Bonjour,
Pendant ma grossesse vous m'avez aidez et vous m'aidez encore alors je vous fait partager ma grossesse jusqu'au moment où je suis devenue maman.
J'ai écrit ceci pendant 9 mois donc c'est un peu long :oops: , mes mots sont donc adressés à bébé
En t’attendant…
L’aventure à commencé le 16 mai 2009. Nous ne pensions pas que c’était possible.
Non pas que tu n’étais pas désiré, bien au contraire, c’est qu’on nous avais fait comprendre que ta création ne serait pas simple. Nous pensions déjà à toi depuis notre mariage en aout 2007 au moins. Et nous voila, pris dans le tourbillon de la vie quotidienne, les mois passent et toujours pas de signe.
En ce début 2009, je ne vois pas la vie du bon coté. Je prépare mon examen d’analyste. J’ai trop peur de le rater et de perdre le métier que j’aime. Alors, je met mes loisirs et mes envies de coté pour me consacrer à cet examen qui a lieu fin Mai. Ton papa, de son coté passe beaucoup de temps à son travail. Sa collègue attend un grand bonheur, pendant que lui commence à douter de ses capacités à devenir papa un jour. Il se concentre donc sur les travaux de notre cuisine et sur le comité des fêtes. Les jours passent, nous nous aimons.
Le mois de mai se termine. Je vais passer mon diplôme je suis prête, je connais tout sur le bout des doigts. Pendant les épreuves, je n’arrive pas à contrôler mes émotions. On me reproche bien des choses au travail, je ne comprend pas. Je ne suis pas si émotive, d’habitude. Le doute s’installe, ai-je réussi? Je suis fatiguée. Ton papa et moi mettons ca sur le fait que je relâche la pression. Avec mon parrain nous sommes invités au stade voir l’ASM. Un très bon moment, Je me confie, ca me change les idées. Je revoie d’anciens collègues. Ils me demandent ce qu’on attend pour faire un bébé. Je leur répond avec un peu de tristesse que tu arriveras quand tu le voudras. Nous trinquons aux retrouvailles. C’est le seul jour où j’ai bu un coup en t’attendant. Je ne savais pas encore que tu étais déjà là.
Arrive le mois de juin, cette fatigue est toujours là. Nous attendons les vacances avec impatience. Ton papa travaille beaucoup pour compenser le travail de sa collègue.
Comme j’ai un doute sur ta présence, j’envoie ton père à la pharmacie(s). Hélas c’est négatif.
Enfin les vacances. Tu es la, nous ne le savons même pas. Nous partons à la montagne :Au mont blanc. Nous prenons notre temps, nous avons un beau chalet aux Houches. Ton papa veux aller à droite à gauche, crapahuter… moi je ne souhaite qu’une chose dormir. Alors papa va courir ou barbotter dans la piscine pendant que je reste dans le canapé. Je pense que l’altitude n’est pas pour moi.
Retour de vacances, je suis aussi fatiguée qu’avant de partir. Je demande à ton papa de retourner à la pharmacie(s). Et le lendemain, je refais un test. Je n’ose plus regarder le résultat. Nous avions eu tant de déceptions. Ton papa, revient vers moi, dans notre chambre avec un sourire ému et une larmichette au bord des yeux. J’ai compris. Il n’arrive pas à le dire. Il m’embrasse. « nous allons devenir parents ». Notre vie s’illumine. Nous n’arrivons pas à nous séparer pour aller au travail. Je veux avoir une confirmation. Je vais voir le docteur pour avoir une ordonnance pour un prise de sang. C’est la voisine (infirmière)qui est surprise de me piquer… Les résultats arrivent et confirment: Il y a quelque chose. Nous allons voir la gynécologue. 1ère fois qu’on te voit. Tu représentes tant. Un miracle.
Notre bonheur est immense, irréel. Nous arrivons à peine à imaginer ce qui va se passer. J’explique à mes collègues , pourquoi je suis fatiguée. Il sont heureux pour moi.
