N'arrive pas a s'investir

Je me pose plein de questions à propos de ma capacité à être une bonne mère. En fait, je pense que j'ai peur de reproduire le schéma de ma propre mère qui a toujours eu du mal à montrer des marques d'affections lorsque j'étais petite. En fait, je n'arrive pas à m'investir dans l'arrivée prochaine de cet enfant. Je sais que je suis enceinte, j'ai vu son coeur battre à l'échographie, mais malgré cela, je n'arrive pas à penser et préparer tout pour son arrivée. Je n'ai pas encore regardé les vêtements, ou pensé au landeau, berceau, etc. Je sais que je devrai commencer à regarder à tout cela, mais je ne le fais pas, me disant que c'est encore pour dans très longtemps. Mes amis et ma famille ont l'air plus excité que moi à l'idée de l'arrivée de ce bébé. Je suis contente d'attendre cet enfant, je ne conçois pas ma vie sans enfant, j'en veux même trois. Mais, il y a comme un truc qui ne va pas, comme si ce n'était pas moi qui attendait cet enfant, comme si je ne devais donc me préoccuper de rien. C'est difficile à expliquer car je me rends compte que je réagis pas normalement, que je n'agis pas comme si j'étais enceinte, et pourtant j'en ai bien conscience. C'est peut-être la peur qui fait que je n'ose m'investir, j'en sais rien. Je pensais en écrivant ce poste arriver à mettre des mots sur mon attitude, mes pensées, mais ça reste toujours aussi flou. Certaines d'entre vous ont ce problème ? Ce manque d'investissement dans la préparation future de la venue de votre enfant ?

Je vois que nombreuses d'entre vous lisent mes quelques lignes... et pourtant, aucune réponse. Comment vivez-vous l'arrivée prochaine de votre bébé ? Vous êtes excitées ? Impatientes ? Vous avez peur ?

Bonjour, Ne t'inquiètes pas, il est normal pour certaines futures maman de ne pas avoir l'euphorie dès le départ, après tout, tu n'en n'ai qu'à 10 SA, peut être qu'il te faut plus de temps pour réaliser que tu vas devenir maman... As-tu des symptômes qui te rappellent au quotidien que tu es enceinte? Ca peut aiser, sans symptômes ont a parfois du mal à se dire que notre corps êst en train d'accueillir un petit être.. Peut-être faut-il voir du côté affectif : qu'en pense le papa? Te soutient-il? Est-il content de devenir papa? En ce qui concerne ta peur d'être une mauvaise mère, le fait de te poser la question prouve bien que tu veux le meilleur pour ton BB, c'est donc que quelque part, même si tu ne le réalise peut être pas encore, tu l'aimes déjà... Tu parles du manque d'affection de ta maman. Bienvenue au club! La mienne était la reine des frigos, je pouvais partir à l'autre bout du monde pendant des mois sans que ça n'ait l'air de la déranger. Curieusement, ce n'est que lorsque j'ai refais ma vie avec un autre homme et qu'elle m'a vu heureuse qu'elle a commencé à me témoigner des gestes de tendresse. (il y a 3 ans).. Maintenant, même si ça reste épisodique, on a des petits gestes tendres et ça fait du bien. En dehors de ça, ma première grossesse était un peu comme la tienne. j'étais contente d'avoir mon premier enfant, mais je n'étais pas plus heureuse que toi (grossesse au départ non désirée), comme tu le dis si bien, mes copines étaient bien plus euphoriques, mais ça c'est normal, les filles dès qu'on parle de BB mais que ça ne les concerne pas directement , elles deviennent de véritables groupies, mdr! :lol: Bref, à la naissance de ma puce, ça ne m'a aps empêcher d'être très tendre et aujourd'hui, nous avons de grands moments de calins avec ma fille et j'espère qu'à 18 ans elle n'auras pas trop honte quand je lui témoignerais mon affection mdr :lol: Donc, relativise, prends ton temps, tu n'en est qu'à ton tout début de grossesse, parles à ton entourage aussi, ça peut te faire du bien, et pour les boutiques, tu as bien le temps!! Tu verras, le déclic viendra au moment où tu ne t'y attendras pas. Et ça sera peut-être maintenant, au quatrième mois quand tu sentiras BB bouger ou bien encore seulement à ton accouchement. Moi je suis sûre que tu seras une bonne mère, te remettre en question à ce sujet le confirme complètement. Bises

oh ba oui c'est normal !! deja faut savoir qu'on ne se rend pas compte de ce qu'il se passe vraiment, et puis je crois qu'avant la naissance, on ne realise pas vraiment ce qui nous attend. et tu sais ce qui t'attend ??? une TOOOOOOOOONNNNE d'amour pour ton enfant, un amour comme jamais tu n'aurais imaginé qu'il existe ! c'est un truc, plus fort que tout !!! tu as bien le temps de devenir une maman, les 9 mois sont la pour ca, mais on ne le devient vraiment que quand notre enfant est la ! bonne grossesse a toi !

aqua58, merci pour ton message. Le bébé n'était pas désiré dans l'immédiat, il a un peu d'avance sur le planning (1 à 2 ans), donc je pense qu'on a tous les deux un peu de mal à réaliser la venue prochaine de l'enfant. Je vois que je ne suis pas la seule à avoir une mère frigo (mais bon, chez moi c'est un peu plus généralisé à l'ensemble de la famille). Il y a quatre ans, j'ai testé leur manque d'inquiétude... Je n'ai plus donné de nouvelles à mes parents, ni à personne de ma famille pendant 4 mois. J'ai fini par craquer et ai téléphoné pour voir comment ils allaient. La seule réponse a été : tiens ça fait longtemps qu'on a plus eu de tes nouvelles. Enfin, ce n'est pas pour autant que personne ne s'aime, c'est juste que la mentalité est : pas de nouvelle, bonne nouvelle, c'est que tout va bien. Et que personnellement, je n'adhère pas vraiment à cette manière de penser. Enfin, pour le bébé, je me posais déjà la question quant à mon manque de motivation à la préparation de sa venue. Mais ce qui a vraiment fait tout se chambouller encore plus dans ma tête, c'est la réunion de famille de ce week-end. En fait, ma nièce fêtait ses 1 an, et a un moment, elle avait soif, et demande son biberon d'eau en tendant la main. Je lui ai donc mis devant elle, attendant de voir si elle allait le prendre et boire toute seule. Ma mère tout de suite m'a dit : elle ne sait pas encore le prendre, elle est trop petite. Je lui ai répondu : mais attends quelques secondes, laisse là essayer. Et la petite a pris direct le biberon et l'a porté à sa bouche, l'inclinant pour que l'eau coule sans aucun problème. C'est alors que la mère de mon ami a renchéri : et bien ça promet, ton enfant devra tout faire tout seul. Simplement parce que j'ai été partisante de laisser l'enfant essayer au lieu de directement l'assister... Evidemment elle n'a qu'un an, mais bon, ça change rien, comment savoir si un enfant y arrive seul si on ne lui donne jamais l'occasion d'essayer ??? Mais bon, leur réaction et ton de voix m'a clairement fait sentir que j'étais une sadique. Même si selon ma conception des choses, j'ai agi de la manière dont il fallait pour permettre à l'enfant d'essayer, et si elle n'avait pas su le faire, je lui aurai montré et expliqué. Bref, j'ai très mal pris la remarque et ça m'a donc fait me poser d'autant plus de questions sur le fait que je serai ou non une bonne mère...

maiiiiiiis non !! moi ej trouve qu'au contraire tu es dans le juste ! il faut laisser les enfants devenir un peu autonome ! ma puce sait prendre son biberon seule depuis ses 10 mois. c'est loin de ne pas etre a la portée d'un enfant d'un an s'il en a la motivation. faut pas non plus sous pretexte qu'ils sont petits les surpouponner en les assistant. ya des choses a la portée de chaque age et puis saches que et bien des fois on se trompe !! ca ne fait pas de nous des mauvaises meres.

Ben dis-donc, sympa la belle-mère! Moi aussi je trouve que tu as eu une réaction saine, enfin, sans le contexte c'est difficile de juger mais je pense que tu voulais tester pour la voir accomplir un effort. Et je ne pense pas que tu sois sadique, et que si elle n'avait pas réussi à prender son bibi toute seule, tu l'aurais aidée non? Moi j'aurais répondu "le fait qu'elle ait réussi montre qu'elle est intelligente et que j'ai bien fait de la laisser faire". Toc! Perso, je trouve que tu as bien compris qu'un enfant est très malin et que prendre son biberon tout seul à 1 an n'est pas en soi un challenge. Mes neveux à 1 an et demi, savent percer leur brique de jus de fruits avec la paille! :shock: Bon, faut pas te chagriner pour si peu, des réflexions tu en auras toujours, surtout quand tu auras BB. J'en ai eu de ma mère, des ptites remarques genre "ah bon, tu fais comme ci et pas comme ça? d'un air de dire "tu t'y prends mal". Ne les écoute pas, réponds juste calmement que tu sais ce que tu fais. Mais parfois, certains conseils (si tenté que ce soit des conseils) sont bon à prendre aussi, alors si ta maman ou belle mère pense te préconiser le super conseil de la vie, écoute-la avec intérêt, ça pourra te resservir et tu lui diras peut être plus tard "tu avais raison, c'est bien de faire ça, merci". Et ça, ça flatte! Bon courage et n'hésite pas à t'acheter des bouquins, magasines pour vous "mettre dans le bain" ton chéri et toi. Vous allez découvrir un tas de choses qui peut-être vous aideront à être plus sereins et qui répondront à bon nombre de vos questions..

