Don d'organe : l'Ordre des médecins s'oppose au prélèvement automatique
Prélèvement automatique d'organe : les médecins en colère ?
La corde est tendue entre les médecins et les parlementaires après l'amendement relatif au consentement automatique de don d'organe. Adoptée en première lecture le 14 avril dernier, cette mesure, entrant dans le cadre du projet de loi de santé, est devrait entrer en validité en 2018. Selon les députés, le don d'organe sera présumé automatique chez toute personne majeure décédée, à l'exception de celles dont le nom est inscrit sur le registre national des refus. Les proches ne seront plus consultés mais seulement informés du prélèvement d'organes et de leur utilisation.
L'Ordre des médecins dit non au don d'organe automatique
Le CNOM affiche clairement son opposition à ce vote de l'Assemblée nationale. Selon cette entité, le prélèvement d'organes doit être subordonné à la décision de la personne décédée et, à défaut, doit être effectué selon l'avis de ses proches. Dans un communiqué émis le 27 avril 2015, l'Ordre des médecins insiste sur l'importance capitale du consentement de l'entourage dans ce type de processus. Selon le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologique de cet organisme professionnel, une telle décision peut provoquer l'incompréhension, tant auprès des médecins effectuant le prélèvement qu'auprès de la famille de la personne décédée. L'image du médecin risque d'être ternie par cet amendement, dans la mesure où il pourrait passer aux yeux du public pour quelqu'un qui « pique » un organe en vue de l'intégrer au fonctionnement d'un autre organisme. Le médecin pourrait ainsi être apparenté à quelqu'un qui recherche une pièce manquante dans une décharge pour réparer un véhicule. Afin d'éviter un tel scénario, l'Ordre considère qu'il est impensable de procéder à un prélèvement sans l'avis des proches.
Prélèvement d'organes : la création d'un double registre
Farouchement opposé au don d'organe automatique, le CNOM propose la création d'un double registre. Parallèlement au registre national de refus déjà existant, il préconise la mise en place d'un registre de consentement. Dans le cas où la personne n'est inscrite sur aucun des deux registres, le dispositif actuel doit être appliqué. Le prélèvement ne serait donc effectué qu'avec l'accord de la famille. La mise en place de ce système permettrait de connaître l'avis de la personne de son vivant, et d'aider la famille à faire respecter son choix.