Bonjour Jeanne,
Je suis à 18 mois d'essais. Si la date de ton pseudo est ta date de naissance alors nous sommes de la même année et je pense que c'est important car on ne vit pas les choses de la même manière à 20 ans, qu'à 30 et à 30 qu'à 40 ans.
Mon expérience est la suivante :
Nous sommes en essais depuis 09/2005, en mai 2006, je suis allée voir ma gynéco et elle m'a dit d'attendre un an d'essais (souvent on fait attendre les jeunettes deux ans mais pour les vieilles de 30 ans, ils accélèrent le processus). En septembre, j'ai fait un cycle de 55 jours, mais j'ai fait une hystérosalpingographie le plus vite possible, puis 3 courbes de températures, puis un bilan hormonal, puis un test de Huhner. Pendant ce temps (enfin 3 mois après la prescription), mon mari a fait un spermogramme. De mon côté, les examens sont bons, j'ai peut être une légère dysovulation mais rien de grave, en revanche les résultats de mon mari sont tombés juste avant Noel (oligotératospermie). Actuellement, il faut confirmer le diagnostic et refaire un spermo. Pas de traitement pour le moment. Voila pour l'aspect médical.
Comment nous le vivons ? De manière diffférente l'un et l'autre. Les plus mauvais moments ont été entre le mois de mai 2006 et début 2007 : je vivais très mal chaque arrivée de règles, notamment celles de septembre une horreur (après 55 jours, j'y croyais à mort, j'avais tout préparé pour annoncer la bonne nouvelle à mon mari, fait un test de grossesse, bref grosse déprime, heureusement, j'ai été obligée de reprendre le dessus en devant faire bonne figure pour aller chez des amis mais j'avais acheté des petits chaussons de bébé pour l'annonce à mon mari et je les avais laissé dans le coffre de ma voiture en attendant, je n'ai pas pu ouvrir le coffre pendant 15 jours sans avoir les larmes à l'oeil).
Après le cycle des examens a débuté et nous avons accumulés les bonnes nouvelles et l'incertitude se réduisait (les courbes donnaient bien une ovulation les trompes étaient OK), tout cela jusqu'en décembre, le vendredi avant Noel, les résultats du spermo de mon mari... là, ce fut très dur. Nous allions pour les fêtes chez nos trois petites nièces, pleurs sur la route, une horreur, la messe de Noel, n'en parlons pas, avec toutes les références à la maternité, à la joie de la naissance d'un enfant, enfin bref....
mais avec trois enfants, nous avons été obligé de reprendre rapidement le dessus.
Aujourd'hui, mon mari doit aller passer un spermogramme pour confirmer ou pas le diagnostic et du coup, je suis plus détendue : début de cycle un peu déprimée mais cela s'arrange rapidement, milieu de cycle, je me reprend à y croire, idem pendant 12 ou 13 jours, puis arrive les signes annonciateurs des règles, l'espoir diminue, et les règles arrivent avec une grande lassitude (avant c'était de la tristesse mais maintenant, c'est plus compliqué, je ne pleure plus mais je me sens déprimée)....et tous les mois, ça recommence. Par contre, depuis le spermo, je ne culpabilise plus et je fais des projets, avant je vivais d'avantage en intégrant la probabilité d'une grossesse (choix de vacances, pas de footing sur la deuxième partie du cycle etc...). Je suis partie au ski ces temps derniers et je me suis éclatée. Nous irons en Egypte en juin, bref, je ne calcule plus, je fais même du footing quand j'en ai envie (la gynéco m'a dit qu'elle en avait fait jusqu'à trois mois de grossesse). Donc, tu vois, c'est un peu la résignation.
Le fait d'y voir un peu plus clair dans l'origine de notre problème, de mettre peut être un nom dessus m'a rassurée car il existe des solutions médicales (fiv, icsi...). Pour mon mari, c'est différent, c'est beaucoup plus complexe, je crois qu'il se réfugie derrière une espèce de fausse confiance, en se disant que cela inira bien par arriver naturellement (moi, je n'attend plus rien de la nature sans aide de la médecine).
voila pour l'aspect psychologique.
Mon conseil si tu as bien plus de 30 ans, passez tous les deux des examens le plus vite possible, et je dis bien tous les 2. Rencontre ta gynéco, fait tes courbes de température consciencieusement pendant au moins 3 mois. A mes yeux, rien n'est pire que le doute et l'attente, mieux vaut savoir. Les chocs sont un peu durs à encaisser mais après on sait contre quoi se battre ou on est rassurés. Les examens ne sont pas une partie de plaisir, enfin surtout les nôtres. Par contre, fais attention, beaucoup de filles prennent du clomid ou autres inducteurs d'ovulation pour rien (endométriose, trompes bouchées, anomalies du sperme, etc...) et c'est tout sauf un médicament anodin.
Voila ce post est très long mais j'espère que cela te sera utile et te rassurera un peu car au bout d'un an, tu dois déprimer chaque jour un peu plus, on ne continue pas à s'enfoncer, on remonte la pente.