Nous nous retrouvons le 30 juin à 17h . Ce jour, je m’en rappelle, il fait si chaud. Je suis à la journée de formation des notateurs. Les résultats de mon examen d’analyste arrivent. J’ai réussi, plus de doute. J’explique à mon responsable que je dois partir de bonheur, non, de bonne heure. Tu fais moins de 20 mm. Ton cœur bat déjà. Y a-t-il une plus belle musique? J’ai envie de lui voler son appareil, pour t’écouter encore et encore. Tu seras avec nous le 16 février de l’année prochaine. C’est loin.
Le 1er juillet, toujours sur notre nuage. Il faut faire face à la réalité. Je vais voir la médecine du travail. Je me confie, je doute. Quelles sont mes limites ? Jusqu’où aller sans te faire du mal. Nous ne voulons pas te perdre. Tu es si fragile, si précieux. Il est 15h. Le médecin comprend. Je me rappelle ces mots : « si vous ne savais pas quelles sont vos limites, je vais vous les poser . Mon métier est totalement remis en cause. Je ne sais pas quoi en penser. Il faut que j’aille en parler avec la chef de service. A 17h30, elle me reçoit. Accuse le coup. On démarre juste la période clé. Quoi faire? Pourquoi tu ne me l’a pas dit plus tôt? Comment aurais je pu? Je rentre à la maison rejoindre ton papa. Je ne suis pas bien. Il faut que je vois mes parents. Comment j’ai pu en parler au boulot avant d’en parler à mes parents à mon doudou? 18h30. Ils sont à table dans le garage. Ton papa leur annonce qu’il vont prendre du grade. Ma mère a-t-elle déjà été plus heureuse? Ton grand père a les larmes aux yeux. Ton tonton reste sans voix. Ils débouchent une bouteille de cidre. Nous partageons un beau moment de bonheur. Il est presque 20h quand ton grand père se décident à aller traire. Une journée riche en émotions. Nous leur demandons de garder secret ce que nous vivons. Pas évident de ne pas afficher son bonheur. Elle tiendra. Je crois qu’elle l’a juste dit à sa copine.
Début juillet nous recevons les bretons à la maison. Nous décidons de ne rien leur dire. David se promène avec eux tandis que je me repose chez mes parents. J’ai encore du mal à gérer mes émotions. Je pleure devant le journal télé…
Ton père attend la venue de ses parents. Il a pris une semaine de congé. Hélas il ne viendront pas. C’est une longue histoire. Ton papa en profite pour avancer les travaux. Il annonce à ses parents la nouvelle de ta venue. Ta grand-mère bretonne est contente d’avoir élevé un fils unique qui a pu te donner vie.
Le mois de juillet s’écoule. Je n’ai pas d’appétit. Je commence à maigrir.
Nous allons voir Michèle. Si nous devons te faire garder par quelqu’un l’année prochaine ce doit être elle. Nous irons voir d’autres nounous par principe.
Nous avons rendez-vous avec toi le 28 juillet. Tu as grandi. 6cm. Ton cœur bat sa jolie mélodie. La gynéco de clermont te mesure dans tous les sens. Et là, tu nous fais un signe de la main. Emus, nous réalisons que nous t’aimons, qu’il existe un lien très fort entre nous 3! Nous regardons ta photo. Nous n’avons pas besoin d’attendre le 16 février. Nous sommes trois.
Le mois d’aout se passe. Vive les vacances. Nous irons visiter le château de Chambord. Je n’ai pas retrouvé mes forces. Je passe mes journées à dormir. Je me lève à 9h, fait une pause de 11h à 12h puis une sieste l’après midi et fini au lit à 20h. Ton papa est un ange, il s’occupe de la maison. Je déteste sa ponceuse, je suis insupportable. Il veut que tout soit prêt pour ton arrivée. Nous allons faire du canoë. Une belle après midi de détente. Ton papa nage à coté du canoë. On s’amuse bien.
Le boulot reprend. La fatigue persiste. Nous faisons les analyses de diabète et de trisomie. Tout va bien. Il est temps d’annoncer ta venue à tout le monde. Mon parrain s’en doutait. Tout le monde est heureux pour nous. Nous pouvons partager notre joie avec nos proches. Le petit cousin nous taquine, il t’appelle Gaston.
