J’ai adoré lire vos récits d’accouchement, alors voici le mien. Je préfère prévenir, ce sera long !
Petit rappel : DPA 18/08, mais dès avril, je suis en MAP : col modifié, mou, tendance à s’ouvrir… le gynéco préconise de « ne pas trop en faire « !
Les semaines passent, on me prédit toujours un prématuré, car le col travaille qd même un peu. A partir du début du 9ème mois, je reprends une activité carrément normale, avec ménages, courses… etc… sans stress puisqu’on s’attend à ce que notre loulou pointe son nez rapidement… sauf que… rien !
Le 30/07, au dernier rdv avec le gynéco, il s’étonne que je sois encore là, et me prédis un accouchement ds les jours à venir. « Au pire, vous venez le 18/08 si rien avant », dit il en plaisantant !
Le 16/08 … tjr rien ! et là j’avoue que mes nerfs lâchent depuis qq jours ; car je ne sais pas comment va se passer la suite : quel délai pour un déclenchement ? mon bébé ne sera-t-il pas trop gros ? (je suis un tout petit gabarit)… et puis, on est prêts depuis tellement de semaines, que là, on ne tient plus !
Sur les conseils de mon mari, nous passons faire un tour à la maternité le soir même pour en savoir plus.
Je suis hyper bien accueillie, on trouve normal que j’ai besoin d’être rassurée à 2 jour du terme. La sage femme qui m’examine est très rassurante, le col est ouvert presque à 3, et s’il ne se passe rien d’ici là, le 18, on pourra me déclencher sans peine car le col sera très favorable. Au pire, je dois venir à la maternité le samedi 18 au matin, vers 8h30.
Je me présente donc le 18, à 8h30 avec la certitude qu’on va me déclencher, que ce sera peut être long, et pas forcément l’accouchement dont j’avais rêvé. En même temps, avec mon mari on se dit qu’on nous renverra peut être chez nous notamment si le service est bondé car je ne suis pas une urgence !
Je suis accueillie par la même sage femme, et j’en suis ravie car le feeling passe hyper bien, je la trouve dynamique et pro, ce qui me convient.
Elle m’ausculte, et me confirme que le col est hyper favorable et qu’elle va décoller les membranes pour voir si cela déclenche le travail naturellement. Le décollement n’est pas hyper agréable, mais pas franchement douloureux.
On m’installe ensuite en salle de pré travail avec monito pour voir si le travail démarre.
Vers 9h30 – 10h, la sage femme m’indique qu’il y a bien des contractions (oui oui je les vois), bien que je ne sente quasiment rien. Après auscultation, on est ravis : ces contractions quasi indolores sont utiles : dilatée à 4 ! on me garde, c’est pour aujourd’hui !!! j’envoie un petit sms à mes copines du forum…
C’est surréaliste, avec mon mari, on réalise pas !
On reste encore un peu en salle de pré travail à regarder les contractions et étudier leur intensité. On fait nos exercices d’haptonomie pour favoriser la descente du bébé et se relaxer, ça occupe.
A 11h, la sage femme me propose la péri. Je lui dis ok mais plus tard, car je n’ai absolument pas mal. Elle me conseille qu’on la pose qd même vers midi car ensuite l’anesthésiste sera également de garde pour d’autres services et cela pourrait la retenir longuement et me faire souffrir pour rien. Je suis ok, surtout qu’on va me poser une péri très légère, avec une pompe pour que je dose moi-même suivant le ressenti.
La sage femme me pose la perfusion sur la main, et là, j’ai mal ! enfin, quelques secondes, mais suffisamment pour que cela m’arrache un râle. Elle me dit en souriant : « c’est ce qui vous fera le plus mal de la journée », et croyez moi, cela va s’avérer vrai !
Midi : je suis transférée en salle de travail, une salle immense, très au calme, d’où je vois un coin de ciel bleu. Je suis à peu près dilatée à 5.
Mon mari part prévenir nos parents respectifs et se chercher à manger.
L’anesthésiste arrive, c’est par hasard celle avec qui j’avais fait l’entretien préparatif.
