[quote:cbe06752ab="yineyang"]
[b:cbe06752ab]Bobbywatson [/b:cbe06752ab]: césarisée aussi, quand je vais aux toilettes, c'est un peu douloureux à la fin du pipi et ça coule d'un coup je n'arrive pas à contrôler le débit !
Pour la cicatrice ça me démange mais c'est normal c'est la cicatrisation justement, par contre elle n'est pas rouge mais il me semble me souvenir que c'est normal, avant qu'elle ne blanchisse il faut du temps. Dans le doute, n'hésite pas à aller consulter et surveille si tu as de la fièvre.
Pour [b:cbe06752ab]les césarisées[/b:cbe06752ab] : pour optimiser la cicatrisation personnellement je prense en homéopathie : staphysagria, opium, china et arnica. Je l'avais fait pour ma 1ère césarienne, résultat tip-top !
[/quote:cbe06752ab]
Excuse mon indiscrétion mais arrives-tu à aller à la selle ? Moi j'y vais mais ça fait mal à hurler et je ne sais pas pourquoi !
Sam -> Tu as eu un accouchement vraiment difficile mais je trouve que c'est vraiment bien qu'on t'ait un peu expliqué ce qu'il se passait pendant la césarienne car moi on me disait rien et je comprenais rien...
Je vais essayer de vous raconter un peu mon accouchement.
Si vous vous rappelez, mon mari avait un entretien le 14 janvier pour un job qu'il avait beaucoup de chances d'obtenir. L'entretien se passait dans une bibliothèque, alors j'ai décidé de l'accompagner et de l'attendre en lisant des BD parce que j'en avais marre de tourner en rond chez moi à attendre mon bébé chaque heure, chaque minute... On est passés au macdo acheter des frites pour moi parce que j'avais faim (alors que pendant toute ma grossesse, impossible d'aller au macdo... ça me dégoûtait)
J'étais en train de lire Largo Winch quand j'ai eu ma première contraction brutale, je me suis mise à grimacer de douleur et je voyais des gens me regarder alors j'étais très mal à l'aise, j'avais peur qu'ils veuillent se mettre à appeler une ambulance ou se mêler de la situation. Aux toilettes j'ai vu que je perdais du sang, j'ai eu un peu peur car ça ne ressemblait pas au bouchon muqueux tel que vous le décriviez. Je suis allée attendre mon mari au bureau de ma mère qui est dans le coin car j'étais mal à l'aise en public. Quand il est arrivé, je n'avais plus de contraction et comme il avait très faim, on est repassés par le macdo qui était sur le chemin et je me suis encore pris une mousse au chocolat... Là j'ai recommencé à avoir des contractions différentes de d'habitude mais avec toutes les fausses alertes que j'avais eues, je ne croyais pas que j'allais accoucher. On a appelé l'hôpital, ils n'avaient pas l'air de trop flipper, ils m'ont dit de passer si je me faisais trop de souci alors on est quand même allés voir. Là-bas, ils m'ont fait un monito et ils m'ont dit que j'allais peut-être bien accoucher mais que dans tous les cas j'avais bien le temps de rentrer chez moi quelques heures. Et tout d'un coup ça s'est mis à contracter très très fort, je hurlais, je m'accrochais à mon chéri en hurlant des trucs incohérents, je suis restée avec une étudiante sage-femme pendant qu'il allait chercher les valises parce que j'étais tellement mal que rester seule me terrorisait et prendre la voiture m'aurait tuée avec toutes ces contractions !
Je n'arrêtais pas de vomir et de crier que je n'irais plus jamais au macdo...
Finalement ils m'ont mis la péridurale alors que j'étais ouverte à 2 doigts larges tellement je hurlais... La sage-femme a appelé le médecin après un tv et il nous a dit avec tact que notre enfant était exceptionnel... pour ne pas nous affoler. "parce que c'est votre enfant, mais aussi parce qu'il s'est mis dans une position très rare mais gênante" En fait le bébé se présentait par le front, donc le diamètre de sa tête ne pourrait pas passer à moins qu'elle baisse la tête en descendant. On a donc attendu toute la nuit pour voir si elle changerait de présentation. La péridurale ne marchait pas bien du côté gauche et j'avais assez mal. Vers 2h j'ai commencé à avoir une contraction monstrueuse de vingt minutes qui me faisait pleurer, crier, et le rythme cardiaque du bébé ralentissait. En fait je faisais une réaction au produit qu'ils avaient mis pour accélérer le travail. Ils ont dit qu'ils n'avaient jamais vu ça... Ils avaient l'habitude d'utiliser fréquemment ce produit, en commençant à 1,5 et en allant jusqu'à 10. À 1,5 je surréagissais, ils ont essyé à 1, ça n'allait pas non plus !!! Et la péridurale ne faisait plus du tout effet ensuite...
