Bonjour à toutes,
Je me plie à la tradition et vous raconte comment ça s'est passé pour moi...
Le lundi 25 août
23h15 : Le papa et moi regardons Grey’s Anatomy à la télé... Soudain, je ressens un petit pincement dans le bas du ventre et je me mets à perdre les eaux. J’ai juste le temps de sauter hors du canapé (on vient juste de finir de le payer, faudrait pas l’abîmer…) et je manque de m’affaler sur la table basse juste en face !! Mon chéri me regarde d’un air de dire « ben qu’est-ce qui t’arrives ??! » Il comprends vite de lui-même…Moi qui avais répéter ce moment dans ma tête plein de fois (je sentais plutôt que je commencerais par les contractions mais bon…), je lui dis « qu’est-ce que je fais, qu’est-ce que je fais ? » et lui très calme « bon allez, tu vas à la douche, je descends les affaires. »
Le liquide n’arrête pas de couler donc je galère un peu pour la douche et pour m’habiller, mais je n’ai aucune douleur.
Le départ se fait à la fois dans le calme et l’excitation. Sur le trajet, nous sommes toujours très zen.
Le mardi 26
Minuit passé : on arrive à la maternité. On m’installe dans la salle d’accouchement. Sur le monitoring, tout va bien. Beaucoup de contractions, non douloureuses, mais le col n’est ouvert qu’à 1. Je continue toujours à perdre les eaux.
03h00 : comme tout va bien, on dit au papa qu’il peut rentrer à la maison et qu’il revienne demain matin. On est très serein.
03h30 : on m’installe dans une chambre avec une jeune maman pour finir la nuit. Et là ça se complique. Je découvre que le liquide amniotique que je perds est vert. Ca veut dire que le bébé est ou a été en souffrance et qu’il faut que j’accouche vite, avant d’avoir recours à une césarienne. Comme le monitoring était bon tout à l’heure, le médecin décide d’attendre encore pour voir comment évolue mon col. On doit me refaire un monito vers 06h.
05h00 : j’appelle une sage-femme car les contractions commencent à être douloureuses. Elle me repose un monitoring, tout va bien.
06h30 : le gynéco vient m’ausculter, le col est toujours à peine ouvert. Il décide d’accélérer le travail sinon ça va être trop long pour le bébé.
07h00: on me ramène dans la salle d’accouchement et je demande à ce qu’on appelle le papa. Coïncidence, il est déjà à la clinique et me rejoint. Je suis rassurée.
Avant d’accélérer les contractions, on appelle l’anesthésiste pour la péridurale car il paraît qu’elles sont beaucoup plus douloureuses que les « naturelles ». La pose de la péridurale se passe très bien et je ne sens plus rien. Mes jambes sont un peu ankylosées, c’est tout.
Les contractions s’accélèrent tout au long de la matinée mais le col ne s’ouvre toujours pas plus. Je suis toujours détendue même si c’est long car le bébé va bien, et je discute avec le papa pour passer le temps.
La sage-femme augmente toujours plus la dose pour les contractions, je passe à 2 mais ce n’est toujours pas terrible.
Midi : Le papa sort faire une pause déjeuner. Le bébé dort énormément et ça n’aide pas pour ouvrir le col. La sage-femme vient lui titiller la tête de temps en temps. Il y aura une fois de trop car ça provoque un choc respiratoire et on voit sur le monitoring qu’il est de nouveau en souffrance. La sage-femme a l’air embêter, je ne sais pas si elle a fait une bêtise ou pas. On me met sous oxygène pendant de longues minutes et tout finit par rentrer dans l’ordre.
Dans les salles d’à côté, j’entends une femme qui est en train d’accoucher. Elle est arrivée trop tard pour être anesthésiée et elle hurle de douleur. Je suis tétanisée sur ma table d’accouchement. C’est horrible ! Ma tension monte fortement à cause du stress d’entendre cette femme souffrir. La sage-femme fait tout pour me calmer et me rassurer.
Le papa revient, je lui raconte tout ce qui vient de se passer.
Le reste de l’après-midi : les contractions que je ne sentais toujours pas se font dans « les reins » à présent et c’est plus douloureux. La sage-femme est contente, il paraît que ces contractions là sont plus efficaces. Effectivement, mon col s’ouvre de plus en plus. Elles sont aussi beaucoup plus douloureuses et la péridurale ne fait pas grand-chose. Je commence à avoir très mal. Le papa me soutient autant qu’il peut. D’après la sage-femme, le col devrait lâcher d’un coup.
15h30 : le col est dilaté ça y est , j’ai très très mal à chaque contraction et les poussées sont incontrôlables. Je sens que tu arrives. La sage-femme me dit ne pas pousser mais j’y peux rien, je n’arrive pas à me contrôler !! On appelle le gynéco qui tarde à venir et lorsqu’il arrive et regarde enfin entre mes jambes, il lance « ah on aperçoit la tête, il est tout blond ».
On voit déjà la tête ? Je prends ça pour une bonne nouvelle, je suis contente, je crois que le bébé est presque sorti et que ça sera bientôt fini.
En fait, on aperçoit bien ta tête à chaque contraction mais comme je relâche entre temps, il repart à chaque fois dans l’autre sens !! Tout reste à faire en fait…
L’accouchement démarre. Je ne m’attendais pas à avoir aussi mal. Je pousse de toutes mes forces mais le gynéco me demande de pousser toujours plus et j’ai l’impression que je n’y arriverais jamais…
La tête finit par passer. Je crois que cette fois c’est bien fini, que le plus dur est passé. Mais le cordon est autour du cou. On ne me le dit pas sur le moment ; on me demande juste de pousser encore plus fort. Le gynéco libère enfin le cou et le reste du corps vient rapidement. Il est 15h46. Accouchement rapide donc.
Le papa coupe le cordon, que j’aperçois de loin. Je trouve ça très beau, avec toutes ces torsades.
On pose mon bébé quelques instants sur moi mais on l’emmène vite pour vérifier s’il va bien et lui sonder l’estomac qui doit être plein de ce liquide vert. Papa l’accompagne et filme. Pendant ce temps, le gynéco me fait 2 ou 3 points car ça s’est un tout petit peu déchiré à un endroit mais je n’ai pas eu besoin d’épisio, je suis contente. Après tout ce que j’ai enduré, je fais encore la chochote et demande qu’il m’anesthésie avant de me recoudre, je crois que je ne supporte plus la moindre douleur…
On ramène mon bébé, tout beau, tout propre, on le repose sur moi pour faire le peau à peau et le mettre au sein. Moment de pur délice. Il a des yeux magnifiques je trouve. On est très ému avec le papa et les larmes coulent.
Moi qui devait faire une crevette de 2kgs800, maximum 3kgs (je suis un tout petit gabarit), je trouve que je me suis bien débrouillée avec un petit homme de presque 3kgs500 pour 51.5 cm !!
Bref, énormément d’émotions ce jour-là, de l’excitation, de l’impatience, des rires mais aussi des inquiétudes, de la souffrance. Mais tout ça vécu à 2 avec le papa, un moment magique. Au début très choquée par ce qui venait de se passer (je crois que je n’étais pas assez préparée à l’idée que ça puisse se passer plus mal que prévu…), je sens que chaque jour efface un peu plus la douleur et que ce qui compte aujourd’hui, c’est mon petit Sacha et ma nouvelle vie qui commence avec lui et son papa.
:wink: