[quote:36c7b39677="missmargot"]Bon allez, O'ror, m'a convaincue en MP, je mets mon récit d'AAd ici:
[i:36c7b39677]Nous étions vendredi le 05 janvier. Ca faisait plus de deux semaines que j’avais des contractions quand même très régulières à certains moments qui faisaient que presque chaque jour je me demandais si ce ne serait pas la bonne. J’étais relativement angoissée parce que mon accouchement était prévu normalement pour dans un mois pile et je n’avais aucune envie de mettre au monde un bébé prématuré. Je limitais mes déplacements au minimum, mais ce matin j’avais pris rendez vous avec une éventuelle nourrice pour mon future bébé. J’y suis donc allée à pied, je suis revenue, en tout j’ai dû marcher plus d’une demi-heure et ça a pas mal remué.
Midi est arrivé et j’ai mangé avec Denis et Simon. J’avais des contractions régulières dès midi et demi, j’en ai parlé un peu à Denis mais sans inquiétude puisque ça m’arrivait presque tous les jours ces temps là… Denis s’en est allé bosser pour finir et je suis allée coucher Simon. J’ai essayé moi aussi de dormir sur le fauteuil mais les contractions étaient toujours là. Pas possible de faire une sieste correcte, je les sentais de mieux en mieux passer, je devais me mettre à 4 pattes sur le canapé ou alors me mettre debout et appuyer mes mains au mur pour que ça passe mieux. Et puis de toute manière j’étais vraiment en train de me demander si maintenant ce n’était pas parti pour de vrai et cette pensée était vraiment trop excitante pour pouvoir m’endormir.
Je ne me suis pas emballée, ça ne faisait pas encore vraiment mal, je croyais quand même qu’elles arrivaient avec une fréquence de 8 à 5 minutes d’intervalles, je ne savais pas, je n’avais pas envie de me concentrer sur ma montre.
Je suis allée aux toilettes et je me suis littéralement vidée. Ca ferait ça de moins à expulser plus tard ! Il y avait des traces de sang. Le col qui travaillait, sans doute. Je suis allée chercher mon ballon de gym à l’étage. Je me suis un peu assise dessus, j’ai fait bouger mes hanches… Je n’avais pas encore besoin de ça pour me soulager, et pour l’instant j’avais un peu la bougeotte, je ne suis pas restée là dessus.
J’étais dans une période où j’essayais de faire un plat à surgeler de temps en temps pour ne pas m’embêter avec les repas après l’accouchement. J’ai donc décidé de faire un tiramisu à surgeler pour plus tard. Je me dit avec le recul que je devais quand même commencer à être à l’Ouest puisque j’ai effectivement fini par mettre le tiramisu au congelo (pour après l’accouchement, dans mon esprit) sans penser que l’accouchement était imminent et que ça ferait sans doute plaisir à tout le monde de s’en prendre un peu après les évènements.
J’ai donc fait mon tiramisu en grignotant pas mal au cas où on « y » serait vraiment. J’allais avoir besoin d’énergie et je n’aurait plus envie d’avaler grand chose dans pas longtemps. J’en étais quand même au point de devoir me mettre à 4 pattes sur la couverture du chien dans la cuisine à chaque contractions (pour ceux qui ont mangé le tiramisu : je me suis lavé les mains à chaque fois). De temps en temps aussi, j’agrippais une poignée de porte ou le rebord de l’évier et je m’étirais en arrière, ça faisait vraiment du bien.
Le tiramisu fini, j’ai continué soit à me mettre à 4 pattes soit à m’agripper, ça devenait de plus en plus violent et je savais que là c’était parti pour de bon. Mes contractions étaient douloureuses, mais, comment dire, je les savourais presque, ce n’est pas tous les jours qu’on accouche, quand même !!! Parfois, à 4 pattes, j’émettais des sons très grave avec la contraction, tout vibrait, c’était sympa. J’étais plus « dans le son » que « dans la contraction ». Merci aux autres femmes qui ont écrit leur accouchement de m’avoir donné ce truc !
