Péridurale : un accouchement vraiment plus long ?
Et si l’augmentation des cas d’accouchements déclenchés ou accélérés à l’aide d’ocytocine de synthèse était liée au recours de plus en plus large à la péridurale ? C’est en tout cas l’hypothèse soulevée par cette étude qui a passé au crible plus de 40 000 accouchements survenus entre 1976 à 2008, dont la moitié sous péridurale.
Il faut savoir que les professionnels de santé se réfèrent à des normes pour évaluer la durée moyenne des différentes phases d’un accouchement sous péridurale. Selon ces échelles, qui n’ont pas été réactualisées depuis 2003, l’ultime phase de la naissance (celle précédent l’expulsion) devrait durer 3 heures pour un premier accouchement, et 2 heures pour un second ou plus.
Or, dans les faits, cette durée serait en réalité de plus de 5 heures chez une primipare, et de plus de 3 heures chez une multipare ! Conséquence : les médecins, dans le souci d’optimiser l’occupation des salles de naissance, auraient davantage tendance à moduler cette durée en utilisant de l’ocytocine pour booster un travail un peu "endormi" par l’analgésie. De même, le recours aux forceps où à l’épisiotomie, voire à la césarienne, peut leur permettre de rattraper un peu de temps "perdu"… C’est particulièrement le cas en Grande-Bretagne où les consignes sont strictes : au-delà de 2 heures dans cette phase du travail, ils interviennent !
Le docteur Yvonne W. Cheng, qui a mené cette étude, préconise avant tout de revoir les échelles de temps théoriques des manuels médicaux à la lumière de ces résultats. Selon elle, tant que bébé et maman vont bien et que le travail progresse, même lentement, il ne faudrait pas intervenir de manière aussi brutale et prématurée.
Source : dailymail.co.uk