Merci à toutes les deux pour ces paroles réconfortantes. Et aqua58, bien entendu que je comptais lui donner son biberon si elle n'avait pas su le prendre toute seule. Je ne pense pas que je serai une mère poule, préférant que l'enfant essaye, même s'il doit échouer. Ca fait partie de l'apprentissage de la vie que d'essuyer des échecs. Et autant qu'ils apprennent cela quand ils sont petits car ce sont des choses minimes pour lesquelles ont peut facilement les aider ou leur expliquer comment faire. Et donc aller au delà de l'échec et finalement réussir avec un peu de persévérence. Je pense qu'on commence très tôt à découvrir les règles de la vie et que les parents sont là pour leur montrer comment avancer. C'est une grosse responsabilité, et mes parents ont pas mal échoué dans nombreux domaines. Ce dont j'ai peur, c'est, non pas de faire quelques erreurs, cela, on en fera tous, mais de ne pas réussir à bien doser les choses.

Tu sais, si on était toutes sûres de savoir "bien doser les choses" comme tu dis, il n'y aurait rien à tirer comme leçon d'être une mère. On fait toutes et fera toutes des erreurs d'appréciation, moi souvent je me dis "tu as été trop cool" ou au contraire "là tu aurais pas dû t'emballer si vite". Le dosage, tu le trouveras avec ton enfant, ça n'est absolument pas possible de se dire que tout ira bien, ou alors, c'est de la prétention et c'est surtout ne pas savoir ce qu'est d'élever un enfant. Je ne sais et ne veux pas savoir quelles sont les erreurs que tes parents ont faits mais n'es-tu pas un peu injuste? Les miens en ont fait beaucoup des erreurs, mais quand je regarde mon passé et que je me regarde aujourd'hui, nombre de ce que je pensais "des erreurs" m'ont finalement plus ou moins servi : ils m'ont viré à 18 ans de chez eux? j'ai découvert l'étranger, j'en suis ressorti épanouie. Ils m'ont x fois changé d'école? j'ai appris à surmonter ma timidité pour lier des connaissances. Mon père est un éternel immature et un voleur? J'ai compris que j'étais quelqu'un d'intègre et que je ne deviendrais pas comme lui, j'ai appris à être plus mature que lui, et je me prends en main pour ne plus souffrir. Ma mère n'a jamais été caline ni ne m'a dit "je t'aime"? J'ai découvert ses terribles souffrances depuis son enfance et j'ai compris qu'elle se protégeait de toute émotion. Bref, tu vois, je pense qu'il y a une leçon à tirer de tout, des erreurs ou des bonnes choses. Il faut juste prendre le temps d'y penser (il y a des choses que j'ai compris seulement récemment, d'autres que je comprendrais plus tard..) Ton affection, tu sauras comment la donner quand tu auras ton enfant. Et il n'y a pas de règle, le tout, c'est que tu saches toi, à quel moment tu pense lui donner de l'amour. Et ça peut être au travers d'un rire partagé, au bisou du soir, au calin du matin, ou encore quand tu lui liras une histoire, ou quand tu t'amuseras avec lui. Toi seule sait... :wink:

