Récit de 24h de folie ! C'est bien long et encore c'est une version ecourtée, l'integrale est sur mon blog.
Dimanche j’ai dormi toute la journée et je suis encore tombée de sommeil le soir, complètement irrepressible.
A 2h je pars me coucher dans mon lit, et je sais pas, en me tournant dans le lit je me dit qu’il faut pas que je fasse de mouvement trop brusque pour pas perdre les eaux, j’avais lu un truc dessus dans l’après midi et ça me trottait dans la tête. Bah faut croire que je suis un peu voyante parce qu’a 4h20 du matin précisément je suis réveillé par un flot chaud qui me coule sur les jambes, , je saute dans la baignoire en appelant Laurent qui n’était mme pas encore couché.
Il arrive en panique, on se met à rigoler nerveusement comme des oufs, je n’arrêtais pas de me répéter « c’est pour cette nuit! ».
J’ai eu l’impression de perdre 15 litre d’eau. Je crois que c’est mon meilleur souvenir, j’avais pas mal, aucune contraction, juste un peu nerveuse et excitée par l’impression d’une aventure un peu irréelle qui va commencer.
Finalement a 5h il appelle ses parents pour qu’ils viennent nous chercher, 4mn après ils étaient en bas, ils ont du griller un max de feux rouges alors que nous nous n’étions spas du tout pressé, tout cool.
Arrivés à la maternité j’ai été prise en charge immédiatement alors que Laurent devait attendre dans la salle d’attente la plus glauque de l’histoire de l’hôpital avec les bagages. Je suis parti en monitoring, mais pas l’ombre d’une contraction et là je commence à réaliser que ça peut être vraiment super long , et je me souviens être que la sage femme de la prépa nous avait dit que ça pouvait être jusqu’à 48h jusqu’à ce qu’ils déclenchent.
Vers 10h on décide d’aller faire un tour a machine a café et en plus ils ont besoin du lit pour une autre patiente, ils nous préviendront dès qu’une chambre se libère, en principe vers 12h.
On se prend un café, on prend l’air, je continue a me vider de ma flotte a chaque mouvement c’est super pratique et on remonte dans la salle d’attente pour pas que la chambre nous passe sous le nez, on y passera quasiment 4h !
Finalement vers 14h30 on vient nous chercher pour nous mettre en chambre (ça fait juste 4h30 qu’on attend ici, et 10h que j’ai perdu les eaux).
Une sage femme m’annonce qu’on continue d’attendre que le travail se déclenche tout seul si les prélèvements vaginaux ne révèlent pas d’infection, et qu’on fera le point plus tard vers 16h30 pour un nouveau prélèvement. Mais selon elle je suis encore là jusqu’au lendemain matin ou on envisagera un déclenchement si c’est toujours le calme plat. Mon col est toujours bloqué à 2 depuis mon arrivée, il est pas tout a fait postérieur, c’est super mal barré. Je suis dégoûtée parce que j’ai peur d’être déclenchée, j’aimerais que ça vienne tout seul.
A 16h30 on me réexamine et on vient m’annoncer un peu plus tard qu’ils ont trouvé un germe et qu’il faut déclencher sans trop traîner. Dans un premier temps on prévoit d’y aller doucement, de me mettre un gel au niveau du col pour favoriser sa dilatation, et si ça marche bien on verra pour les injections d’ocytocine.
Donc 19h, on repart en salle de monitoring, dégoûtés, en même temps ça fait un moment que je commence a ressentir des contractions relativement douloureuses mais très supportables, je n’arrive même pas encore a évaluer leur régularité, j’ai juste mal. Quand je leur annonce ils me branchent et voient qu’en effet le travail semble se lancer, donc ils changent de produit a me poser sur le col. Laurent part se fumer une clope, et n’arrive pas à revenir, il est bloqué dans la salle d’attente ou on refuse de le faire rerentrer aux urgences malgré sa blouse et ses surchaussures. Ca je l’apprendrais qu’après parce que moi je commence à souffrir le martyr, je surveille les contractions sur le monito mais en même temps j’ai plus du tout besoin qu’une machine me tienne au courant , j’ai mal a en crever et chaque contraction est pire que la pressente. Je ne peux pas m’empêcher de « râler » de douleur, malgré ma tendance a la discrétisation vis-à-vis de mes voisines, je tente de me détendre et d respirer profondément quand j’en sens monter une mais tout ce que je veux c’est que Laurent réapparaisse et me tienne la main sinon je sens que je vais craquer. Maintenant je sais ce que veut dire un accouchement déclenché, et par les reins en plus, l’anesthésiste m’a dit plus tard que c’était ce qu’il y avait de plus douloureux et qu’ils font d’ailleurs systématiquement la péridurale dans ces cas là tant la douleur est forte .
