Posté le : 06-06-2014 à 23:07
bonsoir,
je vous rejoins ce soir, mercredi j'ai subi un curetage, j'étais à 12+4.
j'ai appris l'arrêt de l'activité cardiaque vendredi à 11+6... probablement vers 9sa.
le problème c'est que le sac continuait d'évoluer et que la gynéco des urgences m'a dit que je n'étais pas du tout en train d'évacuer tout était, ou presque du moins, parfait...
bref avec les enfants à la maison je lui ai dit que je devais être opérationnelle dc choix du curetage.
c'est fait.
je suis troublée, choquée par le bloc, la réalité des gestes d'une intervention, je m'éfondre en mettant la charlotte, à chaque parole du personnel mes larmes coulent j'essaye de me contenir. la perf, les bras en croix attachés avec les velcros.
pourtant chaque gestes est expliqué et attentionné et je remercie le personnel pour son extrême humanité et son respect.
je ne m'attendais pas à ce choc.
et depuis, pas une douleur physique, pas la moindre c'est incroyable.
des pertes insignifiantes.
je me réjouis de ne pas souffrir, et pourtant... je me dis 2 mois et demi de boulot, de chamboulement en moi, tous les jours des sensations parfois désagréables mais la vie en construction...
15 min d'intervention font table rase de cela.
pas une douleur, pas un reste de cette grossesse entamée. physiquement je réalise qu'il ne reste vraiment rien de cette grossesse cadeau.
et moralement...je sais que j'ai des enfants, qui vont bien, que c'est merveilleux. je mesure ma chance.
pourtant ...ce bébé je l'espérais, connaissant les risques du début de grossesse, et de la suite également car pour moi il s'agit d'un bébé "sur le tard" justement, venu tout de suite, alors que je m'attendais à des mois d'essais et à peut être aucune réussite.
C'est un merveilleux projet qui vient de disparaître, je sais que vous comprenez ce que je vis.
C'est ce qui m'a permis d'oser écrire ce soir où je me sens bien seule.
Les épreuves font partie de la vie, je le sais.
De très beaux moments nous attendent à chaque moment où nous acceptons de les voir, je le sais aussi.
Et pourtant ce soir je suis triste, je l'accepte, je crois que j'avais besoin de l'écrire.
cécile