Infection par le cytomégalovirus : une nouvelle piste
Le cytomégalovirus concerne environ 0,2 à 0,5% des nouveaux-nés en France. Ce virus, de la famille de l’herpès, passe inaperçu chez l’adulte, mais s’il touche une femme enceinte, les risques pour le fœtus peuvent être gravissimes : séquelles nombreuses, décès in utero… Le traitement d’une infection au CMV découverte pendant la grossesse, pour éviter la contamination fœtale (estimée de 30 à 50%), est en outre très contraignant.
Une équipe pluridisciplinaire de scientifiques français vient de faire une découverte qui pourrait s’avérer capitale dans la lutte contre le CMV : certaines cellules immunitaires maternelles spécifiques à la grossesse pourraient en effet combattre l’infection ! Baptisées dNK (pour Natural Killer deciduales), ces cellules sont déjà connues pour leur action bénéfique au moment critique de l’implantation de l’embryon dans l’utérus : elles l’y aide et favorisent la mise en place d’un environnement protecteur, rendant le placenta encore plus disponible pour les échanges nutritifs mère-enfant.
Mais les chercheurs ont également découvert que les dNK ont la faculté de se mobiliser fortement en cas d’infection par le CMV découverte dans le placenta : elles migreraient massivement sur le site de l’infection afin de détruire les cellules toxiques, justifiant ainsi leur nom "Killer" ! Une arme que la maman porterait donc en elle… Le prochain défi des scientifiques sera de découvrir comment déclencher artificiellement cette réaction de défense, afin de supprimer le plus naturellement possible les risques d’attaque du fœtus par le CMV.