Au bout d’un moment Laurent revient, et a moitié en pleurs je lui lâche « t’étais oooouuuuu ». Il a du halluciner de voir que mon état avait changé si vite. Et là heureusement qu’il était revenu parce que d’un coup mes contractions se sont encore d’avantage emballé au point de ne plus du tout me laisser de répit entre 2 malgré mes respirations , et là Laurent qui surveillait le monito devient tout blême parce que les battements cardiaques de la petite se sont mis a faiblir super brutalement, alors qu’au même moment la contraction a subitement disparu chez moi, le ventre s’est relâché d’un coup, je sentais plus rien, juste de la chair flasque, et le monito qui n’indiquait même plus de battement qui s’était mis a clignoter, tandis que j’essayai de bouger les capteurs en me disant que c’était peut être un problème de contact. Finalement il a couru chercher la SF qui est arrivée tranquillement en pensant comme moi que le capteur avait bougé et au bout d’1 seconde a vu sa tête se modifier et elle est parti en panique appeler les autres. En 10 secondes j’avais 3 SF au moins autour de moi qui couraient en tous sens en m’injectant des produits et qui appelaient l’obstétricien pour qu’ils interviennent, Laurent était paniqué, tout blanc, moi je commençais a me dire qu’on glissait en plein cauchemar et que j’allais peut être perdre mon bébé, l’horreur. Rien qu’en y repensant je peux pas m’empêcher de pleurer. Au final son cœur est reparti et on a m’a annoncé qu’on partait immédiatement en salle de travail ou on me ferait une péridurale et on tenterait d’accelerer les choses. En fait mes contractions étaient si fortes et si rapprochées que l’utérus n’avait pas le temps de se détendre et ça a mis ma puce en souffrance, donc là il ne fallait plus traîner
A 20h arrivée en salle de travail Laurent a du sortir pendant la pose de la péridurale. Une fois posée j’ai ressenti une forte chaleur envahir le bas de mon corps, c’était super bizarre, la douleur s’est atténué, le pied total, un bien être comme j’en ai rarement ressenti, j’étais juste bien et trop contente d’accoucher, je sentais les contractions mais sans souffrir, j’avais quelques hallu qui m’ont bien fait rire, je voyais des bêtes dans mon périmètre visuel, tout en sachant qu’il n’y en avait pas donc pas de bad trip, j’étais complètement shooté et Laurent se moquait de moi. Très étrange la péridurale, on sent les choses mais sans aucune douleur. Quand je touchais ma jambe je sentais le contact de ma main, si je me pinçais je sentais bien la torsion de la peau mais sans avoir mal.
Régulièrement la sage femme venait regarder l’avancée de la dilatation, et ça allait vite, à chaque passe on avait gagné 1 bon centimètre, et là ou ils pensaient me voir passer une partie de la nuit en travail ils ont bien dur se rendre à l’évidence que partie comme ça j’allais peut être finalement bien accoucher pour la St Patrick. Quand elle m’a annoncé qu’on était a 8 alors que la fois d’avant on était a 5, j’y croyais même pas. Mais chez moi la fièvre a commencé à monter. Au début je m’en suis pas rendue compte, juste ma température était haute, Parait que mon front était chaud et que j’étais rouge. Puis j’ai ressenti un gros mal de tête et je me sentais mal, comme en début de grippe, épuisée, incapable de quoi que ce soit. Ils m’ont injecté je sais pas quoi, m’ont placé le masque à oxygène et ça a commencé a aller mieux. Mais ma fièvre n’a réellement baissée que plus tard, peut être même après l’accouchement.