Le mois de septembre a été plus délicat. Malgré un aménagement de mon travail, je n’y arrive plus. Douleurs et fatigue. Je suis inquiète. Je retourne voir le docteur. Il faut lever le pied. Les contractions sont insupportables et ma tension est faible. Arrêt maladie. La semaine suivante, la gynéco confirmera. Elle m’annonce un diabète. Elle n’avais pas regardé les résultats avant. Ton papa me met au régime sec tandis qu’il continue à manger devant moi. Il veut te protéger. C’est à ce moment que tu décides de te manifester. Tu bouges et nous te sentons bouger. Quel sentiment unique.
Fin septembre nous changeons de gynéco. La nouvelle analyse diabète est négative. Tout va bien. Nous sommes soulagés. Nous avons avons trouvé une femme à l’écoute, patiente et très agréable, quel changement.
10 octobre. Notre 2ème rendez vous avec toi. Avec papa nous allons chez b*****ve pour faire tes premiers achats. On te trouve ton doomoo, ton lit parapluie et d’autres truc dont tu ne te souviendra pas mais qui ont rempli la saxo. C’est la première fois que nous t’achetons quelques chose. Nous allons à Clermont voir le gynéco. Tu pèses déjà 660g et tu es un joli petit gars. Nous gardons en mémoire les courbes de ton visage. Et ton petit nez. Nous allons au restaurant fêter ce moment magique. Nous trinquons avec un cocktail multicolore. Le sourire ne quitte pas notre visage. Nous sommes sur un nuage difficile d’en redescendre.
Il est temps d’annoncer à tes grands parents ce que nous venons de découvrir. Nous allons chez phildar acheter de la laine pour que ta grand-mère te tricote un bonnet bleu. Nous lui demandons de passer à la maison pour le café. Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? On lui tend la laine… elle comprend. Elle n’a plus qu’a tricoter. Ton grand-père n’a pas compris tout de suite.
Octobre se termine. Je me fais une raison, je ne retournerai pas travailler. Je m’occupe de ton bien être. Je dois me consacrer qu’à toi. Ca, ton grand père me le répète depuis qu’il sait que tu es là. Il est tellement aux petits soins. D’ailleurs c’est décidé il faut que j’aille manger chez eux tous les jours. C’est si gentil. On m’emmène faire mes courses et dès que j’ai besoin de quoi que ce soit ils sont là. Ton papa a repris un rythme de boulot terrible. Il veut que tout soit parfait pour toi, moi, les autres et lui. Il fait ses derniers tours de VTT de l’année. Il est incroyable. Tu lui donnes des ailes. Il ne s’arrête jamais.
Novembre. Mon ventre s’arrondit mais il y a encore des personnes qui ne s’en rendent pas compte. Une rencontre avec Mme Anton me fait prendre conscience de mon passé. Il faut que je me replonge dans cette période qui m’a été si douloureuse. Ce n’est pas facile. Ton papa m’aide beaucoup. Il nous faut savoir si mon histoire aura un impact sur toi. Je te promet de ne prendre aucun risque pour nous deux. Je rencontre la sage femme avec ta grand-mère. C’est l’occasion pour elle de parler de ma naissance. Elle m’encourage aussi à regarder vers le passé pour assurer ton avenir.
Ce mois ci, ton papa a fait ton lit. C’est aussi là que j’ai fait mes premiers dodo. C’est papa qui t’as choisi ta première tenue. Il a craqué. Hors de question que le fiston soit ridicule.
Décembre. Ton papa cours toujours. Chaque soir nous l’attendons et il n‘arrive pas avant 18h45. Il nous manque. Tu grandis. Quand tu entends enfin sa voix tu bouges. Il adore ca. Nous avons appris l’autre jour à communiquer avec toi par le toucher. Tu nous aimes déjà? Nous continuerons à faire connaissance jusqu’à ton arrivée. Nous avons aussi participé au téléthon. C’est une cause qui compte à nos yeux.
Ta chambre se termine. Tu y seras bien. Il reste à réparer les volets.
