Hôpital Necker-Enfants Malades : une séparation de bébés siamois réalisée avec succès
Un véritable exploit
L'hôpital Necker a réalisé un véritable exploit avec les bébés siamois Hassan et Boubacar. Spécialisé dans la chirurgie infantile, cet établissement a été retenu pour accueillir les bébés compte tenu de sa forte expérience. L'opération a pu avoir lieu grâce aux donateurs de l'association « La chaîne de l'espoir », et à l'implication de la première Dame de Guinée. A la suite de la naissance des bébés, les médecins du CHU de Conakry ont réalisé de nombreux examens et conclu que la séparation était possible. Il s'agit d'une prouesse médicale aussi impressionnante que risquée : les jumeaux étaient unis avec 20 cm de peau et une partie du système digestif. C'est d'ailleurs la première fois que des siamois naissaient vivants en Guinée.
Un cas rare
Hassan et Boubacar sont touchés par une très rare anomalie congénitale. Selon les experts médicaux, le cas de« jumeaux conjoints » ne concerne qu'une grossesse sur 50 000 à 100 000. D'ailleurs, la plupart des cas surviennent chez des filles, et la majorité meurt ou décède dans les premières heures après la naissance. En général, les parents ne s'attendent pas à voir des jumeaux « collés l'un à l'autre ». La mère des nourrissons, Fatoumata, a expliqué qu'elle pensait avoir des jumeaux « classiques ». Elle raconte à la presse : « Tout se passait très bien quand soudain, la sage-femme s'est mise à crier : « Au secours, aidez-moi ce sont des siamois ! » ».
Une opération délicate
Les siamois ont passé huit heures en salle d'opération. L'équipe d'intervenants, composée de sept membres, s'est entraînée plusieurs fois avant le jour J. Elle a même envisagé toutes les complications possibles pour se préparer à toutes les éventualités. Chaque outil a été choisi avec soin : gommettes et masques bleuspour Boubacar, roses pour Hassan.A chaque instant, il a fallu surveiller l'état des deux jeunes patients. Depuis la fin de l'opération, les jumeaux sont placés en réanimation, où ils apprennent désormais à vivre l'un sans l'autre.