J’étais un peu angoissée non pas par l’accouchement mais par le fait qu’il soit quand même un peu tôt pour accoucher… J’avais peur que Catherine ma sage femme refuse de venir… Je lui ai téléphoné tout compte fait, je lui ai dit que je pensais que c’était pour aujourd’hui mais que je n’avais entamé que ma 36ème semaine de grossesse… Elle m’a dit que d’après ses calculs j’en étais à 36 semaines et 4 jours, que c’était vrai que normalement elle ne se déplaçait que pour la 37ème semaine, mais là ça allait, on n’allait pas chipoter sur 3 jours. Et puis le bébé allait bien, je le sentais, il bougeait, il avait l’air bien partant lui aussi pour la grande aventure. J’ai dit à Catherine de ne pas se stresser, elle avait du monde chez elle en plus. Les choses allaient plutôt doucement selon moi, je sentais bien la naissance pour le milieu de la nuit… Et pour l’instant je me sentais bien à gérer seule. Elle m’a dit de prévoir un peu quand même, elle en avait pour deux heures de route.
J’ai téléphoné aussi à mon médecin qui habite la porte à côté, il a dit qu’il passerait à la fin de sa journée, vers 20h30, mais qu’en cas d’urgence il viendrait de toute façon.
Simon s’est réveillé, il devait donc être entre 16h et 17h. Je me suis occupée un peu de lui, je lui ai expliqué que le bébé all ait bientôt sortir et que si je me mettais à 4 pattes parfois c’était pour aider le travail du bébé qui sortait. Il était calme, regardait la télé depuis le canapé pendant que j’étais sur le fauteuil. A chaque contraction il me regardait, et puis il demandait : « Le bébé est sorti ?? » Euh, tu vois bien que non… Il n’avait pas l’air inquiet du tout. Je restais maintenant uniquement sur le fauteuil, à genoux, le coussin dans mes bras, la tête sur le dossier, comme ça je n’avais pas à me précipiter par terre à chaque contraction.
J’ai téléphoné à Denis, je lui ai dit que j’avais des contractions et que j’allais commencer à avoir du mal à gérer Simon, qu’il faudrait qu’il revienne dans pas trop longtemps mais qu’il pouvait prendre le temps de finir son boulot (heureusement qu’une collègue inquiète l’a boosté !)…
J’ai téléphoné à Sonia, je lui ai dit que c’était parti, elle était toute excitée à ma place, elle m’a fait rire. Je lui ai dit que j’avais des contractions toutes les 5 minutes. Comme je ne pouvais pas parler pendant les contractions, elle fait le calcul elle même dans les temps de silence et m’a dit que maintenant, c’était toutes les 3 minutes. Ah bon ? Possible… J’ai raccroché parce que ça devenait dur de parler.
Denis est rentré, paquet de gâteau à la main, comme une fleur. « Coucou, tu accouches aujourd’hui ?
-Oui. » J’ai eu l’impression qu’il perdait tous ses moyens, il avait juste compris au téléphone que j’avais des contractions « comme d’hab’ »… Il s’est occupé de Simon, et puis je lui ai dit qu’il avait encore le temps, si il voulait aller se raser et tout… Il a fait sa dernière tentative pour voir si par hasard je ne voudrais pas suivre la voix de la raison : «Tu veux aller à l’hôpital ? » Hors de question, j’étais bien là, tout se passait bien, je ne voulais pas laisser Sim, et puis j’avais trop mal pour entrer dans une voiture. Point barre.
Maintenant que mon homme était arrivé (5h30 ? 6h ?), les contractions était nettement plus féroces, comme si en sa présence je me donnais enfin le droit de faire démarrer les choses « pour de vrai ». Ca a quand même été le moment le plus rigolo de mon accouchement… Denis s’est dépêché de tout ranger, je le voyais à travers mon petit brouillard en me marrant, il a téléphoné au docteur pour lui donner des nouvelles (le docteur lui a ensuite téléphoné régulièrement tout le long de l’accouchement, toujours prêt à intervenir au cas où), et à la sage femme pour lui dire de venir (« Oh la la, là elle va accoucher, elle est à 4 pattes sur le fauteuil, je crois qu’elle est en train de pousser », et moi à me marrer derrière, pas du tout en train de pousser), aux voisins pour dire à leur fille de venir garder notre fils, mais là, il n’y avait personne. Tant pis ! On a fait sans.
