coucou les filles
voici ma contribution aux récits d'accouchement des pipelettes d'octobre, attention c'est trés long !
Blanca… parce qu’un jour tu seras une femme et que peut être toi aussi tu seras sur le point de devenir maman, tu te poseras à ce moment là plein de questions (surtout si tu hérites de mon caractère anxieux) je me dis que ce jour tu prendras plaisir à lire tous les détails de ta venue au monde, c’est pourquoi je me dépêche de les retranscrire pour toi, nous sommes le 21 octobre 2008 et tu as 4 jours.
Le gynécologue m’avait donné comme date d’accouchement le 13 octobre 2008 et ce jour j’avais rendez vous à 9h à la maternité pour voir si tout allait bien pour toi. Papa s’est réveillé à 6h pour aller travailler et j’ai senti une première contraction dans le lit. J’en avais eu d’autres avant mais rien à voir avec celle –là et je me dis sans m’emballer, que ça serait rigolo que tu sois aussi ponctuelle que moi au point d’arriver le jour même qui avait été annoncé. Je vais à mon rendez vous, le col est dilaté à 1, toujours long et postérieur, ce n’est pas pour aujourd’hui. Les contractions continuent comme ça toute la journée si bien que je commence à noter leur fréquence vers 18h, elles sont là toutes les 10 minutes. A minuit, je décide de dormir un peu, je prends un spasfon, mais qui ne fait pas d’effet et à 1h du matin en allant aux toilettes, je me rends compte que je perds du sang. Ca me motive, je me dis qu’il se passe effectivement quelque chose ! A partir de ce saignement, on rentre dans une phase moins drôle, les contractions dans les reins, Aïe ! ça, ça fait drôlement mal ! mais je souffle bien, je fais de la sophro, je me dis que dans la journée tu seras surement là, alors je résiste à l’envie de partir à la maternité trop tôt. A 5h, je réveille ton papa et je lui dis de prendre un petit dejeuner, et qu’on va à la maternité juste « pour voir ». Nous sommes le 14 octobre.
A 6h, nous sommes à la maternité, les contractions se sont espacées, le monitoring n’est pas très concluant, l’examen révèle que le col n’a pas bougé, petite déception… surtout que les contractions dans le dos font toujours bien mal. Papa va travailler et c’est ta mémé qui prend le relais et vient me rejoindre à la maternité. Finalement verdict à 8h30, vous pouvez rentrer chez vous et attendez que les contractions se rapprochent vraiment.
Mémé me ramène chez eux car j’ai vraiment mal et je ne me sens pas d’affronter mes contractions toute seule. Et elle sera géniale ta mémé, elle va me soutenir à chaque contraction.
15h30, elles se sont de nouveau bien rapprochées ces contractions, toutes les 5 minutes et nous voilà reparties à la maternité. On arrive il y a un monde de fou, elles sont débordées. J’attend une heure avant qu’on s’occupe de moi. Monitoring, les contractions se sont de nouveau espacées, je suis à bout de force, je n’ai pas dormi de la nuit, le col est ouvert à 2 mais toujours long, les contractions ne font rien. On me propose de prendre une douche pour me détendre mais rien n’y fait. Je craque, j’ai mal, je pleure… Ensuite je perds un peu la notion des heures, je sais qu’on me donne un calmant en piqure (le produit fait super mal dans la fesse) Et là je plane complètement pendant à peu prés 3h, j’arrive un peu à me reposer mais les contractions sont toujours là. Ton papa arrive, je suis complètement stone. On me proposera ensuite de faire le tour de l’hôpital à pied pour essayer de faire bouger les choses. Et nous voilà partis avec ton papa en plein milieu de la nuit à faire le tour des parkings en m’arrêtant toutes les 3 minutes pour une contraction. Puis on me remet sous monitoring, ton papa rentre dormir et c’est de nouveau mémé qui vient prendre la suite. Examen du col, il est effacé, toujours à 2, pas favorable, on me fait une injection pour arrêter les contractions. Je rentre dormir chez pépé et mémé afin de laisser dormir ton papa. On arrive il est 3h du matin.
A 6h du matin, les contractions reprennent de plus belle. J’ai rendez vous à 9h pour ma surveillance post terme. La sage femme m’annonce que le col est effacé, centré, toujours à 2, mais favorable cette fois. Mais comme beaucoup de femmes accouchent en ce moment même, elle me propose encore de rentrer tout en me disant qu’elle pensait me revoir dans pas très longtemps. Ce fut le cas, j’arrive chez mes parents à 11h et repart à 12h30, la douleur est insoutenable, ça y est je le sais, je le sens, je suis en travail. Nous sommes le 15 octobre.
