Déclenchement : le Cytotec® au banc des accusés
Le misoprostol, une molécule proche des prostaglandines, est utilisée en obstétrique dans le cadre des IVG médicamenteuses, des Interruption Médicales de Grossesse (IMG) et des déclenchements de l’accouchement. Elle a la faculté de préparer le col de l’utérus afin de faciliter l’expulsion. Commercialisée sous le nom de Cytotec®, elle est connue de nombreuses mamans… Ce que l’on sait moins, c’est que le Cytotec® est employé à tort !
L’ANSM tire en effet la sonnette d’alarme : le Cytotec® n’a jamais reçu d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour une utilisation en obstétrique. Il s’agit en premier lieu d’un médicament utilisé pour traiter les ulcères du duodénum et de l’estomac ! Il a donc été détourné de sa fonction.
Mais ce n’est pas le plus grave : l’ANSM rappelle que le Cytotec® serait responsable d’un risque accru de complications graves, notamment lors de son utilisation dans le cadre d’un accouchement déclenché : des cas d’hémorragies massives, de ruptures utérines ou d’anomalies du rythme cardiaque du fœtus auraient déjà été signalées. Le même risque d’hémorragie pourrait exister avec le Gymiso®, médicament contenant du misoprostol et prescrit dans le cadre d’une IVG médicamenteuse.
Ennuyeux, quand on sait que les déclenchements sont de plus en plus nombreux. L’ANSM préconise donc aux professionnels de proscrire l’utilisation de produits en dehors de leur AMM.