Le 18 nous avons rendez vous pour la dernière écho. Coquin, tu caches ton visage! Ton papa devra attendre pour savoir si tu as la même focette que moi. Tu pèses déjà 2kg 060 et ton cœur bat toujours aussi bien. D’après d’autres mesures tu as déjà la grosse tête! J’en toucherai un mot à ta grand-mère, elle parle tellement de toi…
Les fêtes passent. Ton père est en vacances. Il a décidé de bricoler matin et soir.
Le père noël nous porte un radiateur… Ton père est trop romantique. Pas besoin que tu tiennes ça de lui. Le 30 nous finissons les cours de préparation à la naissance. On est prêt??
La nouvelle année est là. Tout le monde nous souhaite un beau bébé. Le 4, il neige, nous avons rendez vous à la clinique. Gynéco, scanner, anesthésiste et laboratoire. Tout va pour le mieux. Tu as pris la route de la sortie. Cette après midi a été très réconfortante, un grand soulagement pour moi quand à mes capacités.
Ton papa a fait les soldes, il t’a acheté un doudou et une combinaison rouge ( pour pas que tu es froid au retour de la maternité).
Il neige beaucoup. Ton père m’enferme dans une boîte à coton. J’ai besoin de sortir. Depuis l’autre jour il commence à ce demander si il sera là quand tu pointeras le bout de ton nez. J’en profite pour l’embêter et lui dire que tu viendra jeudi, quand il sera à Paris.
On a fini ta chambre, j’ai fini par tout commander sur le net, les magasins je n’aime pas ca.
Sandra nous a offert un sac à langer. Ni une ni deux, on le remplit, ce sera le sac pour la maternité.
Dernier rendez vous avec la gynéco. Tout va bien. Maman aura pris 3kg pour sa grossesse. Elle nous demande si on veut provoquer ta venue. Laissons faire la nature, nous prenons rendez vous avec une sage femme pour mon anniversaire. Moi, je reste tranquille à la maison, on oublie le conseil municipal pour ce soir. On te cherche un deuxième prénom. Je laisse ça à ton père, il me fait rire, faut écouter ce qu’il me sort.
Nous avons rendez vous le jour de mon anniversaire à la clinique pour un monitoring. Tu vas très bien. Maman et papa reparte déçus, tu ne viendra pas aujourd’hui.
Nous prenons rendez-vous pour vendredi 5 février pour provoquer le destin. Le corps de ta maman en supportera mal d’avantage.
Le jour J arrive, nous croisons les doigts pour que la gynéco veuille bien te faire venir. Oui ! À 10h on injecte un produit à ta maman pour que le travail commence. Céline la sage femme enregistre les battements de ton cœur et les contractions. Maman ne les sent pas. Vers 17h, le col est ouvert à 6, maman ne sent toujours pas les contractions, l’anesthésiste vient et fait la piqure magique pour que la suite se passe en douceur. Maman fait un malaise et toi et papa, vous paniquez. Nous attendrons jusqu’à 2h du matin (1h48 précisément). Nous sommes épuisés tout les 2. Une gynéco vient prendre les choses en main. Elle veut que ça se termine et t’attrape avec une ventouse. Papa voit ta tête venir. Tu es là, maman est vidée. Adieu joli bidon. On t’emmène, papa suit en poussant ton berceau et toi dedans. Tu pousses ton premier cri loin de moi. Un jour tu me dira pourquoi tu as attendu la saint Gaston pour venir? On te prépare, on soigne maman.3KG400 50 cm. Tu passes 1h en couveuse. J’ai envie de te toucher. Enfin viens le moment où on te pose peau contre peau.
C’est à ce moment que je deviens maman.
La vie à 3, tant attendue, peut commencer. Qu’on ne me dise plus que les choses sont impossibles. Je n’y croirais pas. Une maman ayant eu la polio (sans certitude que ce soit vraiment ça) avec un papa ayant une hypofertilité sévère ont réussi à t‘avoir.
Tu es la preuve de notre amour.
Merci à celles qui auront pris le temps de tout lire