A 13h, on me prend en charge, col inchangé, mais on me garde pour voir l’évolution. A 15h à l’examen, ça y est je suis enfin à 3 de dilatation, oh miracle ! j’y crois pas, tu vas naître aujourd’hui ! On me fait prendre une douche, puis on m’installe sur un ballon, et la sage femme me dit dans une heure on pose la péridurale (le temps que l’anesthésiant fasse effet. Le ballon, c’est vraiment génial, ça fait un bien fou dans le dos. Je suis radieuse je vais accoucher la nuit comme je l’avais imaginé, ta mémé se moque de moi avec ma blouse « cul à l’air » à me dandiner sur mon ballon.
A 16h30, on me pose la perfusion, aïe dans le poignet ça fait vraiment trop mal !
A 17h, arrive l’anesthésiste (c’est pas la méchante que j’avais vu lors de l’entretien anesthésie, je suis rassurée, il est plutôt sympa, mais me confirme que le repère dans le dos n’est pas évident mais qu’il va faire de son mieux. L’infirmière de bloc qui l’assiste me tient les mains, elle est adorable ! Je ne sens pas la piqure, mais je sens la sensation dans le dos, c’est pas très agréable et puis je l’entend me dire « oh ben je pensais pas que ça serait aussi facile ! » (je t’aime monsieur l’anesthésiste !) Je suis aux anges, il a réussi du premier coup !
Après je suis zen, ton papa arrive et commence alors la plus longue attente de toute ma vie, je t’attends…
Le problème c’est que je suis tellement zen, que les contractions s’espacent à nouveau et le col n’évolue pas. Alors on me perce la poche des eaux pour accélérer un peu tout ça, je demande en plaisantant à la sage femme si ça va me faire perdre un kilo d’un coup !
Vers 22h, aïe ! ???? stupeur, quelle est cette douleur qui revient dans le dos ? et puis les contractions qui font mal de nouveau ? j’appelle la sage femme, elle est débordée, en plein accouchement, nous serons 5 à accoucher cette nuit là ( et une seule sage femme).
A 22h30, elle arrive, il fait tellement chaud dans la salle d’accouchement que le pansement de la péridurale s’est décollé et à emporté le catheter avec lui !!! je n’ai plus de péridurale ! Il faut rappeler l’anesthésiste, tout est à refaire, sauf que là j’ai vraiment mal, vu que les contractions s’enchainent les unes derrière les autres, et comme j’ai peur, je commence à faire une crise de tétanie. On m’injecte, du magnésium, ça se calme…
23h, l’anesthésiste arrive, on repose la péridurale, très douloureux, je n’ai plus d’anesthésiant, mais tant pis ça soulage vraiment ! en plus elle est dosée parfaitement, je sens les contractions, mais sans douleur dans le dos, vraiment génial !
23h30, examen du col, la sage femme m’annonce ravie que je suis à 7, j’ai dilaté de 3 cm en 1h, le top !
Minuit, tiens… une nouvelle sensation… j’appelle la sage femme et je lui dis « ça pousse en bas » et elle me dit et bien si ça pousse, alors vous poussez !
Je me mets sur le côté et commence à pousser en soufflant comme je le souhaitais, mais je ne te sens pas descendre, même si la sage femme me dit que si, je préfère me mettre sur le dos et pousser en bloquant la respiration et là je te sens mieux ! Quand je commence à pousser comme ça, ton papa a soudain une montée de larmes, je crois qu’il réalise que tu arrives…
1 contraction, 3 poussées, « elle est brune » !
1 contraction, 3 poussées, la tête est dehors, « ne poussez plus ! » et la sage femme me dit « regardez qui est là », et elle te tend à moi, et je ne sais pas d’où, ni comment, j’ai crié « oh mon dieu, oh mon dieu, ma fille, ma fille ! dans un flot de larmes qui a jaillit d’un coup ( et en l’écrivant elles sont toujours là) ton papa pleure beaucoup aussi. Tu es sur moi, tu es toute petite, toute chaude, toute glissante, tu pleures à peine et tu nous regarde, tu es magnifique, pas gonflée, pas abimée, toute rose avec de grands yeux, je t’aime… Nous sommes le 16 octobre et il est 0h13.
Tu restes un peu avec moi, puis tu pars faire ta toilette avec papa.
La sage femme me propose de pousser pour le placenta, et puis elle me dit « ah ben non, il vient tout seul ! » et me voilà délivrée. J’ai trois petites déchirures, la péridurale ne fait plus trop d’effet, mais je me sens tellement bien que les points se passent bien, il y en aura trois en tout, ponctués de aïe, ouïlle, aïe, qui font rire la sage femme et puis te revoilà dans les bras de ton papa fier comme un pape. Et on nous laisse tous les trois, premier calin, premiers regards, premier je t’aime.
Ca fait quelques minutes que tu es là, mais déjà une certitude qu’un jour tu nous souriras, tu riras de nos grimaces, tu viendras te faire consoler dans nos bras, nous serons tout pour toi, ton refuge, ta sécurité, la certitude d’un amour absolu, ta vie sera ancrée dans la nôtre, car un seul regard a suffit pour que nos vies soient ancrées dans la tienne.
Blanca, ma fille, je t’aime…
Maman
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voilà
bisous les filles