Après, pour le reste ça a été moins drôle parce qu’il est revenu de sa surprise, qu’il a repris ses esprits et qu’il a assuré comme un chef entre ce qu’il fallait préparer pour moi, son assistance auprès de ma personne et son rôle de papa pour Simon.
Il m’a préparé le matelas au sol de la chambre d’amis en haut et je suis allée m’y allonger. Je somnolais couchée sur le côté, et je passais à 4 pattes pour les contractions. Simon était souvent avec moi. Je buvais pas mal, j’ai d’ailleurs beaucoup bu tout le long du reste de l’accouchement. Denis m’a apporté les coussins du canapé pour les mettre dans mes bras pour que je puisse rester à 4 pattes. J’ai essayé de me doucher un peu, mais il n’y avait plus assez d’eau chaude. Je suis repassée sur mon matelas en peignoir. Sim a mangé son repas du soir.
Ca commençait à faire vraiment mal, mes sons se sont transformés en cris, c’est ce que j’avais trouvé pour gérer. Je me concentrais plus sur le son que sur la douleur, de grands AAAH que je poussais avec la contractions avant même qu’elle ne devienne douloureuse. Je crois aussi que les contractions étaient très violentes et que ça m’aidait à exprimer cette violence.
Denis a expliqué à Simon que Maman criait pour aider le travail du bébé qui sortait et du coup Simon n’a pas paniqué du tout. Par contre je ne voulais plus qu’il me voie comme ça et Denis l’a empêché de monter par la suite. Il s’est installé devant un DVD.
Et puis Catherine est arrivée. Il devait être un peu plus de 20h. Je me suis rendue compte que mon homme l’avait attendue avec impatience, il avait quand même pas mal dû jongler entre l’organisation, moi, notre fils de 3 ans et son propre stress !! Elle ne souhaitais pas l’intervention du médecin qui devait arriver d’une minute à l’autre.
J’ai reçu Catherine avec mes AAAH très bruyants, et Denis et elle ont ensemble monté à côté de moi tout un bazar médical au cas où, mais j’étais vraiment sur une autre planète. Catherine n’a même pas évalué mon col, j’étais bien à 4 pattes et il étais visible que j’étais bien bien avancée dans le travail. Je perdais de petites gouttes de sang. J’ai eu chaud, je me suis mise à genoux, j’ai balancé mon peignoir d’un seul geste. J’étais couverte de sueur. Catherine s’est tenue derrière moi, je sentais le bébé qui descendais et qui m’écrasait littéralement le rectum. J’avais mal même entre les contractions du fait de ce poids énorme sur tout le bassin. Je commençais doucement à accompagner la contraction en serrant les abdos.
Et puis j’ai senti comme un éclatement et tout le liquide a filé partout, il y en avait plein ! J’ai dit « merde » entre mes dents, Catherine s’est exclamé « Oh c’est super ! » et je n’avais pas l’énergie et le temps pour répondre que moi aussi, je trouvais ça absolument génial. J’ai appelé Denis qui était avec Sim en bas, ça venait, je voulais qu’il soit là !
J’ai serré les dents parce qu’il paraît qu’après la rupture de la poche des eaux les contractions sont plus durement ressenties, mais en fait non, j’entamais déjà les poussées. Je ne criais plus parce que cette fois l’effort venait de moi et je n’avais plus à subir. Je me suis touchée pour voir où j’en étais et une petite tête toute velue était en train de s’engager dans mon vagin !!! Catherine m’a proposé un miroir pour que je puisse voir mais je n’en avais pas besoin, et je savais que je ne pourrais pas me concentrer sur quelque chose de visuel. Je n’avais pas envie non plus qu’elle se détourne de moi pour chercher un miroir dans son sac.
