Elle cache son enfant pendant 2 ans dans le coffre d'une voiture
Séréna a aujourd'hui 7 ans. Elle vit dans une famille d'accueil. Elle ne parle pas. Elle a une peur panique de l'enfermement. Elle souffre d'un sydrome autistique irréversible. La petite fille a vécu un calvaire les 2 premières années de sa vie.
Sa mère est jugée depuis ce lundi 12 novembre. Elle comparait devant la justice pour « violences suivies de mutilation ou infirmité permanente sur mineur de 15 ans par ascendant, privation de soins ou d'aliments compromettant la santé d'un enfant par ascendant et dissimulation ayant entraîné atteinte à l'état civil d'un enfant.
La mère risque 20 ans de prison
Nous sommes en 2013. Un garagiste trouve la petite Séréna. Il raconte à Europe 1 : « Dès que l'on a rentré le véhicule dans l'atelier, on s'est aperçu qu'il y avait un bruit dans le coffre. Ça grattait, ça gémissait. J'ai demandé à la dame si elle avait un animal ou autre. Elle m'a dit : 'non, c'est l'un des jouets de mes enfants qui a dû s'allumer' (...) On a ouvert le coffre et on a découvert la petite. On a vu un enfant complètement nu, blanc, la peau sur les os et qui ne tenait pas sa tête. Elle était posée sur des sacs-poubelle avec ses excréments, dans un état difficile à décrire ».
Les deux parents sont placés immédiatement en garde-à-vue. Le père de Séréna est très vite mis hors de cause. Il n'était au courant ni de la grossesse de sa femme ni de son accouchement.
La mère de Séréna est pourtant déjà maman de 3 enfants de 6 à 12 ans qu'elle a élevé « normalement ».
Alors qu'a-t-il pu se passer ? Certains spécialistes parlent de déni de grossesse puis de déni d'enfant. La mère, quant à elle, dans une interview accordée à TF1 en 2013, expliquait avoir accouché seule : « Je n'ai pas pu en parler. Le jour de l'accouchement, je n'ai rien dit à personne, le lendemain non plus, le troisième jour non plus et ainsi de suite. Je me suis enfermée dans un mensonge, un gouffre ».
Déni de grossesse ou mensonge ?
L'avocat de la mère de Séréna parle de « déni de grossesse poussé à l'extrême ». Cette théorie, comme celle du déni d'enfant qui aurait suivi est critiqué par les avocats des associations de protection de l'enfance, parties civiles « Chacun d'entre nous projette sur cette femme une théorie pour comprendre l'impensable, mais madame Da Cruz doit nous expliquer pourquoi elle n'a pas su sortir du mensonge ».
Le procès pourrait durer entre 5 jours et 10 jours. La mère de Séréna risque 20 ans de prison.