La relaxe pour les deux médecins poursuivis après le décès d'un nourrisson
Le 4 août 2005, Lyna, âgée d'un mois et demi, est décédée d'une infection générale et méningée à streptocoques du groupe B (SBG). Sa mère avait été atteinte de cette même maladie après son accouchement, à l'hôpital-clinique Claude-Bernard de Metz.
Des négligences dans la prise en charge
Selon plusieurs rapports d'experts médico-légaux, des "négligences" dans la prise en charge de l'enfant auraient entraîné une "indiscutable perte de chance de survie". En effet, les deux médecins poursuivis n'auraient ni procédé à un dépistage vaginal du SGB pendant la grossesse de la mère, ni à un bilan bactériologique du nouveau-né. Il s’agissait pourtant des recommandations de l'Anaes (aujourd'hui, Haute Autorité de santé).
La famille déboutée
Jugés mardi, les deux médecins ont pourtant été relaxés, et la famille déboutée de ses demandes de dommages et intérêts. Il était réclamé pour chaque parent 40.000 euros et 15.000 euros pour chaque grand-parent, au titre des intérêts civils.
"C'est une immense déception pour les parents (...). Cette décision ne leur permet pas de faire le deuil de leur enfant", a commenté leur avocat, Me Redouane Saoudi, à l'issue du jugement du tribunal correctionnel de Metz. Et d'ajouter : "Nous analyserons toutes les voies de recours".
La justice a toutefois reconnu que les recommandations laissaient "un choix et un libre arbitre aux médecins de faire procéder ou non à tel ou tel examen", a rappelé Me Thomas Hellenbrand, l’avocat de la gynécologue. Il affirme que la responsabilité médicale est une responsabilité également civile. "Ca ne doit pas être le renvoi devant des juridictions répressives, qui doit rester l’exception", a estimé l’avocat.