La marque Herta condamnée après l'étouffement d'une petite fille avec une Knacki Ball
29 mai 2012. A Lyon, la famille Tran organise un apéritif avec des amis. La petite Mayline, 3 ans et demi, mange une Knacki Ball posée sur la table, avec d'autres mets. Tout à coup, la petite fille marche vers ses parents et s'effondre.
La maman de Maylin raconte au Parisien que son mari « pratique un massage cardiaque tout de suite. Les pompiers arrivent vite, mais ils ne parviennent pas à extraire la saucisse ».
Emmenée d'urgence à l'hôpital la petite fille enchaîne les arrêts cardio-respiratoires. Elle est plongée dans le coma. A cette époque, son pronostic vital est engagé.
Lourdement handicapée
Mais Maylin est forte, elle se bat et revient de son coma. Cependant elle garde des séquelles et est handicapée à plus de 50%. Elle aujourd'hui scolarisée en CE2 mais a des lenteurs dans son apprentissage. Sa maman explique qu'une orientation en classe Ulis, pour sa fille.
Herta condamnée
La société Herta qui commercialise les Knacki Ball vient d'être condamnée en appel. La Cour d'Appel de Paris a ainsi confirmé le jugement du tribunal de grande instance et considère la société Herta « entièrement responsable des conséquences préjudiciables de l'accident de Maylin Tran ».
La société a donc été condamnée à verser 150 000 euros à titre de provision à la famille de la petite fille. Cette somme, qui dépend de l'état de santé de Maylin sera réexaminé le 9 octobre 2018.
Un message d'avertissement plus clair sur les paquets
En plus de cette somme d'argent, la Cour d'Appel de Paris a critiqué le message d'avertissement actuellement présent sur les paquets « ne pas donner, ni laisser à la portée des enfants de moins de 4 ans ; ils risqueraient d'avaler sans mâcher ».
Les juges considèrent que ce message n'avertit pas suffisamment les consommateurs sur les risques de suffocation et d'étouffement et d'asphyxie.
Le PDG d'Herta, Arnaud de Belloy, a indiqué que sa société n'irait pas en cassation et acceptait le jugement. Il s'engage également à revoir le message sur l'emballage.
Les parents de Maylin, sont quant à eux, soulagés par cette décision de justice. Cependant, pour eux « ce type de produit est dangereux par sa forme, sa texture. Il faut que Herta en prenne conscience et arrête de se retrancher derrière ce qui est marqué sur la boîte ». Ils parlent d'autres cas d'étouffement avec des produits similaires et voudraient que ceux-ci soient interdits. En attendant, ils savourent, peut-être encore plus qu'avant, les moments passés avec leur petite Maylin, revenue de très loin.