La circoncision fait polémique en Suède
"L'opération est douloureuse, irréversible et peut entraîner des complications dangereuses" a déclaré Fredrik Malmberg, le défenseur suédois des enfants, dans une tribune publiée par le quotidien Dagens Nyheter. Et il n’en reste pas là : pour lui, la circoncision "enfreint les droits humains" de l’enfant qui la subit !
En 2001, un texte de loi avait fait consensus en Suède pour autoriser la pratique de la circoncision, de façon très encadrée : pratiquée au maximum à 2 mois, elle doit être réalisée par un professionnel de santé ou par un responsable religieux agréé et avec le consentement des parents, qui reçoivent par ailleurs une information exhaustive sur les conséquences de l’opération.
Une tentative du parti d’extrême droite local, qui avait fait une proposition de loi pour interdire la circoncision l’an dernier, avait été massivement rejetée. Autant dire que Fredrik Malmberg jette un sacré pavé dans la mare, en précisant que la Suède est en contradiction avec l’article 24 de la Convention des Droits de l’Enfant, qui stipule que "toutes les mesures efficaces appropriées en vue d'abolir les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants" doivent être prises par les pays signataires…
Ce n’est pas la première fois que la pratique de la circoncision fait polémique en Europe : l’année dernière, un tribunal de Cologne (Allemagne) avait estimé que l’intervention réalisée pour des motifs religieux était équivalente à des "coups et blessures aggravés". 6 mois plus tard, une loi était promulguée pour autoriser la pratique.