Bonjour à toutes
Je viens aussi partager mon expérience unique avec vous.
C'est un endroit du forum que ne visitais jamais avant l'accouchement car j'avais très peur de ce que j'aurais pu lire. Mais si ça peut rassurer certaines ou leur donner des billes pour leur propre accouchement, je me lance.
Finalement, le jour J est arrivé pour moi le 17 octobre dernier, pile poil la date du terme.
Contractions nombreuses, rapprochées, mais pas douloureuses. Départ à la maternité à 7h du matin, la sage femme me dit que je suis à peine ouverte à 1, me pose monitoring, et après une heure ou deux sous observation, me dit de rentrer chez moi, qu'elle pense me revoir certainement avant la fin de la journée, mais que je serai de toute façon plus à l'aise pour attendre dans le confort de mon chez moi plutôt qu'à l'hosto.
Demi tour vers la maison, je déjeune, et vers 15, les 1ères contractions douloureuses pointent leur nez (enfin, semi douloureuses). Nous partons à la maternité à 17h30, on m'octroie d'office ma future chambre, je peux patienter dans l'intimité de celle ci avec mon compagnon, prendre des douches apaisantes jusqu'au soir. Les contractions se font de plus en plus douloureuses. Je demande quand je pourrais bénéficier de la péridurale, parce que je déguste..Je passe en salle de pré travail...une éternité il me semble.
On me dit que je ne suis dilatée q'à 2 et qu'il faut l'être à 3 pour poser la péri. Après, je vous avoue franchement que la notion du temps a foutu le camp, je sais seulement que, voyant que ne me dilatais pas à 3 et comme les contractions s'intensifiaient, la sage femme de nuit décide quand même de faire venir l'anesthésiste. Je suis en salle de travail. Il me semble que j'ai eu un million de contractions depuis 17h.
Je suis fatiguée, on demande à mon compagnon de sortir pour la pose de la péri, je ne savais pas que les conjoints devaient obligatoirement sortir à ce moment là. J'ai un peu peur et j'ai froid.
Les sages femmes m'aident à m'asseoir, à faire le dos rond, j'ai très froid, j'en tremble, la péridurale est faite, l'anesthésiste a des gestes calmes, il est silencieux.
On me rallonge, et là, je me sens partir, ouh là... en fait, grosse chute de tension, à 7. Il parait que ça arrive souvent lors d'une péridurale.
Peut être.. Ils s'affairent autour de moi et ma tension remonte très rapidement, mais les contractions innombrables plus cette chute de tension m'ont épuisé.
C'est mon 1er accouchement je vous le rappelle et j'ai très peur, je pense à ma mère, au fait qu'elle n'est pas à mes côté, ni dans mon périmètre, et je veux soudain lui parler.
Ne riez pas, je ne suis pas la fifille à sa maman, en temps normal, je vous assure.
Simplement, dans cette souffrance qui est la mienne à ce moment là, je ne pense qu'à ma mère qui a du endurer le même genre de souffrance pour moi et j'éprouve ce besoin de lui parler...
Vive le téléphone, ma mère et mon frère décident de prendre la voiture pour être à mes côtés.
L'aurore arrive avec une sage femme qui porte ce même nom( bon présage) et qui constate l'état de fatigue extrême dans lequel je suis.
Elle me soulage avec de l'acupuncture, (pour aider à la dilatation du col aussi) trouve les mots justes pour m'inciter à économiser mes dernières forces en vue de l'expulsion de mon bébé afin d' éviter une césarienne.
Le monitoring montre que le coeur de bb est un peu fatigué de tout ça et qu'il ne faudrait plus que ça tarde.
En quelques heures, je ne sais pas combien.. mon col est dilaté à 10 et le moment arrive alors où l'on me demande de pousser.
Il y a déjà un moment que les bébéfices de la péridurale se sont estompés et je sais que je vais tout sentir. Car les contractions me tordent de douleur.
Je me sens tellement fatiguée, et je décide qu'il faut que j'assiste à la naissance de mon enfant, que je dois y aller maintenant, 10 ou 15 minutes d'efforts intenses, une aide du médecin avec la ventouse, une douleur intense qui me déchire, et on pose mon fils sur mon ventre.
Il est visqueux, il est bleu, mon compagnon me dira plus tard que lui et moi avions le même regard perdu, d'étonnement intense, à regarder tout autour de nous sans comprendre ce qui se passe réellement..
On ne le laisse qu'une minute car bb a les poumons remplis d'eau et doit bénéficier de soins..
Pendant que je suis recousue, son père est avec lui, on lui met un masque pdt 5 min puis en couveuse pdt une heure par mesure de précaution.
Puis on me l'amène, dans sa couveuse, il est grand, il me sure 53 cms, il pèse 3 kgs 820, il est pleins de cheveux noirs, il a les yeux grands ouverts et me regarde comme si j'étais son monde.. On me le met au sein.
Il était 11h du matin le 18 octobre quand je l'ai mis au monde.
J'éprouve un sentiment de reconnaissance infini envers cette sage femme qui m'a, et le mot est juste, "délivré".
Je me promet d'avoir une pensée chocolatée pour elle, un de ces jours puisqu'elle m'a dit adoré ça.
Mon fils dort en ce moment dans sa nacelle à côté de moi pdt que je relate sa naissance sur ce forum.
Il commence à faire des sourires depuis une dizaine de jrs et rit même presque aux éclats depuis 1 jour ou deux.
Alors, c'est vrai, la grossesse, ce n'est pas forcément que du bonheur, en tous cas, ça ne l'a pas été pour moi, l'accouchement, ça fait mal, l'après accouchement, c'est très difficile, on a pas le temps de se remettre de nos émotions, que l'on se demande si on va pouvoir s'occuper de ce petit être qui dépend presque exclusivement de nous, leur mère. L'allaitement, ça passe ou ça casse, moi ça a tenu 3 semaines.
Mais au bout du compte, le plus important, c'est qu'il est là, qu'il sourit, que nous faisons connaissance petit à petit et que c'est magnifique.
Bonne grossesse à toutes!