Des pantalons d'accouchement qui font débat
En Malaisie, une entreprise commercialise des pantalons d'accouchement destinés à préserver la pudeur des femmes lors de la mise au monde. Le sujet crée une controverse...
Le pantalon d'accouchement destiné à préserver la pudeur des musulmanes risque-t-il d'entraver le bon déroulement des naissances ? La question fait débat en Malaisie.
Un pantalon qui comporte une culotte amovible
Un pantalon qui tient du survêtement mais qui comporte une ouverture à l'entrejambe... Le modèle est loin de ressembler à une tenue sexy ! Commercialisé sous le nom de MamaPride (fierté de la maman) et vendu au prix de 26 dollars, sa fonction est d’être utilisé pendant les accouchements afin d'éviter aux malaisiennes musulmanes de se montrer complètement dénudées devant les médecins.
L'ouverture du vêtement souple comporte une bande adhésive qui peut être retirée au moment de la mise au monde. Les cuisses restent donc dans le tissu, à l'abri des regards, comme le recommandent les théologiens.
Un succès commercial en Malaisie où les ventes sont exponentielles ; les fabricants auraient également reçus des demandes en provenance de Grande-Bretagne, d’Irlande, d’Indonésie et de Singapour. Ventes pour l'heure restées insatisfaites en raison du risque probable de non conformité du vêtement dans les pays demandeurs.
Les associations féministes montent au créneau
Mais l'argument ne convainc pas Evelynne Gomez de l’organisme All Women’s Action Society, une organisation féministe malaisienne, qui rappelle que dans leur ensemble, les médecins préconisent le jour J, le port de vêtements amples, confortables et faciles à enlever.
Bien que testé dans des hôpitaux privés avant sa commercialisation, « le fait que le pantalon en question ne fournisse qu'une petite ouverture pour le bébé pourrait compromettre sa sécurité lors de l’accouchement », assure la féministe.
L’association dénonce également la volonté des théologiens à vouloir dissimuler le corps des femmes. Ce que confirme Saira Shameem, de l’United Nations Population Fund (UNFPA), qui affirme que ce pantalon est un nouvel exemple « d’une interprétation religieuse des textes qui peut mettre la vie des femmes et des enfants en danger ».
En Malaisie, les shorts et les jupes courtes sont interdits dans les établissements publics et récemment, le justaucorps porté par une gymnaste lors d'une compétition avait fait un scandale.