Le procès d'une femme ayant enlevé un bébé dans une maternité : « je suis seule »
Le 18 novembre 2013. 19h45. Maternité de Sarcelles. La petite Jenna est née 4 jours plus tôt. Elle est dans la chambre 230 avec sa maman. Une femme entre alors, en blouse d'infirmière. Elle donne à la jeune maman 4 comprimés de Zolpidem, un somnifère, en lui faisant croire qu'il s'agit d'anti-douleurs et emporte le nouveau-né avec elle, en disant qu'elle a des soins à lui administrer.
Au bout d'un moment, la jeune maman est inquiète. Son bébé n'est toujours pas revenu. Elle donne l'alerte. Immédiatement les autorités sont prévenues. Il s'agit d'un kidnapping.
Police et pompiers sont alertés. 45 minutes plus tard, les pompiers reçoivent un coup de téléphone qui les alertent. Une femme, l'air visiblement désorientée prétend avoir accouché seule chez elle. Les pompiers retrouvent finalement le bébé avec la kidnappeuse à la gare de Garges-Sarcelles. Le bébé est en bonne santé.
En mal d'enfant
La jeune femme est arrêtée et placée sous contrôle judiciaire. Son procès s'est ouvert devant la cour d'Assises il y a quelques jours.
La jeune femme d'une trentaine d'années, a reconnu les faits. Elle comparait pour enlèvement et séquestration et administration de substance nuisible, avec préméditation. Elle risque 20 ans de prison.
Un acte prémédité ?
Visiblement perturbée, la jeune femme avait plusieurs jours avant l'enlèvement acheté des vêtements de bébés, une poussette, et fait croire à l'amie qui l'hébergeait ainsi qu'à son entourage qu'elle était enceinte de jumeaux.
Elle est arrivée à l'hôpital avec la poussette et s'est changée, avant de choisir une chambre dans laquelle était un bébé.
« Je voulais rendre le bébé »
L'accusée explique avoir appelé les pompiers parce qu'elle voulait rendre le bébé.
Elle a déclaré à la cour : « J'avais compris l'erreur que j'avais faite. Mais je n'avais pas le courage de revenir à l'hôpital. J'ai raconté un peu n'importe quoi pour qu'ils viennent chercher l'enfant » rapporte Le Parisien.
Une enfance et traumatique
L'accusée a été reçu par des experts psychiatriques qui estiment que son discernement avait pu être altéré au moment de l'enlèvement.
A la barre, la jeune femme raconte son enfance « d'esclave ». Elle accuse son beau-père de l'avoir violée à plusieurs reprises et d'avoir arrangé pour elle un mariage à Islamabad, au Pakistan alors qu'elle n'avait que 18 ans. Son mari la frappe, elle se sépare de lui.
Quelques temps plus tard elle épouse un Tunisien. Ce mariage se terminera également.
Elle explique son geste par un désir d'enfant qui a fini par la submerger. De son côté, la mère de la petit Jenna est toujours traumatisée par cet enlèvement.