L'anesthésiste (une tête à claque, vraiment méchante...) est venue une heure 40 après... Je ne sais pas ce qu'elle a fait mais ensuite la péridurale fonctionnait mieux. À un moment le bébé semblait se positionner mieux mais après 12h de travail, le col était ouvert à 10 et le bébé s'était remis encore plus de front... La sage femme (hyper gentille) essayait de lui faire baisser la tête mais elle n'a réussi qu'à lui griffer le visage :(
On m'a dit de me mettre une heure à quatre pattes pour voir si le bébé bougerait. Or oui, il bougeait, et je me disais que tout irait bien, mais en fait il descendait de plus en plus dans le bassin et à 5 heures et demie ils ont décidé de faire une césarienne. On nous a dit que mon mari ne pourrait pas y assister parce qu'ils n'avaient pas assez de personnel en urgence la nuit pour le surveiller s'il tournait de l'oeil... C'est ce qui m'a fait le plus pleurer je crois. J'avais tant rêvé qu'il couperait le cordon, qu'on découvrirait ensemble notre enfant... J'étais épuisée, c'était la fin de la nuit et j'avais l'impression d'un échec terrible. Toute ma grossesse on me disait : c'est bien votre bassin est large, c'est bien votre bébé est la tête en bas, le dos comme ci, comme ça, vous pourrez accoucher sans aucun problème...
Et puis toute la nuit j'avais tellement soif... Je fantasmais sur un orangina que d'ailleurs je n'ai toujours pas eu :roll:
En descendant au bloc je regardais sur les distributeurs au passage si je voyais de l'orangina... En quittant mon mari j'ai fondu en larmes et au bloc j'ai fait une crise d'angoisse. Je tremblais très fort et l'anesthésiste me disait : qu'est-ce que vous avez, vous avez froid ? Non. J'ai peur... Ben pourquoi ?... J'avais imaginé ça autrement, avec mon mari... Oh ben pis alors ???
Comme si ce n'était rien du tout...
Une autre infirmière pas très futée me répétait : faudra pas être angoissée comme ça avec un bébé vous savez !
Comme si ça m'aidait...
La sage-femme était très gentille, elle me parlait de la plage, elle faisait tout pour m'aider à me détendre... Elle m'a donné un coton imbibé d'eau qui m'a bien aidé parce que j'avais tellement soif...
Moi je ne voyais rien mais je sentais qu'on m'appuyait très fort en haut du ventre, d'après ce qu'ils ont dit, ils ont eu du mal à sortir le bébé qui était très bas dans le bassin... Je sentais qu'on m'arrachait du ventre quelque chose, je me sentais incapable d'accoucher et je me sentais coupée en deux, c'était terrible. Et puis j'avais très mal à l'épaule, je disais : j'ai mal à l'épaule, et ils me disaient : ce n'est pas plutôt au ventre ?
Je ne sais pas comment ils se sont débrouillés mais ils m'ont vraiment fait très mal à l'épaule...
Je demandais : est-ce qu'elle a des cheveux ?
Mais j'avais soif et je pensais très fort à de l'orangina. Je n'arrivais plus à penser à autre chose, je voulais bien penser à la plage mais je me demandais sans arrêt s'il vaudrait mieux que j'aie ou pas de l'orangina avec moi, ou si c'était pire d'y penser...
On a entendu : bibibibip... Le médecin a dit : c'est mon réveil...
J'ai dit : "ah, je vous empêche de dormir"
Et il a dit : "pour vous je le fais très volontiers madame..."
Il était très gentil, alors qu'une fois où je l'avais vu aux urgences je l'avais trouvé mécanique, très froid, et je me suis demandé si c'était parce que la sage femme libérale qui m'a suivie a laissé un mot dans mon dossier concernant mes crises d'angoisse en disant de faire attention à moi...
En tout cas, plusieurs fois je suis tombée sur des sages femmes qui se forçaient à fond à être super gentilles... Presque embarrassant...
On m'a dit : voilà votre bébé est né, et quelqu'un a crié : 5 heures 52 !
J'avais les yeux fixés sur l'horloge et j'ai dit :
C'est bien une fille ?
On m'a dit oui. J'ai demandé si c'était un gros bébé ou un petit bébé, on m'a dit : un bébé qui va bien.
Vous voulez la voir ?