On fait avec ce qu'on a vécu et on essaye de s'en sortir au mieux. Le tout est d'essayer de ne pas reproduire les mêmes erreurs sur nos enfants, et de ne pas leur faire subir nos problèmes personnels qui sont souvent liés à notre enfance. Tu me demandes si je ne suis pas un peu injuste vis-à-vis de mes parents ? Je ne pense pas. Si je savais qu'ils avaient fait du mieux qu'ils pouvaient, je n'aurai rien à leur reprocher. Mais là, ils ont choisi la facilité pour eux sans prendre en compte l'impact que cela avait sur leurs enfants. Pire, ils se sont déresponsabilisés complètement. Il était plus simple de responsabiliser leurs enfants... A 9 ans, j'ai du décider si je devais passer l'année scolaire ou doubler. Pourquoi ? Parce que c'était ma vie, mes études et donc à moi de décider ce qui était bon ou non pour moi. Ceci n'étant qu'un exemple comme un autre. A mes 10 ans, ma mère a pris un amant, elle l'a dit à mon père, ceci étant tellement plus simple. Et aujourd'hui, ça fait 18 ans que ça dure, elle est toujours avec les deux, ayant partagé sa vie en deux mi-temps. On l'a voyait le mardi soir, mercredi soir, vendredi soir et samedi matin. A 12 ans, je faisais mes lessives, mon repassage, et je me faisais à manger en rentrant de l'école. Personne pour me soutenir, ou encore s'occuper de moi. Chacun vivant dans son coin. Tous dans la même maison, mais en s'ignorant totalement. Enfin, peu importe ma vie, mais je ne pense pas être si injuste que cela en disant que mes parents n'ont pas fait leur travail de parent. Apprendre à devenir indépendant, c'est bien, mais pas à 7 ans et pas sans savoir qu'on a un soutien en cas de problème, ni sans personne à qui demander conseil. Ca, plus l'indifférence, le manque d'amour, de marque d'affection, voir d'affection tout court... On se sent bien vite tout seul au monde sans personne vers qui se tourner. Ca ne fait que trois ans que je peux dire que je vis enfin au lieu de survivre. Que j'ai passé outre toute cette indifférence, tout ce manque d'émotion. Je suis, après un long travail sur moi-même, devenue quelqu'un d'ouvert et de chaleureux. Mais tout ceci, je ne le dois pas à mes parents, bien au contraire. Désormais, je peux même aller les voir sans qu'il ne me faille trois jours pour m'en remettre. Maintenant, j'ai tout de même de la chance car je sais que d'autres ont eu une enfance bien pire, que d'autres encore n'arrivent jamais à s'en sortir, à se libérer de tout ce qu'ils ont dans la tête et à enfin vivre.

[quote:7fe4f8a696="Asahi"]On fait avec ce qu'on a vécu et on essaye de s'en sortir au mieux. Le tout est d'essayer de ne pas reproduire les mêmes erreurs sur nos enfants, et de ne pas leur faire subir nos problèmes personnels qui sont souvent liés à notre enfance. Tu me demandes si je ne suis pas un peu injuste vis-à-vis de mes parents ? Je ne pense pas. Si je savais qu'ils avaient fait du mieux qu'ils pouvaient, je n'aurai rien à leur reprocher. Mais là, ils ont choisi la facilité pour eux sans prendre en compte l'impact que cela avait sur leurs enfants. Pire, ils se sont déresponsabilisés complètement. Il était plus simple de responsabiliser leurs enfants... A 9 ans, j'ai du décider si je devais passer l'année scolaire ou doubler. Pourquoi ? Parce que c'était ma vie, mes études et donc à moi de décider ce qui était bon ou non pour moi. Ceci n'étant qu'un exemple comme un autre. A mes 10 ans, ma mère a pris un amant, elle l'a dit à mon père, ceci étant tellement plus simple. Et aujourd'hui, ça fait 18 ans que ça dure, elle est toujours avec les deux, ayant partagé sa vie en deux mi-temps. On l'a voyait le mardi soir, mercredi soir, vendredi soir et samedi matin. Enfin, peu importe ma vie, mais je ne pense pas être si injuste que cela en disant que mes parents n'ont pas fait leur travail de parent. Apprendre à devenir indépendant, c'est bien, mais pas à 7 ans et pas sans savoir qu'on a un soutien en cas de problème, ni sans personne à qui demander conseil. Ca, plus l'indifférence, le manque d'amour, de marque d'affection, voir d'affection tout court... On se sent bien vite tout seul au monde sans personne vers qui se tourner. Ca ne fait que trois ans que je peux dire que je vis enfin au lieu de survivre. Que j'ai passé outre toute cette indifférence, tout ce manque d'émotion. Je suis, après un long travail sur moi-même, devenue quelqu'un d'ouvert et de chaleureux. Mais tout ceci, je ne le dois pas à mes parents, bien au contraire. Désormais, je peux même aller les voir sans qu'il ne me faille trois jours pour m'en remettre. Maintenant, j'ai tout de même de la chance car je sais que d'autres ont eu une enfance bien pire, que d'autres encore n'arrivent jamais à s'en sortir, à se libérer de tout ce qu'ils ont dans la tête et à enfin vivre.[/quote:7fe4f8a696] Effectivement, tu as du mettre du temps à te (re)construire.. Maintenant que tu y est arrivé, ça devrait peut-être te rendre plus forte de donner la vie. Ta force c'est qu'envers et contre tout, aujourd'hui, tu vis avec un homme qui t'aime et que tu aimes et que vous aller fonder une famille. Inévitablement, tu voudras ne pas reproduire les mêmes erreurs. Et ta conscience, tes expériences passées et ton libre-arbitre t'aideront, mais n'oublies pas ton homme qui va également jouer un rôle important dans l'évolution de votre enfant et dans les décisions qui seront prises. Et je pense que tu peux compter également sur ton homme pour te soutenir et t'apporter écoute et conseils quand tu te sentiras un peu perdue. Bon courage pour la suite de ta grossesse et si tu veux, on peut papoter en MP. Bises :wink: Ps: pour le redoublement à 9 ans, mes parents ont fait pareil! Mais les miens ont essayé de m'expliquer pourquoi il était mieux de redoubler..

