Délai de réflexion IVG : supprimé par les députés
Une décision des députés qui divise l’opinion publique en France et qui crée de nombreux débats.
Une avancée notable depuis Simone Veil
La loi qui dépénalise l’avortement est entrée en vigueur en France il y a quarante ans. Aujourd’hui, une femme qui souhaite avorter doit passer obligatoirement par deux consultations médicales. La législation impose un délai de réflexion de 7 jours entre celles-ci. Si la grossesse est déjà proche de la limite légale de 12 semaines, ce délai est ramené à 48 heures. L’amendement en commission des députés sur le projet de loi santé annule dorénavant ce temps de réflexion. D’après la députée du Parti socialiste Catherine Coutelle, l’existence de ce délai est "infantilisant et stigmatisant" pour les femmes.
Victoire pour les féministes
Pour les féministes, il s’agit d’une véritable avancée. Pour Isabelle Fride, du Planning familial de Paris, ce délai de réflexion constitue une source de culpabilisation et un frein pour les femmes. D’après elle, les femmes ont déjà pris leur décision quand elles viennent en consultation en vue d’une IVG. Selon Claire Serre-Combe du collectif "Osez le féminisme !", cette mesure mérite d’être abolie, car elle infantilise les femmes.
Des réticences dans le clergé
Monseigneur Guy de Kerimel, ancien président du groupe de travail sur l’avortement à la conférence des évêques de France, ne voit pas comment accorder un temps pour réfléchir peut infantiliser la femme. Il argumente que si la loi donne un délai de rétractation de onze jours pour un emprunt et de sept jours pour les achats à distance, le petit bébé dans le ventre de sa mère mérite également un temps de grâce. Un point de vue qu’il partage avec la députée Marion Maréchal-Le Pen.