Le mystère des enfants surdoués bientôt résolu grâce à l’IRM ?
Aussi appelés enfants précoces ou à Haut Potentiel (HP), les surdoués représentent environ 3 % de la population française. Si tous démontrent de fortes capacités intellectuelles, près de 30 % d’entre eux n’arrivent pas à décrocher le bac à cause des difficultés scolaires. Une étude a tenté de découvrir leur secret.
Une étude sérieuse et minutieuse
Afin de percer à jour le mystère du fonctionnement du cerveau des enfants HP, les chercheurs du CHU de Lyon, du CEMEREP-Imagerie du Vivant ainsi que de l’Université Lyon 2 ont mutualisé leurs compétences. Cette étude, qui a porté sur 80 enfants de 8 à 12 ans, a été financée par la Fondation Apicil. Grâce à la technique de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), les scientifiques ont pu analyser les connexions des cerveaux des HP, leur mode de fonctionnement et leur anatomie. Par ailleurs, ces jeunes enfants ont été amenés à passer un test de QI. Ce qui a permis à les classer en quatre catégories : QI normaux, QI hétérogènes, QI homogènes et ceux souffrant de troubles de l’attention.
Deux cas distincts parmi les enfants à Haut Potentiel
C’est Fanny Nusbaum, psychologue et chercheur en psychologie et neurosciences à l’Université Lyon II qui souligne l’existence de deux profils distincts parmi les enfants à Haut Potentiel. Le premier est le "profil laminaire", qui se caractérise par une distribution relativement homogène des capacités cognitives. Cela se traduit par une bonne aptitude à s’adapter à l’environnement, et par conséquent à un parcours scolaire sans difficulté.
Le second est le "profil complexe", qui affiche une grande hétérogénéité en matière de capacités cognitives - ce que les scientifiques appellent une dyssynchronie cognitive. Bien qu’ils possèdent une sphère intellectuelle très mature dans de nombreux domaines, ces enfants HP se trouvent souvent fragilisés par leur sphère émotionnelle et relationnelle. D’après DominicSappey-Marinier, biophysicien et chef du département IRM au CERMEP de Lyon, les résultats de cette étude serviront à l’amélioration des techniques pédagogiques adaptées au profil de l’enfant HP, c’est-à-dire à la neuro-éducation.