Des parents perdent leurs triplés, la Sécu demande le remboursement d'un trop-perçu
Elles s'appelaient Lou, Zoé et Jade. Les filles de Magali et de Pierrick sont mortes à la naissance, à 21 semaines et 6 jours de grossesse. Magali, 23 ans, tombe enceinte en août 2017. Elle et son mari apprenne qu'ils attendent des triplés. Mais sa grossesse est difficile. Elle raconte au Monde « J'ai dû me rendre cinq fois aux urgences, et trois de ces passages se sont prolongés par une hospitalisation ».
Son congé maternité début à 17 semaines de grossesse. La CPAM commence donc dès ce moment à lui verser par anticipation ses indemnités.
Le 20 décembre 2017, un mois après le début de son congé maternité, la jeune femme est hospitalisée d'urgence. Elle accouche alors de ses filles. Un des bébés est mort-né. Les 2 autres ne survivront que quelques heures.
La jeune femme et son mari sont dévastés. « Au tout début, j'ai cru que je n'allais jamais y arriver, j'ai cru que j'allais littéralement mourir de tristesse (...) On se sent tellement incompris. Perdre un bébé, personne ne peut comprendre », confie Magali.
La CPAM demande le remboursement des indemnités de congés maternité
Quelques jours après cette perte dramatique, elle reçoit un message de la CPAM de Chalon-sur-Saône. Les jeunes parents endeuillés doivent 845 euros à la Sécu.
Magali l'explique au Journal de la Saône et Loire « Quand on est enceinte de triplés, on a le droit à un congé maternité prénatal de 24 semaines. Dès novembre, j'étais en congé maternité. Comme j'ai perdu mes bébés avant les 22 semaines fixées par l'OMS pour considérer les naissances comme viables, la Sécu a requalifié mon congé maternité en arrêt maladie ».
Les excuses de la Sécu
A 1 jour près donc les bébés de Magali et Pierrick ne sont pas considérés par la CPAM...Les parents font un recours en demandant à la CPAM de prendre en compte leur situation. Rien n'y fait. Leur recours est rejeté.
Ils ont donc décidé de mettre l'affaire devant le tribunal des affaires de la sécurité sociale. L'audience qui était initialement prévue le 11 octobre a été reportée, Magali et Pierrick souhaitant prendre un avocat.
Cependant la médiatisation de l'affaire semble avoir fait bouger les choses. « Mardi soir, la directrice adjointe de la Sécurité sociale m'a appelée. Elle s'est excusée du manque d'humanité et m'a proposé une médiation ». Espérons que les choses s'arrangent et que Magali et Pierrick puissent ne pas aller au tribunal.