Grossesse : le blues des papas !

Bouleversement hormonal, prise de poids et baby-blues, voire dépression : les futurs et jeunes pères ne sont pas épargnés. Si la fameuse "couvade" et les changements de comportement du papa prêtent en général à sourire ou à s'attendrir, il n'en reste pas moins que la grossesse et la naissance d'un enfant restent une épreuve aussi pour le père.
Grossesse, lblues des papas
Grossesse, lblues des papas

La couvade : mythe et réalité

Le papa qui prend du ventre par solidarité : avouons-le, cette situation fait plutôt sourire... Pourtant, c'est une réalité : la couvade, ce n'est pas juste un mythe, mais un syndrome, c'est-à-dire un ensemble de manifestations physiques et psychiques. Pas si marginale, la couvade toucherait jusqu'à 52 % des futurs et jeunes papas selon une étude américaine !

Si le symptôme emblématique reste la prise de poids au niveau du ventre, on note également des nausées et des vomissements, des modifications de l'appétit avec l'apparition de fringales, mais aussi de dégoût soudain pour certains aliments, et même l'apparition de douleurs dentaires, dorsales ou abdominales. Côté moral, des sautes d'humeur et des problèmes de concentration et de sommeil sont fréquents. Bref : des manifestations que les futures mamans connaissent bien, et qui apparaîtraient surtout au 1er trimestre de la grossesse, pour se calmer par la suite.

Tous les futurs pères ne souffrent pas de ces symptômes ; certains n'en ressentiront que quelques-uns, d'autres passeront simplement à côté de leur couvade en imputant ces quelques kilos en plus ou ces insomnies aux raclettes de l'hiver passé ou à leurs soucis de travail... Tant que les symptômes ne sont pas mal vécus, il n'y a pas lieu de s'en préoccuper.

Couvade : qui est concerné ?

Bien sûr, les futurs pères très investis dans la grossesse de leur compagne, ou encore d'un naturel très empathique, seront les premiers touchés par cette forme de "grossesse nerveuse" ! Mais c'est aussi le cas quand le couple a rencontré des difficultés à concevoir : un parcours de PMA, ou l'épreuve que constitue une fausse-couche ou une IMG peuvent avoir impacté le père à un point tel qu'il ressent lui aussi les effets de la grossesse tant désirée.

D'un point de vue strictement médical, plusieurs études ont conclu à un bouleversement hormonal qui touche les hommes au moment de la grossesse de leur conjointe : une chute de la production de testostérone accompagnée d'une hausse de celle de prolactine (la même hormone qui, chez les futures et jeunes mamans, assure la lactation) est souvent observée.

Quand survient le blues...

Mais un certain nombre de futurs papas peut ressentir de façon très aiguë ces manifestations, et mal les vivre. On peut alors parler de symptômes dépressifs : ceux-ci peuvent s'étendre du début de la grossesse de leur compagne jusqu'au premier anniversaire du bébé environ. Ils sont de plusieurs ordres et ont plusieurs causes, et concernent à peu près 10 % des pères :

-          La crainte d'être mis de côté lors de la grossesse et ensuite, quand l'enfant sera là, peut prendre des proportions incontrôlables chez le père. En réaction, il va chercher, lui aussi, à "prendre de la place" via des modifications physiques et des psychologiques. La mise à l'écart redoutée concerne aussi bien l'ensemble des relations sociales (pendant la grossesse et après la naissance, l'attention de l'entourage est surtout tournée vers la mère), mais aussi la partenaire aux yeux de laquelle il a peur de ne plus exister.

-          Les bouleversements peuvent aussi traduire une anxiété très forte face aux nouvelles responsabilités qu'implique un enfant. La paternité peut réactiver une grande insécurité chez un homme dont l'enfance a été difficile ou qui ne s'est pas senti suffisamment entouré.

-          Enfin, le mal-être peut prendre la forme d'une dépression pré ou post-natale avec des symptômes connus, mais aussi d'autres plus spécifiques aux hommes : agressivité accrue, excès de drogues ou d'alcool, conduites à risques...

Dans ces trois cas, consulter un médecin ou un psychologue est impératif pour éviter que la transition vers la paternité soit perturbée. Loin d'être anodin, le malaise des futurs et jeunes pères doit être pris en charge tout comme celui des jeunes mamans ; n'hésitez pas à en parler à vos proches ou encore aux professionnels de santé qui suivent la grossesse de votre compagne.

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