernière porte ou il devra m’attendre, nous attendre.
Là je me sens seule au monde, avec toi dans mon ventre, je te sens encore bouger.
Heureusement l’équipe est très présente et l’anesthésiste ne me quitte pas du regard, et ne lâche pas ma main. Il a compris que je suis très inquiète et que j’avais peur.
La dose d’anesthésie qu’il m’a injecté est forte et me fait vomir sur la table du bloc pendant qu’ils installent les derniers préparatifs à cette intervention.
A ce moment là, je ne sens plus mon corps, et je suis tellement fatiguée que j’ai une envie terrible de dormir. Je lutte contre le sommeil, car je veux t’entendre crier, je veux te voir aux premiers instants de ta vie.
L’anesthésiste, que je ne remercierai jamais assez, m’a aidé à ne pas m’endormir, il me parlait, me caressait les joues afin que je reste éveillée.
Il est 23H28, je t’entends crié, ça y est tu es là, tu es né. Tu es un petit garçon magnifique.
Tu pèse 3 KG 610 pour 53 CM, et tu as plein de cheveux partout sur la tête !
L’auxiliaire puéricultrice te présente à moi, je te fais quelques bisous avec le peu de force qu’il me reste. Je t’aime déjà mon fils. Et là je pense à ton papa qui va pouvoir enfin faire ta connaissance et te faire de gros câlins.
Hélas, ce sera de courts câlins, car les bébés nés par césarienne sont placés en couveuse pendant les heures qui suivent la naissance, donc papa t’observera à travers une vitre après quelques bisous quand même. Mais il en prend plein les yeux et est fier de toi, de nous.
Tu vas très bien, et l’intervention s’est bien passée.
Je reste en salle de réveil pendant 3H00 avec une femme du personnel soignant qui se prénomme Félicie, une fille adorable, et l’anesthésiste, qui sont là pour me surveiller, et vérifier que je retrouve l’usage de mes membres.
Pendant ces trois heures, je patiente, consciente sur mon lit, que mon corps reprenne des forces. Ton papa me rejoint au bout de 2H00 passé avec toi. Il me rassure, me dit que tu vas bien, que tu es tout beau avec tes grands cheveux. A ce moment là, on est heureux. On est fiers d’être parents d’un si beau bébé.
Cette nuit aura été longue pour moi, car on ne te ramènera à moi que le lendemain matin à 8H00. Et là, quand je te retrouve, je suis émue, heureuse et soulagée de t’avoir enfin à mes côtés. Notre premier contact réel, la mise au sein. Et là, le bonheur ! J’avais tellement attendue ce moment !
Tu es là mon fils et je t’aime déjà profondément.