Bonjour Asahi, je viens de lire ton message du 19 mai et il m'a beaucoup touchée ! Je ressents la même chose que toi mais à la seule différence, c'est que mon histoire est différente (familiale et affective). Je suis enceinte de 14 semaines , je suis contente mais sans émotion. Reproche que m'a fait mon ami lors de la première écho. J'ai moi aussi du mal à mettre des mots sur mes pensées. J'ai déjà une petite fille de 2 ans et 4 moi que j'ai adopté à 3 mois avec mon ex-mari. J'ai subi une opération du col en 1998 et jamais pris de contraception depuis cette date. On éssayait d'avoir un enfant mais en vain. Après le deuil d'une grossesse, on s'est dirigé vers l'adoption. On n'a jamais cherché plus loin car en aucun cas je me serais tourné vers le corps médical. L'été dernier j'ai quitté mon ex-mari pour vivre avec un autre homme (le futur papa de mon bébé). J'ai tout quitté pour le suivre, ma famille, mes amis (qui m'ont jugés durement), ma maison, ma région. Nous sommes partis sur amiens car il a été muté. Ici je suis seule, je ne connais personne, je ne parle à personne de la journée. Et un jour : ENCEINTE !! Quel choc, pendant tant d'années penser que c'était moi qui ne pouvait pas avoir d'enfant et se rendre compte que non... Je n'ai plus penser à une grossesse depuis des années, c'était quelque chose qui n'existait pas pour moi ! Il faut tout réaprendre ! Et aujourd'hui c'est dur et en même temps je me dis que je vais connaître une autre façon d'aborder la maternité. Mais je me sens si seule, avec tout le lot de question qu'a une femme enceinte ... Voilà mon histoire, ça me fait du bien de l'écrire, de vider mon sac... Bon, il faut que j'y aille car mon petit bout fait des bétises.

Difficile en effet. J'ai parlé dans mes posts précédents de mes problèmes familliaux, mais il y a eu autre chose également. Je n'avais pas fait le lien avant de lire ton propre message. En fait, à 17 ans, le gygy m'avait dit que j'étais anovulatoire, mes ovaires étaient restés endormi, et donc que peut-être jamais je ne pourrai avoir d'enfant car ça dépendrait si ça se déclenchait ou non un jour. Pendant des années, j'ai cru que j'étais donc stérile. Puis, il y a 3-4 ans, j'ai refais des tests, juste pour voir si ça avait évolué, et pendant l'écho, on a vu quelques ovules qui murissaient, mais qui étaient encore très petits. Donc, ça voulait dire que mes ovaires se réveillaient peut-être, sans plus de certitude que cela. J'ai toujours pensé que si un jour je voudrai des enfants, il faudrait que je me fasse booster aux hormones et que je devrai suivre un sacré traitement médical. Ou alors passer à l'adoption. Et là, ce petit bout qui pousse en moi est venu alors que j'étais sous pillule. Peut-être que mon manque d'investissement vient également un peu de là aussi. Je pense que quand on s'est dit depuis tellement longtemps qu'on aurait probablement jamais d'enfant dans son ventre, on a vraiment du mal à en prendre conscience et à vraiment y croire. C'est comme si on était dans un rêve car on n'arrive pas à l'intégrer dans la réalité. Je me dis que lorsqu'il bougera, j'aurai vraiment du mal à ne pas réaliser, mais de toute façon, je vis sereinement cette grossesse. Je sais que je suis enceinte, même si j'ai peut-être du mal à en avoir conscience. C'est peut-être aussi un méchanisme de défense car lorsqu'on s'est résigné à une chose depuis si longtemps, on a peur de se faire une fausse joie et d'être décue au bout du compte en se rendant compte que ce n'était peut-être pas vrai. Je te souhaite en tout cas, beaucoup de bonheur avec ta fille, ton mari, et le petit bout qui est à venir.