Et puis d’un coup la douleur a commencé a revenir, les contractions sont redevenues très fortes et rapprochées comme plus tôt au monito, en plus supportable quand même. Et d’un coup les battements cardiaques de la petite ont recommencé à faiblir. La SF est partie alerter ses collègues qui sont en courant allée chercher l’obstétricien de garde, toujours le même, qui dormait en salle de pose. Ils m’ont fait avaler un produit mentholé très fort qui arrête toute contraction et le cœur est reparti. La dilatation étant presque totale ils ont tout préparé pour l’expulsion, l’obstétricien avait l’air quand même de vouloir dépêcher vite le truc pour ne pas qu’elle fasse d’arrêt pendant l’expulsion ce qui semblait être leur principale préoccupation.
Il m’ont refait une injection de péridurale, m’ont placé un masque à oxygène, et sûrement qu’ils ont du bien doser parque là je ne sentais plus mes jambes. Je ne pouvais plus les déplacer seule c’était très bizarre.
Ils nous ont laissé le temps qu’elle descende, et à chaque contraction je la sentais avancer un peu plus, mais sans avoir mal. J’étais super contente, je me disais que d’ici quelques minutes elle serait sortie et que si les sensations restaient les mêmes ce serait un moment franchement agréable, sentir tout ça, le vivre a ce point là sans crever de douleur.
Bref, la SF m’a une nouvelle fois examinée et m’a dit que la petite était bien brune. On a halluciné, je lui ai demandé si elle voyait sa tête, elle m’a dit « bien sur, elle est juste là, vous voulez toucher ?? » On m’aurait dit ça avant j’aurais pensé ne jamais vouloir faire ça, ça me semblait un peu horrible mais sur le moment je voulais grave !!!!!! Déjà je ne la croyais pas, qu’elle soit si basse, et puis je me suis dit que c’était ma petiote et qu’il fallait que je la sente entièrement. Alors j’ai touché et là le choc ! Elle était quasiment déjà a l’entrée, j’ai senti son petit crâne tout rond a peine le doigt au bord du vagin ! Et là je me suis dit que la suite serait une partir de plaisir, si l’engagement et la descente avaient été si facile j’avais forcement fait le plus gros.
Grave erreur.
Ils nous ont expliqué que peut être qu’après l’expulsion la petite serait KO, un peu molle voire limite inconsciente parce qu’elle avait pu souffrir de tout ça mai qu’il ne faudrait pas qu’on s’inquiète pour autant. Ca rassure en faisant flipper ce genre d’avertissement.
Tout le monde a rappliqué pour le moment M, mais ils m’on annoncé qu’il faudrait faire vite, que mes poussées devraient être hyper efficaces sinon ils seraient obligé de m’aider. Seulement moi à ce moment là je sentais plus grand-chose, voire plus rien, des cotes aux doigts de pieds, donc pousser ok mais comment mobiliser des muscles endormis ? Je ne sentais même plus vraiment monter les contractions, j’étais obligée de me fier au monito et aux annonces de l’équipe. J’avais la sensation de donner tout ce que j’avais mais même quand ça la faisait bien descendre elle remontait entre 2 contractions. En gros j’ai du essayer 3 fois et là j’ai entendu l’obstétricien annoncer qu’ils devaient passer aux forceps. Rien qu’en attendant le mot j’ai dit que je ne voulais pas et j’ai tenté de pousser encore plus fort, j’avais envie qu’ils me laissent le temps, je me sentais capable d’y arriver sans ça mais rien a faire. Ils ont fait sortir Laurent et ont sorti les spatules, rien que de les voir j’en ai eu la chair de poule et là heureusement qu’il y avait la péri parce que les sensations de la SF a du perdre quelques doigts.
Finalement je sais pas très bien quand ni comment mais Laurent a pu revenir et au même moment j’ai vu sa tête sortir et je me suis penchée pour l’attraper en disant « mon dieu, mon dieu », plein d’émotion. Plus tard il m’a dit qu’il m’entendait crier derrière la porte et qu’il a vécu un moment très difficile, jusqu’à ce que la SF vienne lui dire de se dépêcher de venir, et il est revenu pile poil pour sa sortie. Il était 2h35 du matin. Elle était là, elle m’a semblé immense, toute glissante, j’avais peur de la faire tomber mais je ne l’aurais lâché pour rien au monde. Elle a crié mais pas vraiment pleuré, elle était très vive, très bien, les yeux grands ouverts, elle m’a cherché du regarde t quand elle m’a trouvé elle ne m’a plus lâché. Une fois les soins (délivrance, episio etc…) finis ils nous ont un peu laissé, lumière tamisée tous les 3, sans rien trouver à dire, juste soulagés et drôlement heureux.
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