Pas facile de travailler pendant la grossesse
Les femmes ne gardent pas un souvenir positif de leur grossesse au travail. Quatre femmes sur dix considèrent même cette période comme un « moment difficile », particulièrement chez les 25-34 ans, concernées à 70% .
Cette triste réalité est le fruit d'une enquête réalisée par la Fondation PremUp, Fondation de coopération scientifique sur la grossesse et la prématurité : un état de lieux qui s'est déroulé en présence de 200 participants et spécialistes au Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.
Des grossesses encore cachées
Révéler sa grossesse à son employeur s'avère parfois compliqué : 17% des femmes disent avoir attendu 4 à 6 mois pour le faire (21% pour les 25-34 ans). La crainte de perdre son poste ou d'être disqualifiée est mise en avant. Les futures mamans redoutent la réaction de leur chef hiérarchique, tandis que 63 % des femmes considèrent la maternité comme un obstacle à leur carrière.
Du côté des entreprises, le sujet est tabou. Aucune formation sur les risques liés à l'activité professionnelle et leurs conséquences sur la grossesse ne sont délivrés, selon 95% des femmes interrogées.
Peu d'aménagements de poste également : seules 27% des actives ont pu bénéficier d'une limitation des déplacements professionnels. Quant au télétravail, qui pourrait épargner des trajets épuisants, il reste marginal avec 9% des entreprises à le proposer. Seule note encourageante : l'aménagement des horaires, reconnu à 42%.
Un secteur en friche où tout reste à faire
Pour Robert Dahan. président de PremUp, « tout ou presque reste à faire pour améliorer la prévention et la prise en charge de la grossesse en milieu professionnel".
En France, deux femmes sur trois travaillent et de nombreuses grossesses présentent un danger pour la santé de la mère ou de l'enfant. Pourtant, les entreprises ne prennent pas soin d'elles.
Pire, les futures mamans auraient tendance à être stéréotypées par la gent masculine qui estime, que durant leur grossesse, les femmes font le maximum pour être arrêtées le plus tôt possible, ont moins la tête au travail (40% des hommes interrogés le pensent), qu'elles ont moins d'ambition ou encore que la grossesse a un impact négatif sur leur travail. La plupart ignore d'ailleurs si une fois devenue maman, leur collèges reviendront au bureau.
Enquête réalisée par Odoxa du 22 au 28 avril 2015, auprès d'un échantillon de 1 477 personnes.