Antidépresseurs et grossesse : la mauvaise association
L'étude réalisée par des chercheurs américains et canadiens et publiée dans le British Medical Journal met en évidence une relation entre la prise de certains antidépresseurs et la naissance de bébés atteints de malformations congénitales. Bien que "quand ce risque existe, il reste faible".
Seulement certains médicaments sont mis en cause
L'étude a été réalisée sur un échantillon de 17.293 femmes, dont l'enfant a été victime de malformations à la naissance entre 1997 et 2009 et de 9857 mères, dont l'enfant était sain. Le but était de vérifier si les malformations étaient dues à la prise d'antidépresseurs pendant la grossesse et de quel type de médicaments il s'agissait.
Les résultats ont permis d'affirmer qu'il existe un lien entre la fluoxétine, présente dans le Prozac et des malformations du cœur et du crâne. De même, la prise de paroxétine (Deroxat) peut entraîner des malformations du cœur, du cerveau, du crâne et de la paroi abdominale. Les autres médicaments testés n'ont, en revanche, rien révélés.
L'interruption du traitement pendant la grossesse ne se justifie pas
Toutefois, rien ne permet de s'alarmer : le risque de développer une anencéphalie (malformation crânienne) est compris entre 2 et 7 pour 10.000 et celui de présenter une malformation cardiaque est compris entre 10 et 24 pour 10.000. La probabilité de voir un bébé développer une anomalie suite à la prise d'antidépresseurs reste particulièrement faible.
Pour les médecins, ces résultats ne suffisent pas à interrompre les traitements en cours.
"Des études supplémentaires sont nécessaires pour permettre aux femmes et à leurs médecins de prendre les décisions les plus sures pour traiter de manière appropriée la dépression ou d'autres troubles de santé mentale pendant la grossesse", concluent les chercheurs.