Elle me reconnaît et on papote. Je suis stressée par la pose de la péri et l’anesthésiste me conseille de penser à qq chose d’agréable… je pense à mon voyage de noces, au Maldives… elle y est allée également en janvier, et du coup, on cause de ça… trop bien pour se détendre. La stagiaire « sage-femme » qui m’accompagnera toute la journée fait également tout pour me détendre, me tient les mains et me parle gentiment pour me rassurer en me conseillant de respirer à fond…
Du coup, qd l’anesthésiste me dit « c’est posé ! », je n’y crois pas car j’ai seulement eu l’impression qu’on me grattouillait le dos avec les doigts durant qq secondes ! quel stress pour rien !
A partir de là, on a notre temps ; avec mon mari on rigole, il danse pour moi dans la salle avec sa belle blouse verte !
14h : dilatée à 6. jusque là, aucune douleur, on se dit que c’est toujours ça de gagner et qu’on verra si je le paye dans qq heures !!!
On discute avec la sage femme des restaurants étoilés du guide michelin dans lesquels on rêve d’aller ou ceux qu’on a fait, et elle aussi…. J’ai faim ! elle m’apporte une compote, ça fait un bien fou !
La stagiaire vient nous voir régulièrement pour savoir si nous avons besoin de qq choses : eau, drap chaud sur les jambes (trop bien !), modifier la position du dossier… on est aux petits soins avec nous et c’est super sympa comme ambiance.
Il y a 2 autres accouchements qui doivent avoir lieu avant moi, donc pas d’accélération par la perf pour le moment.
16h : dilatée à 7-8 environ. La sage femme est super contente car ça avance bien sans qu’on bouscule les choses et pour l’instant, je ne souffre pas du tout, et pourtant je suis une hyper douillette !!!
On fait tjr nos exercices respiratoires pour favoriser la descente du bébé, donc mon mari me coatche : il m’annonce le niveau des contractions pdt que je souffle en me concentrant sur le trajet que l’enfant doit faire… ça fait passer le temps !
17h30 : dilatée à 9 : on met un peut de régulateur dans la perf et je commence à sentir que cela agit sur les contractions : elles se régulent et je sens que « ça pousse » sur le périnée, mais ça reste contrôlable avec la respiration apprise en préparation.
On continue nos exercices, je mets un peu de péri de temps en temps, car la pression augmente en bas…
Vers 18h00, ça se précise, on installe le matériel tranquillement autour de moi pour le « vrai travail ». Col dilaté à 10cm, mais on fait descendre l’enfant au maximum pour que je n’ai pas trop à pousser. Et le bébé fait son boulot de descente !!! il est gentil ce bébé !
L’anesthésiste revient pour modifier le dosage de la péri afin que « ça ne lâche pas pdt l’expulsion car c’est votre 1er donc ça dure tjr un peu plus longtemps et c’est mieux que vous puissiez vous concentrer sur la poussée sans penser à la douleur » : je n’en reviens pas qu’on soit aussi prévoyant ! elle me dit : « vous verrez, tout à l’heure, ça sera encore mieux que les Maldives »…
18h45, la sage femme me dit qu’on va faire un essai de poussée. C’est parti !
Apparemment, ça marche, donc on pousse, on pousse, 2 fois à chaque contractions ! on m’encourage, mon mari s’occupe de me tenir la tête bien relevée qd je pousse, de me donner à boire, de passer le brumisateur sur mon visage après chaque contractions, de me dire que c’est bien, et de me caresser le bras, l’épaule, le cou, pour que je me décontracte au maximum… et ça fait un bien fou !
Je lui demande si lui ça va, parce que je sais qu’il est là pour moi, qu’il appréhendait bcp (il craint le sang, craignait de me voir souffrir et d’être un poids pour l’équipe). Il s’est installé à ma gauche au niveau de ma tête, sur une chaise tournée face à moi, et j’ai son regard pour meilleur soutien.