J'ai dit : bien sûr... mais je ne voulais rien sauf de l'orangina, j'avais mal et je ne voulais plus tant que ça voir mon enfant, je voulais de l'orangina et m'endormir, et que mon chéri soit là...
J'ai commencé à angoisser de nouveau en demandant : où est mon bébé ? Ils me l'ont montrée de tout, tout près, et je ne la voyais pas bien, elle avait le visage très gonflé parce qu'elle avait voulu sortir par le front. On aurait dit une boxeuse ou un petit bouledogue. Je disais en pleurant : j'ai l'impression que ce n'est pas elle...
Elle me semblait trop grande pour avoir été dans mon ventre et tellement inconnue, mais elle était là et je sentais qu'elle me sentait en pensant : maman, est-ce que tu vas m'aimer ? Alors j'ai dit : je t'aime, je t'aime... en caressant la couverture qui l'enveloppait, et autour de moi il n'y avait que des gens pressés d'aller se coucher qui me voyaient dans un état démentiel, j'avais mal, j'étais malheureuse et folle d'amour...
Ils m'ont demandé son prénom, et j'ai dit que je ne voulais pas choisir sans mon mari, que peut-être il trouverait qu'elle n'avait pas la tête à porter le prénom qu'on avait choisi. J'ai l'impression qu'ils se sont foutus de moi. Et puis ils l'ont emmenée, et je ne me souviens pas de la suite, je crois que je demandais : où est mon bébé ? qu'ils avaient emmené pour la soigner et la montrer à son papa... Il paraît que je me suis mise vraiment à angoisser très fort, ils m'ont mis du gaz et ensuite j'étais dans le coton pendant qu'ils me recousaient...
À mon réveil je demandais où était mon bébé, j'avais soif et j'avais mal à l'épaule. L'anesthésiste gueulait qu'ils pouvaient rien faire pour mon bras, moi je disais : "moi non plus et je ne veux pas être chiante mais je peux rien faire à part dire que j'ai mal" et elle me regardait avec un mépris tellement répugnant... Ensuite elle parlait avec ses collègues de son petit-déjeuner...
Il n'y avait pas de fenêtre, le médecin me disait des choses que je ne comprenais pas, je demandais où était mon mari.
Il répétait des choses et je disais que je ne comprenais pas, il disait : j'aimerais que vous compreniez, et moi je demandais s'ils avaient sorti le placenta mais je ne comprenais toujours rien à ce qu'il disait...
Ensuite j'ai compris qu'il disait qu'il faudrait faire descendre mon mari en salle de réveil, parce que ça n'allait pas du tout, que je n'étais pas bien, et les infirmières râlaient qu'elles ne pouvaient pas surveiller., que les papas faisaient des fois n'importe quoi.
Le médecin chuchotait :
"mais on ne pourrait pas le faire descendre un moment avec le gosse pour qu'ils soient tous ensemble ?"
L'anesthésiste disait :
"oui bon ben elle les verra plus tard..."
Finalement j'ai aperçu mon mari derrière la porte et je m'efforçais très fort de lui sourire, il est entré et on a pleuré tous les deux...
Un peu plus tard il est remonté voir le bébé, puis moi on m'a fait monter, au passage je regardais vers les distributeurs et j'ai vu qu'il y avait de l'orangina dans celui de l'entrée. L'anesthésiste dans l'ascenseur bâillait en soupirant tout le temps, et elle ne voulait pas qu'on me mette tout de suite dans ma chambre, elle disait : "il reste vingt minutes, normalement c'est deux heures en salle de réveil, gnagnagna" alors que les sages femmes disaient que la chambre était libre...
Je me suis retrouvée dans la salle d'accouchement, je ne sais pas pourquoi, et mon mari est arrivé avec Alix dans les bras. Je l'ai regardée, elle était belle, un peu abîmée par l'accouchement comme si elle s'était battue pour venir au monde, et elle s'est battue, beaucoup, pendant neuf mois, pour venir au monde malgré mes doutes et mes angoisses, malgré mes contractions, malgré mon col ouvert trop vite, malgré sa tête coincée dans mon bassin...
Je n'avais pas envie de la prendre dans les bras, juste de les regarder tous les deux, j'avais peur qu'ils n'aient pas besoin de moi, j'avais l'impression qu'Alix ne me connaissait pas. Et puis j'ai décidé de la nourrir. Pendant neuf mois j'avais pensé que je n'allaiterais pas à cause d'une agression qui m'a marquée très fort, et fragilisée au niveau de mon rapport au corps... Tout d'un coup je n'avais plus peur de rien et j'ai commencé à être heureuse...