Antidépresseurs et autisme : des résultats contrastés
Le lien entre autisme et prise d'antidépresseurs par la mère durant la grossesse a été établi de longue date, suite à plusieurs observations scientifiques aux résultats parfois contradictoires : rassurants pour certaines, inquiétants pour d'autres... Difficile de donner une réponse ferme ! Publiés dans le British Medical Journal, les résultats d'une nouvelle enquête menée entre 2001 et 2011 apportent de nouvelles informations.
S'il en ressort que le risque d'un diagnostic d'autisme est augmenté de 45% pour les enfants issus de mères ayant pris des antidépresseurs à n'importe quel stade de leur grossesse, l'étude précise également qu'il faut relativiser ce chiffre, car seuls 2% de ces diagnostics environ auraient pu être évité en l'absence de la prise des médicaments. Au total, 4,1% des enfants étudiés ont bel et bien été reconnus porteurs d'autisme.
Comment l'expliquer ? Selon les chercheurs, les antidépresseurs agissent in utero sur des enfants déjà prédestinés à développer un trouble du spectre autistique (d'origine génétique et/ou environnementale) à la manière d'un accélérateur. Au total, ils soulignent que 95% des fœtus exposés aux médicaments ne souffrent, au final, d'aucune pathologie particulière. La recommandation reste donc de ne surtout pas arrêter un traitement antidépresseur pour cause de grossesse, mais de l'adapter éventuellement.