Il me dit que c’est pas lui qui fait l’effort, et moi, je lui réponds que je n’ai pas mal, que je sens ce qui se passe, que le bébé avance, mais qu’en dehors d’une pression entre les os qui encadrent le périnée (ceux sur lesquels on s’assoient !), je ne ressens pas de douleur…
Dans la salle, on n’est que 4 : moi, mon mari, la sage femme et la stagiaire ; et c’est trop bien parce que je suis super à l’aise avec elles, je crois même qu’à un moment la sage femme me tutoie pour m’encourager…
19h15, ça fait 30 minutes qu’on pousse, ça a bien avancé, mais il faut que le bébé sorte sinon on devra appeler l’obstétricien (mon mari me dira plus tard que la stagiaire avait commencé à sortir la ventouse).
On me fait toucher la tête de mon bébé plusieurs fois.
Je pousse encore 10 minutes (j’ai pas compté les poussées), je retouche sa tête… et puis j’entends « arrêtez de pousser, il est là » !
Wahou !!!!!!!!!!!!!!
Je tends mes mains, je sors mon bébé, je le mets contre moi… je pleure, c’est sur ! mon mari aussi !
Mais, mon bébé ne crie pas !
Là, commencent les 10 minutes les plus longues de notre vie. La sage femme part avec lui et revient nous dire qu’il va bien, que son cœur va bien qu’il était juste un peu fainéant pour respirer et qu’on est en train de lui aspirer les petites mucosités qui le gênent… elle est rassurante mais bon, tant qu’il n’est pas là, je stresse. Au bout de 10 minutes, on vient chercher mon mari pour qu’il puisse constater que tout va, et 5 minutes plus tard tout ce petit monde revient avec mon petit bonhomme dans un drap chaud… on fait du peau à peau pdt la délivrance… rien senti ! la stagiaire s’excusait à l’avance de devoir me toucher le ventre… je lui dis qu’il faut bien qu’elle fasse son boulot, et on rigole ! elle a même la présence d’esprit de conseiller à mon mari de regarder ailleurs qq instants… même lui n’en revient pas qu’on soit attentif à lui comme ça !
Ensuite on me recoud… ah oui, le détail : pas d’épisio, mais le petit loulou m’a déchiré une petite lèvre, donc on me fait des points… apparemment du travail d’orfèvre puisque c’est une chirurgienne qui me le fait au lieu de la sage femme afin que ce soit vraiment nickel. « Comme personne n’est pressé (expression de la personne qui me recoud), je fais ‘aller et retour’ (comprenez qu’elle recoud extérieur et intérieur) afin qu’on soit surs que ça ne lâchera pas… donc vous affolez pas, je fais 20 points mais c’est pour fignoler ! ».
Je suis aux anges !
Mon mari n’en revient pas de trouver son fils si beau, lui qui n’est pas fan des nouveaux nés !!
On m’annonce 3kg540 ! je réponds que c’est impossible, je ne peux pas avoir eu tout ça dans mon ventre (moi : 1m55 et 47 kg au départ !)!! si si si madame !
Je suis hyper fière ! et je l’ai sortie toute seule comme une grande ! la sage femme et la stagiaire me félicitent en disant que c’est du super boulot ! je les remercie et je leur précise que pour le deuxième je veux la même équipe avec la même anesthésiste.
La sage femme rigole en me rappelant : « je vous avais dit que ce qui faisait le plus mal c’était la pose de la perf ! et je ne mens jamais ! ».
21h00, on émerge du rêve pour que mon mari aille appeler nos parents (qui entre temps s’inquiétaient et téléphonaient à la maternité, nous pensant partis en césa d’urgence compte tenu de l’heure !!!)
Je n’aurais jamais pensé avoir un accouchement aussi peu douloureux et si agréable, une journée qui passe vite car on voit les choses avancer, une équipe si humaine et compréhensive, autant de joies, d’émotions… ça valait le coup d’attendre le Jour J !!!
Voilà, j’avais prévenu que ce serait long… merci à celles qui sont allées au bout !
Un grand merci à l’équipe qui s’est occupée de nous : Mme David, Aurore, Florence (le jeudi) et le Docteur Causse du CHU de Reims !
En plus sage femme et stagiaires sont revenues me voir le lendemain en chambre !
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