Catherine m’a demandé si je voulais peut être m’allonger sur le côté mais le bébé était je crois trop engagé dans le bassin pour que je puisse bouger sans avoir mal. Et puis j’étais bien comme ça, même si j’étais peut être un peu gênée parce que je ne m’étais pas vraiment imaginé accoucher à 4 pattes.
J’ai demandé à mon homme de se mettre torse nu. Le bébé était bientôt là et je voulais que lui aussi puisse le sentir contre sa peau.
Et puis j’ai poussé, parfois consciemment, parfois non parce que ça poussait tout seul, ça montait, ça descendait, ça s’étirait, ça faisait mal, mais c’était incroyablement intense. J’ai poussé très violemment une dernière fois pour faire sortir la tête tout en tenant cette petite tête dans ma main, et tout le reste du corps a suivi. Catherine l’a recueilli, j’ai dit « mon bébé, mon bébé », Denis a installé les coussins contre le mur et je me suis assise, on a mis le bébé dans une petite couverture et je l’ai eu contre moi, tout contre moi, enfin. Je tremblais. Le bébé avait un peu crié, mais sur moi il ne disait rien. Simon est monté, Denis l’a fait entrer, je l’ai encouragé parce qu’il n’osait pas trop, on lui a dit que le bébé était né… Il s’est mis tout contre son père et moi, on observait le bébé. « On regarde si c’est un garçon ou une fille ? », et Sim a constaté que le bébé n’avait pas de zizi… C’était sa petite sœur Léna. Elle nous regardait avec ses petits yeux ronds, noirs et sérieux. Elle n’avait visiblement pas faim tout de suite.
Simon n’est pas resté trop longtemps contre moi, et moi, je ne me sentais pas bien du tout, je tremblais encore plus, il fallait que je pousse, mais ça me faisait mal de pousser encore par dessus tout ça, mais je m’y suis mise quand même, le placenta est sorti, j’ai dû dire un truc du genre « ça fait du bien !! », on m’a installé différemment, ma puce était toujours contre moi et là elle a commencé à téter avec sa toute petite bouche, les yeux fermés, les cheveux encore tout sales.
Simon évacuait la pression en courant et en sautant partout, Catherine et moi on parlait calmement, Denis nous a fait du thé et est venu discuter avec nous. Je perdais encore un peu de sang, je nageais dans les alèses, mais je me sentais très tranquille et comme bercée par l’ambiance.
Environ deux heures après la naissance, on a pesé Léna, 2kg950, on ne l’a pas mesurée ni lavée, on l’a juste habillée. Et elle a dormi avec nous. Elle a é été baignée pour la première fois le dimanche qui a suivi. Je crois qu’on ne l’a pas réellement entendu pleurer avant 2-3 jours.
Je m’en suis quant à moi sortie avec une petite éraillure que Catherine n’a pas jugé nécessaire de recoudre et que je n’ai jamais sentie…
Léna est née à 20h55, soit environ 8h30 après « le début » et d’après Denis un peu moins de trois quart d’heures après l’arrivée de la sage femme. J’avais peur, après un premier accouchement de 7h environ, que le deuxième soit trop rapide (dans le sens où je n’aurais pas le temps d’en « profiter »), mais là tout s’est passé selon mes souhaits. A part Simon, qui n’aurait pas dû être dans nos pattes, et dont j’ai tout compte fait vraiment beaucoup apprécié la présence.
Le tiramisu a été mangé deux jours après.[/i:36c7b39677][/quote:36c7b39677]
je viens de lire ton mess sur ton AAD je dois te dire que j'ai eu les larmes aux yeux c'est dans l'ideal mon reve que je viens de lire merci pour ton temoignage c'est vraiment touchant
je vais regarder tous les liens que vous m'avez envoyer merci encore .....
bisssssssss