Adoption : le rejet de l’enfant, pas si rare
La comédienne et réalisatrice Valérie Lemercier en a fait l’argument de son nouveau film, 100% Cachemire : un couple décide d’adopter un enfant russe, puis, déçu, veut le renvoyer dans son pays d’origine… Une situation pas si ubuesque que cela, puisque chaque année, 5 à 7% des enfants adoptés en France sont renvoyés vers les services de l’Aide sociale à l’enfance !
Difficultés d’adaptation à leur nouvelle famille (les enfants adoptés ont souvent des passifs très lourds psychologiquement), déception des parents, handicap ou maladie insurmontable au quotidien : les raisons de ces échecs sont nombreuses. Toutefois, avec l’obtention de l’agrément pour recevoir un enfant, les familles sont théoriquement suffisamment "testées" pour que les services d’aide à l’enfance leur confie des enfants en toute sécurité…
Selon le pédopsychiatre Pierre Lévy-Soussan, interrogé par Madame Figaro, les conditions de délivrance de l’agrément seraient trop légères et les disparités, fortes selon les régions. Ce sont les présidents des conseils généraux qui délivrent ce sésame certifiant théoriquement qu’une famille est habilitée à recevoir un enfant ; or, si l’accès est très sélectif dans certaines régions, il l’est beaucoup moins ailleurs (seuls 2% de refus à Paris, par exemple !)…. Il préconise également un suivi plus consciencieux des familles désirant adopter, afin que leurs motivations soient claires pour elles-mêmes comme pour les services concernés. Et éviter ainsi un tel taux d’échec…
Source : madame.lefigaro.fr